Source : Les Nouvelles d’Allemagne du 22.02.06 publiée par le CIDAL
Les « 100 jours » du gouvernement Merkel : un démarrage « énergique »
« Un excellent démarrage », « une action énergique », « une coalition efficace », la « coalition des grandes possibilités et des grandes chances » : trois mois après l’arrivée au pouvoir du gouvernement d’Angela Merkel, les compliments n’ont pas manqué aux chefs de groupes parlementaires de la majorité pour qualifier les 100 premiers jours de la nouvelle grande coalition allemande. Tirant ce matin un premier bilan de cette expérience inhabituelle à l’échelon fédéral, Volker Kauder (CDU), Peter Struck (SPD) et Peter Ramsauer (CSU) ont souligné à l’unisson la rapidité et l’énergie avec lesquelles le gouvernement s’était mis au travail.
« Les cent premiers jours montrent que cette grande coalition agit avec dynamisme et qu’elle s’attaque aux problèmes avec énergie », a commenté M. Kauder. Pour son homologue Peter Ramsauer, le plus « étonnant est la rapidité avec laquelle s’est installé un climat de travail excellent et amical ». Alliance des deux grands partis de centre, le parti chrétien-démocrate (CDU/CSU) et le parti social-démocrate (SPD), la perspective d’une grande coalition effrayait encore, il y a quelques mois, les états-majors politiques. La crainte de voir les deux partis se neutraliser et l’immobilisme s’installer, en particulier, l’emportait sur l’idée de voir les énergies renforcées pour mener à bien les réformes. Mais la situation a changé. « Cette coalition est effectivement la coalition des grandes possibilités et des grandes chances », a observé le social-démocrate Peter Struck, paraphrasant la chancelière Angela Merkel. Il y a selon lui une compétition d’idées contructive.
La chancelière a elle-même confié sa satisfaction, hier soir, à la télévision sur le travail accompli. Elle s’est félicitée que son gouvernement ait déjà pu prendre des décisions sur des sujets qui suscitaient habituellement d’intenses batailles politiques : la retraite à 67 ans, l’accord politique sur la réforme du fédéralisme, la consolidation budgétaire ou encore la « révolution » des ménages-employeurs pour les emplois de service. De grands arbitrages s’annoncent encore, de la réforme de la santé à celle de l’assurance-dépendance en passant par la politique énergétique, et il reste naturellement beaucoup de pain sur la planche, estime-t-elle. « Je crois que l’une des plus grandes missions de cette grande coalition est de présenter, en tant que grands partis populaires, un concept commun pour les systèmes d’assurance sociale [.] et de rendre ainsi un peu de sécurité aux gens ».
Sur le plan personnel, la première chancelière allemande juge son travail « exigeant », mais déclare qu’elle y prend beaucoup de plaisir. Son gouvernement passera le cap des 100 jours le 1er mars prochain.