le temps efface t-il la mémoire collective ?

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Un jeune Allemand sur cinq ne connaît pas Auschwitz.

BERLIN - Environ un cinquième (21%) des Allemands âgés de 18 à 29 ans ne savent pas qu’Auschwitz était un camp d’extermination, selon un sondage rendu public mercredi par le magazine Stern.

Sur l’ensemble des personnes interrogées, tous âges confondus, le chiffre tombe à 10%, selon cette étude réalisée à l’occasion de la journée internationale à la mémoire des victimes du génocide des juifs en Europe par les nazis, le 27 janvier.

Par ailleurs, environ un tiers de l’ensemble des sondés (31%) ne sait pas où situer Auschwitz.

Le sondage montre également que 40% des Allemands souhaiteraient pouvoir tirer un trait sur le passé, un chiffre en nette diminution par rapport à une précédente enquête, en 1994, qui montrait que 53% étaient dans cet état d’esprit. [/i]

fr.canoe.ca/infos/international/ … 01246.html

Si on ne connaît pas les dates cela ne veut pas dire qu’on ne connaît pas l’histoire. Les écoles allemandes ont arreté il y a quelques dizaines d’années d’attacher trop d’importance aux dates et je trouve qu’elles ont raison. Le sens de l’histoire est d’en tirer la leçon. Il faut savoir ce que c’étaient, ces guerres-là, la terreur, la misère etc., c’est le point central de l’enseignement. On apprend les dates en général, 1914, 1918, 1939, 1945… mais quant aux dates exactes, c’est un peu comme laisser les élèves apprendre tous les nombres premiers de 1 à 397 en mathématiques. Ça ne sert pas à grand chose.

Mes parents, quand ils étaient élèves, devaient encore écrire des test où on leur avaient demandé les dates de n’importe quel événement. C’est un savoir gaspillé. Ils savent encore me dire ces dates, mais ils ne peuvent pas expliquer et analyser comment tout cela c’est produit, les guerres, les révolutions, les grandes étapes de l’histoire.
Aujourd’hui il s’agit plutôt de faire voir et comprendre, pas de s’agripper à des chiffres.

Tout à fait d’accord avec Avonlea. On a certes besoin d’un schéma chronologique pour ne pas commettre d’anachronismes flagrants en abordant certaines questions, mais de nos jours, ce schéma peut se retrouver facilement sur le net ou dans les livres.

Ça fait fonctionner la mémoire. C’est très bon. Il faut pas négliger ce genre d’exercices. De toute manière vue le niveau scolaire…
On dirait qu’aujourd’hui tout le monde va vers le moindre effort. Inquiétant.
Un jour les enfantw pourront choisir l’enseignement à la carte si ça continue sous prétexte « qu’on sait bien ce qui est bon pour soi ». Je vous dis pas le massacre.

Un peuple de moins en moins instruit pour mieux le manipuler en somme. Toujours les même qui trinquent.

Ma grand mère connaissait par coeur , comme tous les gens de sa génération, la liste des départements avec préfectures et sous-préfectures…C’est comme cela qu’on a su, un jour, nous, les enfants qu’on était dans le mauvais train, quand , à une gare, elle a entendu l’annonce:« Redon, Redon ! » qu’elle s’est levée brusquement de son siège en s’écriant :« Redon, Redon, Ile et Vilaine ! » et qu’on est descendus dudit train en catastrophe car on n’avait strictement rien à faire à Redon. :mrgreen: :vamp:
Fin du HS.

C’est comme cela que j’ai appris que les départements du Haut-Rhin (68) et du Bas-Rhin (67) n’étaient pas limitrophes du département du Rhône (69). :mrgreen:

Cela dit retenir que le 08 mai 1945 marque la fin de la 2éme G.M. me parait quand même d’une certaine importance.

Quant à analyser les évènements historiques eux-mêmes, encore faut-il posséder le bagage culturel indispensable. Ce qui n’est pas donné à tout le monde. :neutral_face:

A vrai dire, et je pense que michelmau a connu cela aussi, nos manuels d’histoire dans le primaire s’arrêtaient plutôt à la Libération en août 1944 qu’à la fin de la guerre le 8 mai 1945. Paris libéré, c’était toute la France qui était libérée ! :mrgreen:

Il est d’ailleurs intéressant de constater l’évolution de l’enseignement au fil des générations. Mes grands parents aussi ont appris tous les départements, les préfectures et les sous-préfectures. Mes parents se sont contentés des départements, et moi seulement des départements d’Île-de-france. :smiley:
En revanche pour les dates, j’ai été servi. J’avais au cm2 un instituteur très vieux-jeu (bien que plutôt jeune) qui aimait nous donner des listes de dates… Je me souviens encore « 1624, Richelieu entre au Conseil du roi et en devient le chef » ou « 1534, Jacques Cartier découvre le Saint-Laurent et prend possession du Canada au nom de François I. » :stuck_out_tongue:
Cela dit, s’il n’est pas nécessaire de connaître toutes les dates précisément, certaines dates-clés sont indispensables.

