Le traité deux-plus-quatre fête ses vingt ans

[Sonka]

« Cette performance historique réalisée dans le but de surmonter la division de l’Europe restera gravée dans notre mémoire ». C’est en ces termes que le ministre fédéral des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a souligné l’importance du traité signé le 12 septembre 1990 par les ministres des Affaires étrangères des deux États allemands et des quatre puissances victorieuses. Il a ajouté qu’en apposant leur signature au bas du traité deux-plus-quatre, toutes les parties avaient prouvé qu’elles étaient prêtes à s’engager dans la voie difficile de la confiance et de la transparence.

Une cérémonie a été célébrée le 22 juin à Berlin, dans la même salle du château de Schönhausen où s’était déroulé le deuxième cycle des négociations du traité deux-plus-quatre, il y a de cela exactement vingt ans. L’hôte de cette cérémonie était l’Institut fédéral des hautes études de sécurité qui occupe actuellement ces locaux.

Le traité portant règlement définitif concernant l’Allemagne (également appelé traité deux-plus-quatre) a été signé le 12 septembre 1990 à Moscou par les ministres des Affaires étrangères des deux États allemands ainsi que des États-Unis, d’URSS, de Grande-Bretagne et de France. Quatre cycles de négociations avaient été nécessaires en amont entre mai et septembre 1990 et le second cycle s’était déroulé à Berlin-Est dans les locaux qui abritent actuellement l’Institut fédéral des hautes études de sécurité. Ce traité, qui scellait la souveraineté définitive de l’Allemagne réunifiée, entra en vigueur le 15 mars 1991.

La fin de la division de l’Europe

Selon M. Westerwelle, nous aurions bien besoin, aujourd’hui, de cette atmosphère de renouveau, de ce courage et de ce dynamisme qui avaient été nécessaires pour se lancer dans la réorganisation de l’Europe en 1990. Il a ajouté que l’unification de l’Europe restait une mission politique qui incombait à chaque génération. Toutefois, la jeune génération ne connaît plus les motifs qui ont nourri l’idée de l’unification européenne car elle n’a pas été témoin des événements de l’époque et considère que la liberté est un phénomène des plus naturels en Europe. Il importe donc, aux yeux du ministre, de convaincre à nouveau les jeunes de la valeur de l’unification européenne.

M. Westerwelle s’est félicité notamment des bonnes relations qui existent avec les pays voisins, la France et la Pologne. Il a expliqué que, si l’amitié franco-allemande est ancrée solidement dans l’esprit et dans le cœur des citoyens, le resserrement des liens avec la Pologne restait une tâche majeure. C’est d’ailleurs pour cette raison, a poursuivi le ministre, qu’il avait tenu à se rendre à Varsovie pour sa première visite à l’étranger en 2009.

L’Allemagne estime qu’elle a un rôle de trait d’union à jouer entre l’Est et l’Ouest de même que dans les relations avec les voisins orientaux de l’Union européenne. Dans ce contexte, la gestion des relations avec la Russie revêt une importance cruciale pour l’Europe.

« Sans transparence ni instauration de la confiance, sans contrôle des armements ni désarmement, il aurait été impossible de mettre en œuvre les solutions pacifiques de l’année 1990 », a ajouté M. Westerwelle en soulignant que ces notions n’appartiennent pas au passé. Pour lui, l’objectif du président Barack Obama qui consiste à créer un monde sans armes nucléaires est le seul moyen d’empêcher à long terme que des terroristes ne s’emparent de l’arme nucléaire. Le chemin de l’unité allemande montre précisément qu’à force de courage et d’imagination, il est possible de réaliser ce qui semble parfois inimaginable.

Tirer les leçons de l’histoire

À côté du ministre fédéral des Affaires étrangères Guido Westerwelle, l’ancien ministre Hans-Dietrich Genscher a également pris la parole lors de cette cérémonie, lui qui avait été l’un des protagonistes et des co-signataires du traité. M. Genscher a qualifié l’année 1989 d’année de la « révolution de la liberté européenne » et la réunification allemande, de « grand armistice européen ». Il a conclu en disant qu’aujourd’hui tout comme hier, la coopération et l’instauration de la confiance étaient les clés du règlement des problèmes mondiaux.

Après ces allocutions, plusieurs personnes qui avaient assisté aux négociations en 1990 discutèrent autour de la célèbre Table ronde de la situation qui avait précédé la réunification de l’Allemagne. Ce retour en arrière devait permettre également de porter son regard vers l’avenir : « Se souvenir et prendre un nouveau départ », voilà, de l’avis de Hans-Dietrich Genscher, l’attitude à adopter face à de nouveaux défis.

cidal.diplo.de/Vertretung/ci … 69408.html

Pour ma part, je ne connaissais même pas ce traité (ou alors j’ai oublié ? )

[Kissou33]

moi non plus… pourquoi ce nom : deux-plus-quatre ???

