Allemagne qui s’émancipe, Allemagne qui doute
par Jacques-Pierre Gougeon
LE MONDE | 15.09.05 | 13h26 •
L’issue des élections en Allemagne, le 18 septembre, déterminera l’avenir de la troisième puissance économique du monde et la première en Europe. Elle aura aussi une incidence directe sur la politique européenne de demain : que l’on songe, par exemple, au débat sur l’adhésion de la Turquie ou, plus prosaïquement, aux négociations sur le budget de l’Union européenne (UE).
Pour mieux appréhender les défis que devra relever le vainqueur du scrutin, il importe de jeter un regard sur l’Allemagne telle qu’elle se présente à nous aujourd’hui et de considérer ses grandes mutations des dernières années. A y regarder de près, on observe une Allemagne au double visage. D’un côté, elle est fragilisée par la remise en question douloureuse de son modèle économique et social et par la persistance de la division économique et psychologique entre l’Ouest et l’Est, qui empêche l’émergence d’une vraie identité commune.
De l’autre, elle s’est affirmée sur la scène internationale, notamment depuis son opposition à la guerre en Irak, et développe un grand dynamisme dans la création, principalement cinématographique et littéraire un vent venu de l’Est apportant là un nouveau souffle , et dans la recherche historique. Une nouvelle génération d’historiens, nés après la guerre et débarrassés des tabous moraux traditionnels, s’affirme sur la scène intellectuelle.
Au dynamisme culturel et diplomatique semblent s’opposer la stagnation économique et l’interrogation sur la pertinence du modèle social.
Bref, l’Allemagne actuelle donne l’impression de briller là où on ne l’attendait pas et de stagner là où elle était censée jouer un rôle d’entraînement.
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