Ce n’en est pas le cas. Apprende les dates exactes n’entraîne pas la mémoire. On ne va pas à l’école pour ça, mais pour faire foncitionner la cervelle et la pensée majeure. Ainsi on met l’accent sur l’analyse, le cadre historique, les discussions et pas sur les faits inutils. Si la fin de la guerre était le 8 mai ou le 9 n’a aucune importance, vu que ce n’est jamais un seul jour qui change l’histoire. Et en ce qui concerne le 8 mai: par exemple au nord de l’Allemagne la guerre était terminé le 5 mai, par la capitualition au Timeloberg.

Aaah!?

Nous avons semble-t-il deux visions différentes sur la manière d’enseigner et sur ce que devrait être l’enseignement au primaire et au secondaire.
Une chose est sûre, le niveau de culture, de moral et de civisme est au plus bas en France.

Tiens, j’aurais pensé que tu les avais appris aussi ! Mes parents sont juste un peu plus âgés que toi et ils les ont appris. J’ai envie de dire que c’est bien de ne plus apprendre ces choses-là systématiquement. Ca a peu d’utilité et si une personne en particulier en a l’utilité à un moment de sa vie, il sera toujours temps de les apprendre. Je fais partie de la génération qui n’a pas appris les département à l’école, et pourtant… j’en connais maintenant un bon nombre. Je les ai appris essentiellement vers l’âge de 25, quand je me suis occupée d’un projet qui m’a amenée à contacter des gens dans tous les coins de France, puis à faire des tournées avec des haltes un peu partout. J’avais pris la suite d’une autre personne qui avait classé tous les dossiers par régions, puis par numéros de départements… Je n’ai rien appris spécialement, mais je me suis rendue compte quelques années après que tous ces chiffres m’étaient restés… Associés aux souvenirs des villes visitées. Leur souvenir sera certainement plus pérenne que si je les avais appris sans contexte, bêtement. Et je ne connais pas toujours les préfectures… Mais je connais d’autres villes, qui ne sont pas moins utiles.

Rien de moins sûr, au contraire ! Bien entendu, c’était mieux avant. Ca a toujours été mieux avant, même il y a 200 ans. Mais à part ça, ça dépend de ce que tu entends par « au plus bas ». Si tu veux dire « le plus bas qu’il n’ait jamais été en France », alors peut-être, encore que je ne crois pas que le niveau de culture eût été très élevé avant 1968, excepté dans le minuscule cercle des milieux privilégiés. Si tu veux dire « plus bas que partout ailleurs », alors je me permets de te contredire formellement. Certes, tout n’est pas formidable chez nous, mais il suffit de voyager un chouïa pour constater que ce n’est vraiment pas en France que c’est le pire…

Tout me fais penser à ces élèves qui ramènent 8 de moyenne et qui disent à leur parents: « Mais la moyenne de la classe c’est 7 ».

Mais c’est pas grave, je déconnais. Tout va nickel!

[quote="fifititi"Cela dit retenir que le 08 mai 1945 marque la fin de la 2éme G.M. me parait quand même d’une certaine importance.[/quote]
Seulement en Europe!! La guerre s’est réellement terminée par les deux bombes atomiques du Japon, donc en août 1945! Ça aussi ce n’est pas à oublier, en tout cas, ne pas oublier jusqu’où des hommes ont été capable pour gagner une guerre et détruire des pays…

entièrement d’accord !

