Et là, je suis entièrement d’accord.
N’aies crainte de te présenter, Papillon. Personne ne t’obligera à parler de tes origines ici.
Et là, je suis entièrement d’accord.
N’aies crainte de te présenter, Papillon. Personne ne t’obligera à parler de tes origines ici.
Eh ben, 2016 commence bien…
Tu ne dois pas bien connaître l’Alsace pour pouvoir affirmer ça.
Et l’Allemagne que très très partiellement.
Quand on me parle d’Allemands et d’Arabes. Plutôt que d’opposition dont on nous rabâche les oreilles, je préfère les exemples contraires, et les exemples à la généralisation… Je dois avouer que je ne sais plus ce que veut dire Arabe, tant cette désignation regroupe des notions différentes qui sont souvent regroupées à tort et à travers.
S’agit-il de régions du monde? d’un groupe de religion dites islamiques ou d’un aspect physique?
Il me vient en tête ce jeune chanteur allemand du nom d’Andreas Bourani, né à Augsbourg de parents originaires d’Afrique du Nord qu’il n’a jamais connu, et dont il semble n’avoir gardé de souvenirs que le choix du nom de scène.
Un article Wikipedia en allemand
Andreas Bourani
Et je cite un passage de l’article de Wikipedia à son sujet
.
La chanson et le clip
https://www.youtube.com/watch?v=MYNLQjrBVPo Auf uns
Juste un petit exemple pour montrer que l’aspect physique et les origines ne sont pas toujours déterminants. Pour le cas d’Andreas Bourani, il semble que cela soit surtout l’éducation que l’on reçoit… Un petit extrait d’un de ses interviews
Je ne suis pas Allemande ni chanteuse mais l’ histoire de cet artiste fait écho à la mienne, en quelque sorte un petit frère allemand, et surtout un jeune chanteur que j’aime beaucoup
Pour faire simple : un Allemand, c’est un gros plouc (surtout en Franconie) qui bouffe du porc à longueur de journée et qui parle un patois tout aussi infect. Les autres, c’est des Arabes (pratiquement tout ce qui vient de l’Empire ottoman dans sa plus grande étendue historique), qui se nourrissent correctement et s’efforcent de maintenir le cap du Hochdeutsch.
Vous êtes vexés comme des pous, mais papillon ne dit pas que des conneries, et en plus il a la bonne idée de souligner que ce n’est qu’une expérience personnelle et que ça tient du cliché.
C’est vrai que les Franconiens ne se distinguent pas particulièrement par leur convivialité, d’ailleurs les Allemands des autres régions sont les premiers à en convenir… Bien sûr comme tout cliché, ça ne vaut pas pour tous et chacun des Franconiens pris individuellement, mais disons que c’est une tendance.
Et c’est vrai aussi que les Allemands sont nombreux à parler le dialecte à la maison et dans la vie quotidienne, vous seriez quand même de mauvaise foi de le nier. Pour ma part, c’était plutôt en Bavière à proprement parler qu’en Franconie, mais il m’est arrivé de ne rien comprendre à des Bavarois parlant Hochdeutsch tant ils n’y mettaient pas du leur pour articuler !
Je n’y avais jamais pensé, mais papillon a raison de dire que c’est un facteur d’exclusion, car si les étrangers peuvent apprendre le Hochdeutsch à l’école, ils n’apprennent pas le dialecte dans le cadre familial, alors que c’est un marqueur social fort. Bien sûr ça change un peu même chez les Allemands, je pense à mon amie qui est du Sud, et où on parle pas mal dialecte à la maison, et à son mari qui est du Nord (je ne sais pas si chez lui on parle dialecte, faut que je lui demande la prochaine fois), alors évidemment dans leur foyer j’imagine qu’il n’y a plus de pratique dialectale, ou alors anecdotique, un mot par-ci par-là pour rigoler, et peut-être que leurs enfants grandiront sans connaître le dialecte. Il y a sans doute des régions plus mélangées que d’autres, surtout les grandes villes, mais je pense qu’en Bavière notamment, ça reste un marqueur très fort…
Sauf que quand on parle des Franconiens, on écrit Franconiens, pas Allemands. Quand on a rencontré des cons, on dit des cons. Si la Franconie est hardcore pour certains, évitez à tout prix le Brandebourg et rayez la Suisse de votre carte mentale. Pour le dialecte, c’est non négociable en pays germanophone des domaines de l’allemand supérieur et de l’allemand moyen, donc s’en offusquer c’est surtout ne pas comprendre l’histoire culturelle du lieu et c’est un relent de franchouillardise républicaine. J’en profite pour rappeler les inepties sans nom qu’on entend en ce moment sur la Corse depuis les élections régionales. Comparaison n’est pas raison, je sais, mais le dialect et la diglossie qui va avec est normale à peu près de partout sauf en France, et même les Allemands du nord qui n’entendent plus de Plattdüütsch depuis longtemps ne voient pas où serait le problème.
