Les classiques de la poésie allemande

Chez nous, c’était classe 5 (10/11 ans). Je l’ai aussi trouvé dans un livre pour Grundschule.

J’étais dans le lycée allemand, des enfants entre 10 et 20 ans. Pour les plus jeunes, je ne sais plus grand chose. Les miennes ont chanté cette chanson des Inouit:
Atte katte nuwa

Atte katte nuwa,Atte katte nuwa,
e missa de missa dula missa de.

Hexa kola missa woote,
Hexa kola missa woote.

Atte katte nuwa,Atte katte nuwa,
e missa de missa dula missa de.

Merci Cri-zi !! :wink:

Le socle commun allemand est mince, en poésie, mais il a au moins celui-ci, Erkönig:

Wer reitet so spät durch Nacht und Wind?
Es ist der Vater mit seinem Kind.
Er hat den Knaben wohl in dem Arm,
Er faßt ihn sicher, er hält ihn warm.

Goethe, toujours Goethe…

Moi aussi, je suis de la génération qui a vu les femmes du village laver au lavoir! Mais ce n’est plus dans l’air du temps, et cette chanson serait totalement incomprise par la jeune génération qui grandit sous le règne de la technique et de l’électronique! Et je faisais allusion à ceux qui aimeraient ramener la femme à son statut traditionnel de ménagère et, en l’occurrence, de lavandière, avec le battoir (ah, la scène de Gervaise au lavoir, dans l’Assommoir! :smiley: ). Et les lavandières du Portugal, c’était un « tube » sur les radios des années 50! Nostalgie d’un sud traditionnaliste correspondant à nos clichés, quand tu nous tiens… :mrgreen:

Une petite explication de ma part: :blush: bien que de la même génération (?) que toi Andergassen je ne jamais vu a mon époque laver les femmes au village du lavoir, mais bien beaucoup plus tard ( a Madagascar) et dans les années 50 j’habité encore en Allemagne de l’Est donc je pense effectivement de ne pas avoir écouté la même chose que toi :blush:
(j’enlève le texte ) :confused: et bien sur sans rancune :smiley:

En fouillant un peu sur le forum je suis tombé sur ce vieux fil …

C’est malheureusement vrai (pour nous autres Allemands) que la France est BEAUCOUP plus forte dans ce “socle commun” que vous avez évoqué ; nous, à l’ecole il y a 20-25 ans, avons encore appris par coeur des poèmes (Le fameux “Herr Ribbeck auf Ribbeck im Havelland”, ce fut dans la classe 5, à l’âge d’11 ans environ, et aussi des poèmes de Wilhelm Busch, comme celui-ci, plus jamais oublié) :

Die Freunde

Zwei Knaben, Fritz und Ferdinand,
Die gingen immer Hand in Hand,
Und selbst in einer Herzensfrage
Trat ihre Einigkeit zutage.
Sie liebten beide Nachbars Käthchen,
Ein blondgelocktes, kleines Mädchen.
Einst sagte die verschmitzte Dirne:
Wer holt mir eine Sommerbirne?
Recht saftig, aber nicht zu klein?
Hernach soll er der Beste sein.
Der Fritz nahm seinen Freund beiseit‘
Und sprach: Das machen wir zu zweit;
Da drüben wohnt der alte Schramm,
Der hat den schönsten Birnenstamm.
Du steigst hinauf und schüttelst sacht,
Ich lese auf und gebe acht.
Gesagt, getan. Sie sind am Ziel:
Schon als die erste Birne fiel,
Macht Fritz damit sich aus dem Staube,
Denn eben schlich aus dunkler Laube,
In fester Faust ein spanisch Rohr,
Der aufmerksame Schramm hervor.
Auch Ferdinand sah ihn beizeiten
Und tät am Stamm heruntergleiten
In Ängstlichkeit und großer Hast.
Doch eh er unten Fuß gefasst,
Begrüßt ihn Schramm bereits mit Streichen,
Als wollt er einen Stein erweichen.
Der Ferdinand, voll Schmerz und Hitze,
Entfloh und suchte seinen Fritze.
Wie angewurzelt blieb er steh‘n.
Ach, hätt’ er es doch nie geseh‘n:
Die Käthe hat den Fritz geküsst,
Worauf sie eine Birne isst.
Seit dies geschah, ist Ferdinand
Mit Fritz nicht mehr so gut bekannt.