Quant à la discussion, de plutôt retenir les effets d’une guerre, le changement politique qu’elle a engendré, et tout ce qui en a découlé, du « pourquoi cette guerre » à « ses conséquences »… on ne peut le faire qu’après avoir atteint une certaine maturité intellectuelle.
un enfant de 9 ans peut apprendre que le 8 mai 1945 c’est la fin de la 2ème Guerre Mondiale… que le 11 Novembre 1918 c’est la fin de la première (et le retour des « poilus »… le mot faisant toujours rire les gamins… c’est un mot que l’on retient)… Mais en aucun cas, un enfant de 9 ans, ne peut apprendre les causes et les conséquences de ces guerres.
c’est pour cela qu’à cet âge on devrait connaitre les dates…

et qu’ensuite ado, on peut en apprendre les causes et les conséquences…;

ensuite… adulte… on retient… ce que l’on a envie de retenir… :wink: :laughing:

je suis en train de lire journal d’un soldat alsacien de la 1ère guerre mondiale (original, pas un truc trafiqué), le genre de truc que l’on peut se procurer dans les brocantes si on est un peu fouineur et chanceux.
désolé de vous decevoir mais le 11 novembre n’y est même pas une date marquante, on y lit que le 10 la révolution a éclaté à Strasbourg, que le 12 les ordres de démobilisation ont été signé, qu’il a ensuite fallu rentrer dans les casernes pour règler tout un tas de petits détails, que les français sont venus le 22 novembre, Poincaré et Clémenceau le 9 décembre et qu’ensuite c’était une espèce de grand « on ne sait pas où on va » en attendant que tous ces jeunes hommes qui s’étaient déjà emmerdés sur le front dans la boue, la neige, les températures sibériennes, souvent en attrappant des fièvres (les températures extérieures et corporelles ont une grande part dans le récit quotidien) sachent quelle avait être la suite du programme (trouver du boulot pour certains, retourner à l’université pour d’autres), notamment pour la nationalité des uns et des autres (le devenir français a été beaucoup plus tardif que 1918 et pas du tout automatique pour certains).
Cela m’a un peu étonné de ne pas voir un « enfin la guerre est finie » ou un truc comme cela, que j’avais vu dans des journaux « civils ».

N’oublions pas que Strasbourg est à l’époque une ville universitaire allemande et que les jeunes gens de l’époque, enrôlés dans l’armée impériale, ont fait leur scolarité dans les écoles et les universités allemandes. En général, la plupart des Alsaciens ont combattu dans des unités sur le front de l’est, par mesure de précaution. Rares sont par ailleurs ceux qui connaissent le français lors du retour de l’Alsace à la « mère-patrie », d’où l’indemnité pour difficultés administratives pour les fonctionnaires qui étaient nommés dans cette terre de mission (ce qui correspondait en Allemagne, après la réunification, à la « Buschzulage » (indemnité « brousse ») pour les fonctionnaires de l’ouest travaillant dans les steppes et les savanes de l’ex-RDA.

c’est très Logique Lalilou… le 11 novembre comme le 8 mai ont été décrété, jour d’armistice, parce qu’après coup, c’est CE jour là que la guerre fût… en quelque sorte… Considérée comme terminée…
Cela ne veut pas dire qu’il y a pas eu d’évènements importants en relation avec la guerre, dans les semaines qui ont suivi la date en question (capitulation du Japon seulement en septembre il me semble) .

Wiki signale que le 8 mai a été déclaré jour officiel de commémoration en … 1953… !

Kissou : si je demande à ma mère ce qui a été marquant pour la 2e guerre, c’est plutôt le 23 novembre 1945 et encore, bien plus les tirs d’obus qui ont été tirés après cette date et qui ont coûté la vie à plusieurs de ses copines et failli coûter la vie à sa famille.

Andergassen : pour 1914-1918, le fait qu’il n’y ait pas d’alsacien sur le front est-ouest (déjà à l’époque !!! :wink:) est un MYTHE totalement erronné auquel moi-même j’ai longtemps cru (avant de découvrir pléthore de contre-exemples).
c’est malheureusement de la cosmétique pour livre d’histoire, tout comme le fait qu’il n’y aurait eu que les Malgré-Nous en 1943-45 et plein d’autres choses.

A partir de 1917, la donne change. Suite à la révolution russe, et aux renforts US, les troupes sont concentrées sur le front ouest, et on fait feu de tout bois.

encore faux ! il y a des alsaciens qui ont été envoyés sur le front de la Marne dès 1914-1915. avec quelques désertions parfois au passage.
certes après 1917 (mais en réalité les troupes allemandes sont restées jusqu’en mars 1918 ne sachant pas trop sur quel pied danser), les forces ont été redéployées, de toute façon à ce stade de la guerre les soldats les plus prussiens avaient eu leur part de désillusion…