je me permet de poser cette question car j’ai remarqué que de plus en plus de personnes en France (surtout entre 15 et 30 ans ) ne savent plu ou pas ce que signifi le 11 novembre , voir parfois , et de plus en plus également le 8 mai 1945.
Avez-vous également remarqué celà , et si oui , est-ce le cas également en Allemagne ?
Je suis quand meme sur le cul , quand des personnes et notament des jeunes encore au lycée, sont incapables de donner la signification historique de ces 2 dates
à l’école de mes enfants, rappel chaque année de pourquoi ils n’ont pas école le 11 novembre et le 8 mai.
par contre ils ne savent pas forcément les corollaires : grand silence quand on leur demande ce qui s’est passé le 9 novembre 1918 ou pourquoi il y a une rue du 22 novembre (à vrai dire 99,99% des gens l’ignorent) ou ce qu’il y a eu d’autre le 8 mai 1945 que l’armistice.
je pense que c’est une manière non appropriée d’enseigner l’histoire qui est en cause. pour beaucoup c’est une matière chiante (apprendre des dates) et inutile (c’est le passé). pour comprendre et aimer l’histoire il faut partir de l’actualité ou du moins s’en servir pour éclairer l’actualité.
perso j’ai vraiment commencé à aimer l’histoire, le jour où j’ai eu des cours de géopolitique dans le cadre de ma formation. cette matière devrait être enseignée dès le lycée et pas que dans les sections ES (enfin je pense qu’en ES cela devrait être abordé, non ?)
Tu parles de faire des heures de cours en plus ou de l’incorporer dans les heures de cours de histoire-géo. Parce qu’il y a suffisamment de travail en S pour en plus faire de la géopolitique.
c’est pas la mémoire collective qui est effacée Mamath… c’est la bêtise humaine qui prend le dessus sur tout le reste…
un exemple ?? j’ai toujours assisté enfant, avec mes parents aux commémorations du 11 Novembre et du 8 Mai. Le 11 novembre, nous faisions même le tour des tombes du cimetière, en nous arrêtant à chaque tombe de « poilus » avec le maire du village ou bien un militaire, qui proclamait haut et fort « Moooort pour la Fraaance »… (ça te mettait des frissons partout) !
Ma soeur et mon frangin, étaient là, eux aussi ces jours-là… nous avons remis des gerbes au monument aux morts, nous avons entendu les soldats du camp militaire voisin, changer « Ils ont traversé le rhin »…
Bref… nous devrions faire partie de la génération qui SAIT ce que représente le 11 Novembre ou le 8 Mai…
Mais concernant mon frangin… il n’en est rien !!! Il y a deux ans… il s’est demandé pourquoi il y avait tout ce monde devant le monument aux morts de son village, un 8 mai… à … midi…
Il a 2 enfants de 8 et 11 ans, qui n’ont jamais assisté à une commémoration de leur vie…
alors apprendre l’Histoire à l’école c’est bien, c’est utile, c’est nécessaire, c’est de la culture… Mais si on ne peut pas relier une date, à un évènement (le 11 novembre… et la commémoration du 11 novembre)… alors on n’apprend rien…
Et à mon avis, si dans les familles on ne relie pas le 8 mai, le 11 novembre, à des personnes de la famille… les enfants ne retiendront rien … il est toujours plus facile de retenir que "le papa de ma mamy, lui, il a fait la guerre de 39-45, même qu’il a été blessé !! "… plutôt que de retenir « le 8 mai 45, c’est la fin de la deuxième guerre mondiale »…
En Allemagne, 8.05 et 11.11 ne sont pas des jours fériés (forcément !). Il y a donc un autre rapport à ces dates. Ce sont des jours normaux, donc on ne se pose pas la question de savoir ce qu’ils représentent.
Le travail de mémoire doit, à mon avis, être personnel. Je pense qu’on est tous amené à s’intéresser à l’Histoire à un moment ou à un autre. Pour certains, ça vient tôt (curiosité, histoires de famille, cours motivants…) et pour d’autres, ça vient plus tard. Idem pour la manière dont ce travail de mémoire est fait, chacun devrait le faire à sa façon : lectures, musées, commémorations, pèlerinages sur des lieux historiques… Obliger quelqu’un à quoi que ce soit me paraît contre-productif. C’est le meilleur moyen pour le détourner longtemps de l’Histoire.
On peut aussi s’interroger sur la mémoire officielle… On incite à commémorer quelques événements, mais qu’en est-il des autres ? Les régions et les familles n’ont pas toutes été touchées de la même manière par un même événement. Il faut en tenir compte et laisser chacun libre de commémorer (ou pas) un événement, sans l’accuser d’emblée de bêtise ou s’attrister sur ses lacunes en Histoire.