La seule chose qui me semble assez intéressante dans le message en question, c’est la remarque sur la conception ethnique des origines en Allemagne, et franchement dans toute l’Europe du nord et de l’est. La France telle qu’on l’a connu ces quarante dernières années, et qui est en train de changer, est en fait plutôt une exception en Europe. Dans toute l’Europe du nord que je connais, on vous demandera vos origines ethniques, génétiques, raciales au sens du XIXe siècle ad nauseam. A la fac d’Oslo, un Belge brun a voulu laisser deviner aux locaux la réponse à leur question insistance sur sa « vraie » origine car un Belge brun, c’est trop pour des cons norvégiens alors que leur propre pays en est plein. Il a fini par céder à cette connerie en disant qu’il était afghan pour avoir la paix. Pour emmerder les Allemands trop cons pour moi dans ce domaine, j’ai tendance à répondre que mon père est flamand et ma mère arménienne avec une grand mère turco-grecque et un grand père dano-allemand et que tout le monde a dû apprendre la français pour se comprendre. Je confirme donc l’existence de ces cons, ils n’étaient pas Franconiens, et c’était bien pire en Scandinavie.
Personnellement je trouve dommage que Papillon ait parlé de l’Allemagne uniquement par le biais Allemands-Arabes pour parler du handicap que peut représenter la non connaissance d’un dialecte, c’est pour cela que j’ai insisté sur Andreas Bourani…C’est le fait que ce jeune homme connaisse le dialecte et son éducation qui font qu’il est considéré comme un Allemand, et non pas sa couleur de peau… Même si au premier abord la question a dû se poser pour lui.
Dommage que le patois soit utilisé comme une arme d’exclusion. Une arme qui d’ailleurs peut être à double tranchant… Je pense qu’il vaut mieux apprendre l’allemand standard à l’école et le maitriser parfaitement que de se contenter d’un patois et mal parler la langue officielle. Un peu comme ci les Français de la Guadeloupe ou de la Martinique ne se contentaient que du créole!!! Et les fautes d’orthographe en allemand standard ne sont pas réservées aux Étrangers ou aux enfants d’émigrés, loin s’en faut.
Ensuite, dire que les Français sont plus accueillants parce qu’ils ont connu le colonialisme. Je ne suis pas du tout d’accord, et c’est mon vécu de femme noire française, ne connaissant aucun patois , le colonialisme c’est détestable point barre… C’est d’ailleurs le passage avec lequel je me suis franchement opposée à Papillon…
Puis Arabe, cela ne veut plus rien dire? Nagui, le présentateur favori des Français sait bien tourner cette idée à la dérision.
Et je n’ai pas besoin d’être en Allemagne pour que l’on insiste lourdement sur les origines de mes ancêtres esclaves importés d’Afrique, il y a 200 ans ou 300 ans sans doute. Mes concitoyens savent très bien le faire
Le langage est TOUJOURS un instrument d’exclusion. Dans certains coins d’Allemagne, les dialectes existent et donc c’est eux qu’ils utilisent, en Suisse, c’est un sport national au point qu’ils s’excluent entre eux par régiolectes inter-alémaniques. Mais dans d’autres pays, ce sont d’autres formes de variétés langagières qui ont cette même fonction:
Grande Bretagne : les sociolectes compartimentent la société de murs infranchissables.
France : les niveaux de langage dans tout le pays et les marqueurs élitistes dans la capitale et dans les médias collent des étiquettes parfois sociale, parfois purement intellectuelle, parfois culturelles.
D’accord avec Elie quand il parle de « franchouillardise républicaine » ; j’ajouterais même jacobine.
Tiens , au fait , je crains que notre beau pays ne soit pas en voie de ratifier la charte des langue minoritaires quand j’entends notre premier ministre s’indigner du fait que le président de l’assemblée corse s’exprime en corse.
Vive la diversité linguistique.
