Je suis également dans la lecture du manuel. Vous pensez bien ! Dès qu’il a été disponible je l’ai fait commander par les deux établissements dans lesquels je travaille, je n’allais pas rater ça.
Contrairement à Teresa, je ne craignais pas d’attitude anti-allemande dans ce manuel car son concept même est bien celui de l’amitié ou de la coopération franco-allemande dans la perspective de la construction européenne, par contre je trouve qu’il manque singulièrement de neutralité politique, en cautionnant un peu trop ouvertement la vision pro-occidentale de l’histoire de la seconde moitié du 20ème siècle, alors même que cette période est justement caractérisée par l’affrontement des deux blocs, dont chacun a contribué à faire de l’Europe et d’une partie du monde ce qu’il est.
Par ailleurs, d’un point de vue pédagogique, malgré les nombreux documents authentiques présentés -eux aussi, invitant à une interprétation assez unilatérale de l’histoire-, je trouve qu’il s’adresse effectivement davantage à des adultes ayant déjà des connaissances sur la période d’après-guerre et souhaitant se rafraîchir la mémoire qu’à des élèves n’ayant pas de connaissances sur le sujet car les références sont denses. Je ne crois pas que ce manuel permette, à lui seul, à un lycéen d’être armé correctement pour le baccalauréat.
Mais bon, ce manuel a au moins le mérite d’exister et si l’on veut être optimiste, il suffit de ne pas le considérer seulement comme l’aboutissement d’un travail, qui, de toutes les manières, a été colossal, ne serait-ce qu’en termes de dialogue interculturel mais plutôt comme le commencement d’un travail novateur, en ce sens que, pour la première fois, est offert au grand public un travail sur l’histoire qui se place au-dessus des perspectives nationales.
Ce que j’ai bien aimé : au début de chaque partie, il y a une sorte de kaléidoscope de nombreuses images, souvent de presse, illustrant le thème ou la période abordée, qui sont toutes très connues et qui permettent de resituer les évènements.
en conclusion, je dirais qu’il me semble que le propos de ce manuel est surtout d’instaurer un discours officiel et de constituer un imaginaire collectif à l’Europe occidentale sur ce qui a été la période constitutive de l’identité européenne moderne.