Peu avant sa disparition le 30 juin, conséquence de la suppression du service militaire en Allemagne, le service civil (Zivildienst) célèbre aujourd’hui ses 50 années d’existence.
Le 10 avril 1961, les premiers objecteurs de conscience reconnus commençaient leur service de substitution dans les hôpitaux ou les institutions caritatives. Ils étaient nés au début de la guerre et avaient connu la mort, les privations, la faim, la misère dans leurs familles. Il n’était pas facile de se faire reconnaître comme objecteur de conscience: il fallait passer un examen de conscience très pointu, écrit et oral.
Quel genre de question posait-on ?
On voulait savoir si tu allais au bout de tes convictions, ou bien si c’était juste pour couper court au service dans une armée qui avait très mauvaise presse auprès des jeunes. La Bundeswehr était relativement récente (1955, créée dans le cadre de la CED et très mal accueillie notamment en France, 10 ans après la fin de la guerre: au secours, la Wehrmacht revient!) et l’esprit de l’encadrement était encore assez « Wehrmacht » (il en était de même d’ailleurs dans la NVA à l’Est). Il a fallu du temps pour que l’Innere Führung (la doctrine du soldat citoyen) fasse son chemin, avec les excès que l’on imagine après 1968! (cheveux longs notamment, ce qui rendait jaloux les Français qui passaient tous les 15 jours au coiffeur! 
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Ah oui, le cheveux longs, ça j’imaginais pas ! Merci pour les précisions 
Rappelons que c’est par exemple un film comme « Die Brücke » (Le pont) en 1959 qui a fait une très forte impression sur la jeunesse. Les protagonistes de l’histoire sont des adolescents enrôlés dans les derniers moments de la guerre avec pour mission de défendre un pont contre l’arrivée imminente des blindés américains.