Je suppose que peu d’entre vous (nous) sont capables de dire quand on commémore l’abolition de l’esclavage, événement pourtant hautement symbolique… En outre-mer c’est connu, puisque c’est férié…
c’est connu… Puisque c’est férié…
ce serait connu en Métropole… Si c’était aussi férié… pourquoi est-ce que la métropole ne fête pas l’abolition de l’esclavagisme ?? ça c’est une autre question… (au passage… c’est le 10 Mai que l’on fête l’abolition de l’esclavagisme)…
d’un autre côté… Si on devait aussi fêter toutes les dates en rapport avec notre histoire… nous finirions par avoir plus de jours fériés dans l’année… Que de jours travaillés…
D’accord et pas d’accord…
D’accord sur le fait que tu ne peux pas amener quelqu’un de force à Oradour/glane ou à Auschwitz pour faire un travail de mémoire sur des lieux précis.
Pas d’accord sur le fait que le travail de mémoire doit être personnel (en opposition à collectif)…Je connais certains jeunes « de maintenant » tout juste sorti des bancs du lycée, qui te disent, sans aucune animosité que « l’Histoire c’est pas la peine de l’étudier, puisque c’est du passé »… Pour eux, qu’on leur parle de cro-magnon, de la révolution Française, ou de la 2ème guerre mondiale, aucune utilité, ils ne se sentent pas concernés…
si on avait zappé les cours d’histoire pour ces jeunes-là, ils ignoreraient jusqu’à l’existence de la Révolution Française… et donc… de la signification du 14 Juillet…
ce qui me fait dire que la mémoire collective et le travail de mémoire, on doit en acquérir les bases sur les bancs des écoles… et c’est après que l’on peut faire, ou pas un travail de mémoire personnel… il faut un minimum de connaissances pour faire un travail de mémoire, et ces connaissances s’acquièrent à l’école, et dans l’entourage familial … non ??
Pour même aller plus loin, le 11.11 est dans certaines villes le début du Carnaval, donc autant vous dire tout de suite que l’ambiance est loin d’être la même que celle qu’il peut y avoir en France! Une de mes amies a même trouvé que cela était un manque de respect complet pour les soldats morts lors de la Première Guerre (et en même temps, le Carnaval se fête depuis bien avant 1918…).
Mais quand on regarde, les 11.11 et 8.05 sont dans très peu d’autres pays des jours fériés, pourtant la guerre était mondiale et tout du moins européenne. Pourquoi? Comme dit Kissou, si on faisait un jour férié pour tous les grands jours importants de l’Histoire… on ne travaillerait plus! Pourtant, on pourrait aussi célébrer tous les morts des différentes guerres de Napoléon, de tous les Louis and co. et pourquoi Vercingétorix. Ils sont après tout eux aussi morts au combat dans des conditions toutes aussi atroces que ceux des deux guerres mondiales.
C’est une des raisons pour lesquelles je pense que le travail de mémoire doit être personnel. S’il est collectif et imposé par l’Etat, ça signifie qu’il y a une histoire officielle, qu’il y a des événements importants dignes d’être commémorés et d’autres non. Or, le sentiment qu’un événement a compté est qqch de personnel. On le commémore, on s’y intéresse de près parce qu’il nous touche personnellement.
Prenons l’exemple de la 2e guerre mondiale. Certains commémorent la libération d’Auschwitz comme symbole des victimes de l’holocauste (27.01), d’autres commémorent la libération de Paris (25.08) comme la fin de l’occupation, d’autres encore se souviennent plus de la Résistance à travers l’appel de De Gaulle (18.06)… Tout dépend de l’histoire familiale, régionale, de la sensibilité personnelle. En imposant une mémoire, ne prend on pas le risque de créer une Histoire lacunaire, une mémoire artificielle, une « mémoire unique » comme il y a une « pensée unique » ?
Qui te dit qu’ils ne se sentiront pas concernés dans 10 ans ? Quand on est ados, on ne s’intéresse bien souvent à pas grand chose d’autre qu’à soi. Au fil du temps, les intérêts évoluent, la curiosité se développe.
Pas forcément l’école ou la famille. Je pense qu’il faut un déclic et ce déclic peut venir de n’importe quoi : un film qui donne envie de s’intéresser au contexte historique, un lieu de mémoire près d’où on habite ou d’où on a passé des vacances, un anniversaire officiel (Jeanne d’Arc en ce moment, par ex !)…
Oui… j’ai même été assez mal à l’aise d’apprendre que la dernière fois, il y avait eu un grand nombre de mariages (11.11.11)… Je me suis demandé qui, en France, se marierait un 11 novembre…
Mais quand on regarde, les 11.11 et 8.05 sont dans très peu d’autres pays des jours fériés, pourtant la guerre était mondiale et tout du moins européenne. Pourquoi?