Si les enfants apprennent encore des poèmes classiques par coeur à l’école, j’en sais rien … mais je crains le pire, décidément. Je crains que tout ceci ne soit plus au programme et souhaiterais beaucoup que la situation soit meilleure … !!!

Enfin, même si le socle commun en Allemagne n’est pas énorme, il y en a quand-même quelques-uns que l’on entend récités du moins partiellement (deux, trois vers) de temps à autre (à la télé ou évoqués dans des journeaux etc., p.ex. ce fameux “Vom Eise befreit” à Pâques…)

Ces poèmes-ci ont déjà été nommés:

Rainer Maria Rilke
Er ist’s („Frühling lässt sein blaues Band“)

Goethe
Erlkönig („Wer reitet so spät durch Nacht und Wind“; ca c’est quand même si connu qu’il en existe des version populaires, telles qu’en rhénan : „Wer reitet so spät durch Nacht und Gewitter, es ist der Vater mit seinem Pitter.“ :wink: )

Faust, Osterspaziergang („Vom Eise befreit sind Strom und Bäche“)

Heinrich Heine
Nachtgedanken („Denk ich an Deutschland in der Nacht, bin ich um den Schlaf gebracht“, très connu aussi)

Loreley („Ich weiß nicht was soll es bedeuten, dass ich so traurig bin“)

Friedrich Schiller
Lied von der Glocke („Festgemauert in der Erden, steht die Form aus Lehm gebrannt“)

Theodor Storm
Von drauß‘ vom Walde komm ich her (que je sais réciter dès mes 5 ans, je crois :wink: )

De ces poèmes-là, il y a quand même quelques citations qui sont assez largement connues (pas pourtant par l’ensemble de la population, hélas ; je dirais qu’une bonne moitié de la population, voire plus, est immunisée contre de telles choses.)

En outre, j’ajoute:

Rilke: Der Panther („Sein Blick ist vom Vorübergehen der Stäbe so müd‘ geworden, dass er nichts mehr hält, ihm ist, als ob es tausend Stäbe gäbe und hinter tausend Stäben keine Welt“; aussi appris à l’école autrefois)

Rilke: Herbsttag („Herr, es ist Zeit. Der Sommer war sehr groß…“, idem, très connu aussi)

Theodor Fontane: Die Brück‘ am Tay („Wann treffen wir drei wieder zusamm‘? Tand, Tand, ist das Gebilde von Menschenhand“, idem, très connu aussi)

Johann Wolfgang von Goethe
Wanderers Nachtlied („Über allen Wipfeln ist Ruh‘“)

Hermann Hesse (« Stufen » ; la citation „Und jedem Anfang wohnt ein Zauber inne, der uns beschützt und der uns hilft zu leben“ est quand même super connue et se retrouve pratiquement sur chaque fait-part de naissance)

Ce fil je ne pourrais qu’y faire correspondre quelques souvenirs de collégienne. A savoir que même si la poésie française serait plus riche que la poésie allemande, ce dont rien n’est sür, dans ma tête ce qui raisonne ce sont deux poèmes allemands que j’ai appris au collège : Erlkönig de Goethe et die Lorelei de Henry Heine . Rien d’extraordinaire, tout ce qu’il y a de plus rabâché et rebattu, que tout le monde connait mais je les connais encore par coeur, alors que je ne pourrais en dire autant d’aucun poème français.

Non, la poésie française n’est pas plus riche que la poésie allemande, je dirais. C’est difficile à compter mais c’est à peu près ex aequo, à mon avis ; mais la poésie française est davantage dans les têtes des Français.

Et si l’on faisait la même chose pour les poèmes français ? Je sais que ce serait plutôt un sujet pour le forum-frère mais ici c’est nettement plus dynamique et sympa.

que veux-tu dire, Miriam par « davantage dans la tête des français » ?? on fait plus attention à la poésie
que les allemands ?

pour ma part, je n’ai jamais appris de poésie allemande… mais je n’ai jamais oublié certains poèmes français…

(et si tu veux créer une rubrique ici , qui parle des poèmes français, tu peux toujours le faire dans la rubrique « et si on papotait »)

Pour moi , ce sera (tout à fait en situation) :« Deutschland , ein Wintermärchen »" de Heinrich Heine , que je ne me lasse pas de lire et de relire ; après un long exil en France , le poëte retrouve son pays. Emotion , mais , et c’est ça que j’aime particulièrement chez lui , toujours tempèrée par l’humour et la dérision , parfois même l’autodérision :

Mon poëte allemand préféré.

