Le Laboureur de Bohême

Le Laboureur de Bohême de Johannes von Saaz. Texte établi par Christian Schiaretti et Dieter Welke.
TNP de Villeurbanne les 26 au 29 juin 2012.

[i] La tension dramatique, la véhémence émotive et intellectuelle, sont dues au fait que l’auteur articule, à travers ce dialogue entre le laboureur et la mort , sont propre vécu : sa jeune épouse vient de mourir et sa confiance dans l’harmonie de la création est profondément ébranlée. Cet échange relève de l’évidence. Peu de textes apportent autant de sérénité. Tendu entre l’émotion et la pensée, son auteur n’a pu tricher en le réalisant.

Le théâtre est le lieu fétiche de la mort, il est le lieu de leur retour, où celui qui a parlé et s’est tu devient encore une fois, car sa parole incarnée est corps, et mouvement, et vie.[/i]

Johannes von Saaz est un auteur médiéval de langue allemande, probablement originaire du village de Schüttwa, dans les Sudètes. Il est né entre 1342 et 1350 au beau milieu d’une épidémie de peste qui fit des ravages dans tous le centre de l’Europe, au début du règne de Charles IV du Saint-Empire germanique. Entre 1358 et 1368, il fréquente l’école du monastère de Tepl et devient Johannes von Tepl. Puis il part vraisemblablement faire ses études à l’Université de Prague, puis à Bologne, Padoue, ou peut-être Paris.Il travaille ensuite à la chancellerie de Prague. Au décès de son épouse Margaretha en 1400, il compose son œuvre majeur, Le Laboureur de Bohême, qui le rendra célèbre. Hormis ce texte on ne possède que peut de traces de ces écrits, si ce n’est quelques vers en latin. Il est considéré comme le précurseur des grands humanistes tels qu’Érasme, Thomas Moore et Rabelais.

A propos de Saaz, une précision qui fera battre des coeurs des amateurs de bière que sont Cricri85 et fifititi.
Depuis plus de 7 siècles, la région de Saaz, dans les Sudètes (aujourd’hui Žatec) est réputée pour la qualité de son houblon. Dans l’entre-deux guerres, la région connaissait un afflux de main-d’oeuvre temporaire venant principalement des grands centres urbains, comme Prague, pour gagner quelques couronnes supplémentaires pendant la récolte de cet ingrédient indispensable à la bonne réputation des bières tchèques.