Le Tyrol du Sud rêve d'indépendance

Bonsoir,

Je suis tombé via Arté Journal, sur un court reportage sur la province autonome de Bolzanole en Italie du Nord plus connue en français sous le nom de "Sudtyrol " et son mouvement politique « Sudtiroler Freiheit ».
La « Südtiroler Freiheit », est un mouvement qui réclame la création d’un Tyrol libre ou au moins le rattachement à l’Autriche. Avec la crise économique, son parti ne cesse de grossir. Son credo : le riche Tyrol du sud doit arrêter de payer les pots cassés d’un Etat italien sclérosé. Reportage signé Gustav Hofer…

arte.tv/fr/7101078.html

Je pense qu’Andergassen saura nous en dire plus. :smiley:

Source : Arté le 03/12/12

Ca en fait du monde au Brenner… :mrgreen:
Qu’est-ce qu’on peut dire de plus dans le contexte de crise actuel et de velléités séparatistes ? Les images parlent d’elles-même…
En gros, 500 000 millions d’habitants, en gros 2/3 d’Allemands, 1/3 d’Italiens. Le chef-lieu, Bolzano/Bozen, est comparable à Bruxelles, avec plus de 80 % d’italophones.
Il va sans dire que les Italiens ne sont pas les derniers à profiter des bienfaits de l’autonomie. :mrgreen:
Voyons les choses en face : si la Padanie (Italie du Nord) faisait sécession, c’en serait fait du statut d’autonomie accordé par l’Etat italien et qui ne peut correctement fonctionner que dans le contexte de cet Etat.
Un Etat libre du Sud-Tyrol ? Voir le Kosovo, voir le Monténégro, comparables par la surface et la population. Ces entités peuvent-elles vivre en autarcie ?
Pouvons-nous vivre en autarcie au Sud-Tyrol, avec une population italienne coupée de son contexte dans la nation-mère ? Et quid de cette population non-germanophone dans le cas d’un rattachement à l’Autriche (qui d’ailleurs, on le comprend, n’est pas très chaude pour nous accueillir, et qui n’est pas tellement disposée non plus à nous accorder la double nationalité) ? Le rôle de l’Autriche a été déterminant dans les années 50 et 60, notamment sous l’impulsion du ministre des Affaires étrangères Bruno Kreisky, pour soutenir les revendications autonomistes de la population germanophone s’appuyant sur le respect de la Convention de Paris de 1946 signée par le ministre des Affaires étrangères Gruber et le président du Conseil De Gasperi (qui était Tyrolien italien, et avait été à ce titre en son temps député irrédentiste au Parlement de Vienne) et jouer le rôle de puissance protectrice.
Le statut d’autonomie actuel a été réalisé dans les faits à partir de 1972, et en 1992 l’Autriche a reconnu que l’Italie avait pleinement satisfait à ses obligations, et n’avait donc plus à intervenir.
Dans un contexte de crise, c’est toujours les plus riches qui râlent pour ne pas qu’on les prenne pour les plus pauvres. Voir en Allemagne les Etats fédérés du Sud. Voir en Belgique avec les revendications flamandes, voir la Catalogne, qui, comme le Tyrol du Sud, occupe une position de carrefour privilégiée, mais ne peut fonctionner que dans un contexte espagnol et européen.
Nous avons la chance d’être un carrefour au centre de l’Europe, au point de rencontre de deux cultures, de deux langues, dont profite la jeune génération bilingue, qui sait d’ailleurs apprécier cet avantage et cette richesse. La tentation de l’extrémisme est d’ailleurs fonction du degré d’instruction. Ceux qui n’ont que le niveau D ou C de bilinguisme ne peuvent prétendre à des emplois valorisants, et du fait du défaut de connaissance de la langue « nationale », se sentent mal à l’aise dans l’Etat italien. Ce sont d’ailleurs des gens qui ont le plus grand mal à écrire en Hochdeutsch, et ne s’expriment qu’en dialecte.
Quant à la Belgique, elle est encore là… :mrgreen:

J’ajouterai à la liste l’Ecosse , un pays qui m’est très cher. Au dernières élections, les nationalistes écossais ont fait d’excellents scores. En gros, ils disent :"nous apportons plus au Royaume Uni que le Royaume Uni ne nous apporte à nous.(Petite remarque personnelle : l’exploitation du pétrole off shore est une manne pour l’Ecosse , qui jouit d’ailleurs déjà d’un statut d’autonomie.)