Le "Frankfurter Rundschau" vendu par le SPD à un é

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Le « Frankfurter Rundschau » vendu par le SPD à un éditeur privé.

Premier quotidien fondé dans l’Allemagne démocratique d’après-guerre, en août 1945, le Frankfurter Rundschau va quitter le giron du Parti social-démocrate (SPD) pour passer entre les mains d’un éditeur privé.

Le quatrième groupe d’édition allemand, DuMont Schauberg, basé à Cologne, a annoncé, mardi 18 juillet, avoir acquis 50 % « plus une voix » au capital de sa société éditrice, auprès de la DDVG, la holding de médias du SPD. Le prix n’a pas été dévoilé, mais la presse allemande évoque plus de 30 millions d’euros.

En mai 2004, la DDVG avait racheté 90 % du quotidien de centre gauche, en difficulté, pour le sauver de la faillite ou de projets de transformation en quotidien régional. Le SPD avait annoncé dès le départ qu’il comptait rechercher un éditeur indépendant pour le Frankfurter Rundschau. La DDVG conservera cependant 40 % du capital, tandis que 10 % restent entre les mains de la fondation Karl Gerold, propriétaire d’origine.

Dans le contrat de vente, DuMont Schauberg, un groupe familial centenaire qui édite les quotidiens Kölner Stadt-Anzeiger, Kölnische Rundschau, Express et Mitteldeutsche Zeitung, a pris l’engagement de conserver la forme actuelle de quotidien national du Frankfurter Rundschau et de respecter son indépendance et sa ligne éditoriale dite « links liberale » (libérale de gauche).

Cependant, la vente s’accompagne d’une mauvaise nouvelle : les actionnaires se sont entendus pour engager des « mesures d’économies supplémentaires », sans plus de précisions. Le syndicat Ver.di a demandé une garantie d’emploi pour les 730 salariés actuels du journal et de l’imprimerie, contre 1 600 au début des années 2000. Le SPD, qui avait terminé d’appliquer les plans d’économies préalablement décidés, n’avait pas pris de nouvelles mesures.

Le Frankfurter Rundschau ne publie pas ses comptes, mais il a dégagé l’an dernier un résultat positif en vendant son siège de Francfort, explique Jens Berendsen, l’un des directeurs généraux. Il précise aussi que le titre a réussi à stabiliser ses recettes publicitaires et de petites annonces depuis l’an dernier. Mais elles ne représentent plus que la moitié de son chiffre d’affaires, contre 80 % au début des années 2000.

La vente au numéro, quant à elle, continue de décliner, faute d’investissements commerciaux, se situant à 161 000 exemplaires, soit 19 000 exemplaires de moins que lors de sa reprise par le SPD.