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Le « héros du travail » Adolf Hennecke incarne la figure de l’ouvrier modèle selon le parti. Né en 1905, il devient mineur en 1926 et adhère en 1931 à l’ »opposition syndicale révolutionnaire » proche du parti communiste (KPD = Kommunistische Partei Deutschlands).
En 1945, décidant de vivre dans la DDR (Deutsche Demokratische Republik)il est membre du groupe antifasciste de son entreprise, en adhère au SED ( Sozialistische Einheitspartei Deutschlands) en 1946. Autant que son profil et son expérience professionnelle, c’est sa loyauté politique qui le destine a devenir activiste. La « discipline du parti » qu’il incarne l’oppose en particulier aux activistes « libres » de la première heure, souvent des jeunes que le parti tente de canaliser à partir d’octobre 1947. L’héorïsation de Hennecke est donc l’expression d’une reprise en main d’abord politique mais également économique des ouvriers. Cette dernière est imposée part une ordonnance des autorités soviétiques du 9 octobre 1947 qui introduit le très impopulaire salaire au rendement. La figure de l’activiste vient alors appuyer un discours officiel, selon lequel l’ouvrier serait à l’origine des normes de travail qui, à la différence de la rationalisation taylorienne, ne seraient pas imposées aux ouvriers par les ingénieurs et techniciens. Le mouvement des « innovateurs » et des inventeurs (neuerer) qui se développe dès la fin des années 1940 s’inscrit dans cette logique. Le discours qui entoure ces mouvements insiste sur la dimension créatrice du travail productif, il pose l’ouvrier comme sujet actif et maître de son travail.
Histoire de la société allemande au XXé siècle – III – La RDA. [/i]
Quand j’entends le mot « travail » je sors mon oreiller.