Le chômage recule en Allemagne

Allemagne peut donc attendre sereinement l’ouverture le 1er mai de son marché du travail à huit pays d’Europe de l’Est, ayant rejoint l’Union européenne dès 2004 mais auxquels elle fermait jusqu’ici ses frontières. « Notre marché du travail est une éponge prête à absorber » cette nouvelle main d’oeuvre, a assuré la ministre de l’Emploi Ursula von der Leyen dans un communiqué. Malgré ces bonnes statistiques et ces perspectives optimistes, un débat commence à se faire jour dans le pays sur l’augmentation de la précarité et des emplois peu payés. Selon l’Agence pour l’emploi, en avril quelque 4,84 millions de personnes exerçaient exclusivement des « petits boulots » (+0,6% sur un an), tandis que 2,41 millions d’autres y avaient recours en guise de complément d’un autre emploi (+6,5% sur un an).

Un réservoir d’emplois précaires

Depuis la profonde réforme du marché du travail survenue entre 2003 et 2005, il est possible en Allemagne d’occuper un « minijob », dont la rémunération ne doit pas excéder 400 euros par mois. Ces revenus sont exonérés de charges sociales et peuvent être cumulés en partie à l’aide sociale par les chômeurs de longue durée, ou à un autre salaire. Depuis leur création, leur nombre a augmenté de 25%. Initialement destinés à servir de tremplin vers un poste à temps plein pour les chômeurs de longue durée, ces « minijobs » ont raté leur objectif selon les syndicats allemands, et créé d’après eux un réservoir d’emplois précaires et mal payés, en particulier dans l’hôtellerie et la restauration, la vente ou les métiers de la santé.

La Confédération des syndicats DGB estime ainsi que le « minijob » est « un piège », dans lequel tomberaient en particulier les femmes, qui sont les premières concernées en Allemagne par le travail à temps partiel. Selon un sondage mené récemment par l’Agence pour l’emploi, la moitié des femmes employées à temps partiel ou dans un « minijob » souhaiterait travailler davantage. Même le patronat allemand y va de sa critique: sa fédération BCDA estime que ces emplois à temps très partiel, cumulés aux aides sociales, dissuadent les chômeurs de chercher un travail à temps plein.
lefigaro.fr/flash-eco/2011/0 … emagne.php

jean luc :wink:

Trés bon article sur le marché du travail

Il recule dans le bon sens. :mrgreen:

[i]
En Allemagne, le chômage baisse mais le travail intérimaire progresse.

Certes, l’Allemagne sort son épingle du jeu dans le champs de l’emploi européen : le nombre d’actifs ayant un emploi y a atteint un niveau record en 2011 – avec en moyenne 41 millions de personnes employées, soit 1,3 % de plus que l’année précédente –, et c’est le seul pays de l’UE où le chômage des jeunes recule.
Cela n’empêche, le nombre de travailleurs intérimaires en Allemagne a augmenté de 13 % en un an, atteignant 910 000 personnes en juin 2011, selon les dernières statistiques révélées vendredi 20 janvier par l’agence fédérale pour l’emploi, qui indique par ailleurs que la moitié de ces contrats intérimaires durent moins de trois mois.

L’agence pour l’emploi explique que ce bond de l’emploi intérimaire suit « le modèle typique de la constitution de personnel en phase de croissance économique », à savoir que, « au début [de la reprise], lorsque les entreprises jugent la situation encore incertaine, elles couvrent leur besoin de main-d’œuvre avec le recours à des intérimaires et à des heures supplémentaires ». Ce n’est qu’ensuite que les employeurs « passent à des embauches réelles ». La reprise économique en Allemagne, après une récession de plus de 5 % en 2009, a en effet débuté en 2010 et s’est poursuivie en 2011 avec 3 % de croissance.

PRÉCARISATION DE L’EMPLOI

Les syndicats allemands avancent, eux, une explication différente. Ils jugent que ce bond du travail intérimaire révèle une précarisation de l’emploi dans la première économie européenne. « Le travail stable recule et le travail précaire augmente sans cesse », a regretté vendredi Detlef Wetzel, vice-président du grand syndicat de la métallurgie et de l’automobile IG Metall, lors de la conférence annuelle de la centrale.[/i]

lemonde.fr/europe/article/20 … L-32280515