Je suis d’accord en partie avec vous, mais on n’est pas obligé non plus de tout outrer dans les propos des autres. Par exemple, je n’ai pas trouvé la Franconie hardcore ni les Franconiens cons. Je les ai juste trouvés pas très chaleureux par rapport aux Allemands des autres régions. Je ne pense pas non plus que les Allemands « utilisent le dialecte comme une arme d’exclusion », car cela sous-tend une volonté d’exclure : je pense que les Allemands parlent dans leur dialecte, que c’est pour eux naturel et qu’ils font bien ce qu’ils veulent, je n’ai rien de négatif ni de positif à dire là-dessus, mais c’est un état de fait que ça ne doit pas être facile de s’intégrer totalement à la société quand on n’a pas vraiment accès à l’un de ses codes.
Ah non, Sonka, j’ai dit qu’il y a des cons partout, Franconie comprise et que le hardcore, c’est pas forcément en Franconie plus que dans le Brandebourg.
Contre l’usage des langues régionales si c’est pour exclure les autres!!!! Si on me fais ce coup là, simple je parlerais anglais, I don’t care anyway… Puis de toute façon c’est la loi du fric donc de l’anglais, les riches Saoudiens s’expriment dans un anglais parfait, et l’argent est à prendre même si le pays n’est pas trop démocratique, les Suisses (mais ils ne sont pas les seuls) ne sont pas trop mauvais dans ce domaine, d’ailleurs …
Heureusement que les instits ne sont plus trop mutés à travers la France, j’imagine le nombre de langues régionales qu’ils devraient se coltiner…; Puis plus la peine pour un zoreille d’espérer un poste à la Réunion…De plus je me souviens d’un garçon n’ayant jamais réussi à obtenir son capes anglais. Par contre il a obtenu un post de prof d’anglais en Bretagne, dans une institution catho, uniquement car il parlait breton… Si son breton était bien ou pas, j’en sais rien. L’urgence le concernant semblait plutôt être parler breton et être bien catho… Bonjour, l’ouverture d’esprit vers les autres !!!
考え方はとてもばかなだ。 Là j’ai écrit en japonais standard et pas en dialecte d’Osaka… J’aurais pu…Pour moi c’est crétin de penser ainsi, c’est ce que j’ai écrit en japonais. C’est carrément de l’exclusion, non seulement l’exclusion de l’Étranger qu fait l’effort d’apprendre la langue nationale mais aussi du cocitoyen venant d’une autre région. Le français c’est l’union et non la discrimination, l’outil discriminant entre lettrés et non lettrés c’était le latin, comme pour les Japonais l’usage de l’écriture chinoise face aux hiraganas …
Désolée, mais je préfère le centralisme au sectarisme excluant Étranger et personne du pays. Ou expliquez-moi à quoi cela sert d’enseigner l’allemand standard en France ou le français standard en Allemagne, sans parler de l’italien ou de l’espagnol ou pour donner dans l’exotisme le plus complet le chinois mandarin.???
Bon on n’en ai plus aux « Arabes »…
Mais si on en est à parler des discriminations linguistiques au sein d’un même pays, alors vive les dialectes intracommunautaires, les langues d’jeunes et puis … — … . Çà aussi c’est un langage Puis dans mon immeuble de la région parisienne, il me serait plus utile d’apprendre le wolof que l’alsacien ou le corse, et le wolof fait aussi parti de notre patrimoine sans parler des différents dialectes composant la langue arabe. Passé colonial oblige, alors on assume
Il faut toujours une langue commune, de toute façon. Et une langue régionale, quelle qu’elle soit, n’est pas une langue commune. C’est une langue artificiellement codifiée, que l’on ne parle nulle part, comme l’allemand standard a été en son temps codifié pour traduire la Bible pour le plus grand nombre. Il n’y avait pas par exemple de bible en occitan pour les protestant du Midi (notamment les Camisards des Cévennes) ou des vallées vaudoises du Piémont, également d’expression occitane. La lecture était faite en français. Il y a encore 40 ans, on connaissait quatre langues dans les vallées vaudoises : l’occitan était la langue usuelle, le français la langue de la religion, le piémontais quand on descendait dans la plaine et à la ville (Turin), et l’italien comme langue « nationale » que l’on apprenait à l"école.
Une petite anecdote de mon temps d’étudiant en Allemagne, début des années 70 :
J’'attendais le train vers l’Allemagne en gare de Strasbourg, et je suis entré en conversation avec un type que je pensais être badois. Nous avons donc parlé naturellement allemand. Comme j’avais un accent haut-alémanique prononcé (et dont je garde encore aujourd’hui les intonations), il m’a demandé d’où je venais. Je lui ai dit « du Sundgau ». Et lui venait de Haguenau. Nous étions tous deux Français, de la même province, mais notre langue commune avait été spontanément l’allemand. Nous n’aurions pas pu converser dans nos dialectes respectifs.