[jean_luc]

les deux allemagnes + les 4 vainqueurs de 1945.

jean luc

[fifititi]

Ce traité, d’une importance absolument fondamentale a littéralement fondé le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui dans la cadre d’une coexistence pacifique.

2 + 4 et non pas 4 + 2 … et ce n’est pas seulement une question d’ arithmétique car c’est bien l’Allemagne (ou plus exactement les deux Allemagne) qui se trouvent au cœur de la problématique géopolitique de l’Europe et part la même du monde.

Berlin au coeur de l’Allemagne
L’Allemagne au coeur de l’Europe.
L’Europe au coeur du Monde.

"Tout les habitants du monde libre sont citoyens de cette ville de Berlin-Ouest et si un seul est en prison aucun n’est libre. C’est pourquoi, en tant qu’homme libre, je suis fier de dire: Ich bin ein Berliner " JFK 26/06/1963

Tout avait commencé, ici même à Berlin et tout se terminait afin, ici même à Berlin …et cela sans apocalypse nucléaire, sans que la moindre goutte de sang ne soit versé…un authentique miracle.

J’en ressentais toute la profondeur historique, toute l’immensité des souffrances, des destructions insensées mais aussi tous les espoirs.
Je revoyais Berlin telle que cette ville se présentait en 1945, telle qu’elle était en 1989 et telle qu’elle se présente aujourd’hui à nous en 2009…et j’étais pris de vertige.

J’en suis encore bouleversé comme au premier jour.

Si j’ai le temps je reviendrais sur le processus complexe qui a mené à la signature du "Traité portant règlement définitif concernant l’Allemagne » appelé également traité de Moscou ou traité 2 + 4…Mais n’est pas vouloir expliquer la Guerre froide ?

Et, comme vous le savez l’histoire de l’Allemagne me passionne et je suis absolument intarissable sur ce sujet (et d’autres) .

Que Dieu me pardonne car c’est mon seul péché … avec la gastronomie lyonnaise.
La perfection n’est pas de ce monde.

[i]L’article 1 stipule que les frontières de l’Allemagne réunie telles qu’elles ont été fixées en 1945 sont définitives. La signature de l’Allemagne à ce traité international doit l’empêcher de toute revendication territoriale notamment vis à vis de la Pologne.

L’article 2 affirme le caractère pacifique de l’Allemagne. « les actes susceptibles de troubler les relations pacifiques entre les nations ou entrepris dans cette intention, notamment en vue de préparer une guerre d’agression, sont anticonstitutionnels et constituent une infraction punissable ». Cet article encadre la stratégie militaire de l’Allemagne et montre que celle-ci a rompu avec son militarisme passé.

L’article 3 tire les conséquences de cette position de puissance pacifique, « à savoir la renonciation à la fabrication, à la possession et au contrôle d’armes nucléaires, biologiques et chimiques ». Autrement dit, la RFA s’engage à ne pas fabriquer et à ne pas détenir des armes de destruction massives. Elle s’engage aussi « à réduire dans un délai de trois à quatre ans le niveau des effectifs en personnels des forces armées de l’Allemagne unie à 370 000 » toutes forces confondues. En effet, les forces de la RFA et de la RDA réunies dépassaient largement ce nombre en 1990.

L’article 4 soulève l’épineux problème de la présence soviétique sur le territoire de l’ex-RDA. La fin de la présence des troupes du pacte de Varsovie doit être réglée par un traité séparé qui stipulera « les conditions et la durée de la présence des forces armées soviétiques sur le territoire de l’actuelle République démocratique allemande et de Berlin, ainsi que le déroulement du retrait de ces forces armées, qui devra être achevé à la fin de l’année 1994 ».

L’article 5 vise à ne pas mettre l’Union soviétique dans une position humiliante tant que le retrait total de ses troupes de l’ex-RDA n’aura pas été effectué. Il stipule que pendant la période de retrait des forces armées soviétiques, d’autres États, c’est-à-dire les États-Unis principalement n’y stationneront pas et n’y mèneront aucune autre activité militaire, n’augmenteront pas leurs capacités militaire dans Berlin-ouest. Les forces de l’OTAN pourront ensuite stationner à l’est de l’Allemagne mais s’engagent à ne pas faire stationner d’armes nucléaires après l’évacuation de l’ex-RDA par les troupes soviétiques.

L’article 6 réaffirme le droit de la RFA à contracter librement des alliances

L’article 7 met fin « aux droits et responsabilités relatifs à Berlin et à l’Allemagne des États-Unis d’Amérique, la République française, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et l’Union des Républiques socialistes soviétiques ». Ceci fait de l’Allemagne, un Etat jouissant « de la pleine souveraineté sur ses affaires intérieures et extérieures », ce qui n’était pas arrivé depuis 1945.

Les articles 8, 9 et 10 parlent des modalités techniques de ratification et d’application.[/i]