[b]La locomotive allemande tourne à plein régime[/b]
L’Allemagne vient encore de revoir à la hausse ses perspectives de croissance
En Allemagne, la crise économique fait désormais partie du passé. Le climat des affaires y a atteint son plus haut niveau depuis trois ans et demi, selon le baromètre de l’institut Ifo, principal indice de confiance du pays, publié vendredi 22 octobre.
La veille, le gouvernement allemand avait relevé ses prévisions de croissance et table dorénavant sur un produit intérieur brut (PIB) en hausse de 3,4% cette année, contre +1,4% seulement dans ses prévisions d’avril.
Il mise sur une nouvelle baisse du chômage, qui passerait en dessous de la barre des 3 millions de chômeurs dès la fin de l’année (ils étaient 3,4 millions l’an dernier). Le taux d’emploi devrait alors atteindre son plus haut niveau depuis la réunification en 1990, au point que le monde patronal s’inquiète désormais d’une pénurie de main-d’œuvre dans certaines régions. Récemment, la conférence des chambres de commerce et d’industrie s’est ainsi alarmée d’un manque de 400 000 ingénieurs, ouvriers et artisans spécialisés dans le pays.
Le moral des ménages au plus haut depuis trois ans
Sur le front des finances publiques, l’horizon s’est lui aussi singulièrement éclairci. L’Allemagne, qui était entrée dans la crise moins endettée que ses voisins, en sort logiquement plus vite. Selon les instituts de conjoncture, le déficit public sera ramené sous les 3% du PIB dès 2011, à 2,7%, soit dans les clous du pacte de stabilité et avec deux ans d’avance sur le calendrier envoyé à la Commission européenne.
Certes, l’activité devrait être un peu moins vigoureuse l’an prochain, avec une croissance de seulement 1,8% attendue par le gouvernement, du fait du ralentissement de la demande mondiale. Mais les autorités ne semblent pas s’en inquiéter outre mesure. Car l’économie allemande est peut-être en train de changer de modèle, avec une consommation intérieure qui pourrait pallier la baisse des exportations, jusqu’alors le principal moteur de l’activité.
« La demande intérieure est maintenant la plus forte composante économique et assurera l’an prochain les trois quarts de la croissance », expliquait la semaine dernière le ministre de l’économie Rainer Brüderie. Fin septembre, les ménages affichaient un moral au plus haut depuis trois ans, selon le baromètre GFK, grâce notamment à des salaires qui repartent à la hausse après des années de rigueur.
Jean-Claude BOURBO