==========Oui cela serait une bonne idée d’ouvrir une rubrique sur la poésie française aussi chez nos amis de Bonjour Frankreich. Que cela soit ici ou BF, je ne pourrais pas le faire, car je n’y connais pas grand chose.

En poésie allemande, même si l’on ne peut la ranger parmi les classiques, depuis j’ai vu le film de Wim Wenders « der Himmel über Berlin », je suis tombée amoureuse de ce poème de Peter Handke :

Merci pour tous ces petits morceaux de soleil dans ce novembre bien terne…

Oui, c’est ca, Kissou. Les Francais ont davantage conscience de leurs classiques, ils leur sont plus familiers, les classiques sont mieux ancrés dans leurs têtes. :top: La raison en est sans doute le système scolaire francais qui insiste davantage sur l’apprentissage des classiques que le système scolaire allemand déplorable avec ses sempiternelles expériences dont la plupart sont très nulles.

Tout d’abord j’aimerais signaler ce lien pour un éventail assez complet de la poésie allemande
http://gedichte.xbib.de/die_schoensten_gedichte.html
Plus d’excuses pour les Germanistes!!!
Vous y trouverez aussi des poèmes français traduits en allemand : Paul Valéry; Verlaine, etc…
Je ne peux pas dire qu’Adelbert von Chamisso ait écrit mes poésies préférées en langue allemande. Pour cause et en toute honnêteté, je viens de découvrir cet auteur :blush: :blush: :blush:!!! Mea culpa.
J’aurais bien aimé, ne serait-ce qu’à cause de la vie de cet homme qui m’a fascinée.
Plus germanophile que lui, c’est impossible!!!
Auteur dont le nom a été donné à un prix récompensant depuis près de 30 ans le meilleur auteur non germanophone de naissance écrivant en langue allemande.

Pour découvrir Aldelbert von Chamisso, je citerais bien sûr l’article de Wikipédia et aussi les petites notes en pied de page

ainsi que quelques passages de l’essai de Sabine Parmentier publié par Cairn sur l’écrivain dont s’est référé Wikipédia
ŒUVRE ET VIE D’ADELBERT VON CHAMISSO.
Ce n’est pas un essai littéraire, mais j’ai trouvé les 20 pages présentés d’autant plus intéressantes qu’en français,il n’y a pas grand chose sur l’écrivain et pas plus sur ces oeuvres.

Une autre citation de cet essai qui ne pouvait pas m’échapper.

Pour découvrir les poèmes de l’écrivain en langue originale
http://gedichte.xbib.de/gedicht_Chamisso.htm

Je me souviens que dans le « Bodevin - Isler » ,le plus vieux manuel scolaire d’allemand à l’usage des jeunes Français , figurait le célèbre Schloß Boncourt

J’allais oublier la Todesfuge de Paul Celan , un poëme qui vous glace le sang!
http://www.allemagne-au-max.com/forum/paul-celan-todesfuge-fugue-de-mort-vt12187.html

Oui, merci, michelmau. La Todesfuge est un poème qu’on n’oublie jamais, une fois qu’on l’a lu.

A glacer le sang
un poème qu’on n’oublie jamais, une fois qu’on l’a lu
Effectivement!!!
Un poème, qui je pense, ne peut être récité par cœur, mais se dit ou se lit avec le cœur
Quelle belle chose que de réactualiser les liens sur la poésie allemande et de donner aussi envie d’aller toujours plus loin!!!

Et du lien précité je cite

Ainsi que la représentation par Anselm Kiefer de Sulamith trouvé sur le même site

En pensant à nos amis AoXiens collégiens, une petite explication très succincte , sans prétention, qui a le mérite d’exister
http://lewebpedagogique.com/gustaveetcie/2013/05/17/fugue-de-mort-paul-celan/

et pour terminer, je mentionne ce lien non wikipédique présentant l’œuvre de l’écrivain aux francophones, pas forcément des francophones de langue maternelle venant l’Hexagone !!!

http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/celan/celanpaul.html