Le 11 est férié en France, en Belgique, en Pologne et en Serbie. C’est le « jour du souvenir » dans les pays du commonwealth et le veteran’s day aux USA.
La fin de la 2e guerre mondiale est aussi célébrée un peu partout, mais à des dates différentes : 8 mai en france, slovaquie, république tchèque, 9 mai en Pologne, russie et ukraine (à cause du décalage horaire), 5 mai au Danemark et Pays-Bas (libération) et 25 avril en italie (libération). (infos de wiki).
Pour le 11 Novembre, ça fait quand même peu de commémorations vu l’ampleur du conflit…
En Pologne, le 11 novembre est la fête nationale, puisque cette date marque la renaissance de l’Etat polonais, disparu après les 3 partages successifs au profit de la Prusse, de la Russie et de l’Autriche.
Je vais peut-être vous surprendre en vous affirmant qu’à titre personnel j’attache peut d’importance à ces deux dates alors que par ailleurs j’aime beaucoup l’histoire contemporaine.
Il est dommage que certaines dates historiques soient placées aux oubliettes dans la mémoire collective d une bonne partie de nos jeunes. L’histoire devrait davantage être transmise, c’est un héritage.
Merci Wlenkshein pour ta contribution… un passage par la case « j’me présente », serait tout autant apprécié.
si on laisse le soin de la transmission de la mémoire collective juste aux familles, il y a des chances qu’au bout de 2 générations, personne ne sache plus rien sur rien.
enfin dans 90% des familles.
pour ce qui est des cours d’histoire, c’est une autre manière d’aborder les choses, plus sur les connecteurs entre les évènements que sur les dates en elle-même. la géopolitique est une des approches de ces connexions entre évènements/géographie.
que les allemands ne sachent pas forcément ce que c’est le 8 mai ou le 11 novembre, cela ne me choque pas plus que cela. qui sait encore quand était la Bérézina ou la bataille de Waterloo.
la culture générale c’est une question de curiosité personnelle. on n’apprend rien à contre coeur ! mais quand est-ce que l’école commencera à donner envie d’apprendre ? ce ne serait pas sa fonction première ?
certains profs y arrivent super bien. ce n’est pas impossible !!!
Je n’ai pour ma part jamais succombé au fétichisme des dates officielles.
Il me semble que, davantage que les dates, il est important de transmettre l’idée de nocivité des totalitarismes ,nationalismes , militarismes et bellicismes.Pour moi, ce devrait être ça, la « mémoire collective. »
Sans doute ignorez vous que des soldats français et allemands sont morts le 11 novembre 1918 puisque l’armistice n’a été signifié qu’à 11 h00 et pourtant sur aucun monument aux morts français vous ne verrez figurer cette date.
En effet pour l’armée française les derniers soldats tombés pour la France sont mort le 10 novembre 1918.
c’est le petit bout de la lorgnette Fifititi, mais curieusement c’est par des anecdotes comme celles là que j’arrive à intéresser mes loulous à l’histoire.
les plus petits sont plus réceptifs que les plus grands (cela revient parfois après 20-25 ans quand on trouve un intérêt personnel et particulier à certains aspects de l’histoire).
il faut dire que dans mon cas je pars avec un handicap, j’ai une belle-famille qui leur assène que l’histoire c’est absolument nul et ennuyeux, que dans un pays la seule chose qui compte c’est que la plage soit agréable et que l’on bouffe bien et il y a un âge où l’on a plus envie d’écouter ce discours que d’aller sacrifier une ou deux journées à aller voir les vieilles pierres ou de faire un effort linguistique pour aller causer avec les gens (autre que le marchand de glaces).
en creusant un peu s’ils tournent le dos à l’histoire c’est qu’ils ont des histoires antagonistes et qu’au lieu d’y voir une richesse, ils y voient un objet de conflit.
J’ai appris cette information en voyant un reportage sur ARTE un 11 novembre justement.
c’est vrai que pour les poilus de 1914 tu n’as plus beaucoup de chance d’aller t’entretenir avec les personnes qui étaient sur place.
mais pour les conflits plus récents, je ne peux que te conseiller d’approcher les gens qui étaient vraiment confrontés (plusieurs, car tu auras beaucoup de points de vue) à la réalité. cela dépoussière beaucoup d’idées par rapport à ce que tu lis dans les bouquins, voit dans les reportages à la TV.
d’où une question corrollaire : la mémoire collective c’est quoi ? un discours officiel ou la somme des expériences individuelles pour un même évènement ?
l’an dernier il y a une expérience très chouette qui a été fait aux archives de Strasbourg à laquelle je n’ai malheueusement pas pu assister : la lecture des journaux intimes de personnes ayant véçu le siège de Strasbourg et la guerre de 1870 de l’intérieur. chacun n’est pas sensible aux mêmes choses dans un même évènement.