Les classiques de la poésie allemande

En français, il existe un certain nombre de poèmes ultra-célèbres, dont chacun connait au moins quelques vers, si ce n’est le poème entier pour l’avoir appris à l’école.
De Heureux qui, comme Ulysse de Du Bellay à Art poétique (De la musique avant toute chose) de Verlaine en passant par Demain dès l’aube de Hugo ou L’invitation au voyage de Baudelaire…

Quelles sont les poésies allemandes les plus célèbres ?

Excellente initiative, mislep! :wink:

Tout de suite m’est venu à l’idée l’ « Erlkönig », de Goethe, indissociable pour moi de la superbe mélodie de Schubert…Je peux te le chanter in extenso !
Puis, bien sûr, Heinrich Heine, mon poëte alld préféré…et de loin! :smiley:
Nachgedanken:
Denk ich an Deutschland in der Nacht,
dann bin ich um den Schlaf gebracht…

Gedächtnisfeier:
Keine Messe wird man singen,
keinen Kadosch wird man sagen…

Le début du chapitre I de Deutschland ein Wintermärchen:
Im traurigen Monat November war’s
die Tage wurden trüber… (Heine quitte Paris où il était exilé, pour rejoindre l’Allemagne, après de nombreuses années.)

Et enfin « Vorfrühling » de Hugo von Hofmannsthal:
Es läuft der Frühlingswind
durch kahle Alleen
seltsame Dinge sind
in seinem Wehen.

PS; Fait-on encore aux apprendre aux élèves allemands des poëmes en classe ?
:wink:

Dans l’air du temps: « Osterspaziergang » du Faust de Goethe (Vom Eise befreit…), le pérenne « Lied der Glocke » de Schiller (la source inépuisable de citations que l’on peut faire hors de leur contexte, tellement le texte est touffu: Drum prüfe, wer sich ewig bindet… Der Wahn ist kurz, die Reu ist lang… Da werden Weiber zu Hyänen… Wehe, wenn sie losgelassen!.. Der Mann muss hinaus ins feindliche Leben… etc. etc. C’est un peu la Bible, le canon de la poésie allemande).

Pour moi 1) Heine , ein Jüngling liebt ein Mädchen’’

Ein Jüngling liebt ein Mädchen
Ein Jüngling liebt ein Mädchen,
Die hat einen andern erwählt;
Der andre liebt eine andre,
Und hat sich mit dieser vermählt.
Das Mädchen heiratet aus Ärger
Den ersten besten Mann,
Der ihr in den Weg gelaufen;
Der Jüngling ist übel dran.

Es ist eine alte Geschichte,
Doch bleibt sie immer neu;
Und wem sie just passieret,
Dem bricht das Herz entzwei.

Ce poème a été traduis par Gérard de Nerval et mis en musique par Heine.
Les Rita Mitsouko ont repris la même idée avec , les histoires d’amour finissent mal’’

et Erich Fried was es ist

Was es ist

Es ist Unsinn
sagt die Vernunft
Es ist was es ist
sagt die Liebe

Es ist Unglück
sagt die Berechnung
Es ist nichts als Schmerz
sagt die Angst
Es ist aussichtslos
sagt die Einsicht
Es ist was es ist
sagt die Liebe

Es ist lächerlich
sagt der Stolz
Es ist leichtsinnig
sagt die Vorsicht
Es ist unmöglich
sagt die Erfahrung
Es ist was es ist
sagt die Liebe
(Ce que c’est
C’est absurde
dit la raison
C’est ce que c’est
dit l’amour
C’est du malheur
dit le calculateur
Ce n’est que douleur
dit la peur … )

Deux classiques, un ancien et un auteur contemporain

La Zauberflöte (flûte enchantée) de Mozart pardon son libretto de Schikaneder, autre belle source de citations hors contexte :smiley:

A mon avis, la notion de « socle culturel commun » (je veux dire: kanonisches Wissen) est déjà beaucoup moins important dans le monde germanique qu’en France (pays particulièrement fort dans ce domaine!), et le devient encore de moins en moins!

Eduard Mörike, Er ist’s

Frühling lässt sein blaues Band
wieder flattern durch die Lüfte…

Thedor Storm, Knecht Ruprecht
Von drauß’ vom Walde komm ich her;
Ich muß euch sagen, es weihnachtet sehr!
Allüberall auf den Tannenspitzen
Sah ich goldene Lichtlein sitzen;

Mais, michelmau, en Allemagne, Heine n’est pas tellement connu, ni Hofmannsthal! Je suis d’accord avec Goehte, Schiller et Mörike. Peut-être encore Rilke: « Und dann und wann ein weißer Elefant… »

Doit bien y avoir les premiers vers de « Mignon » de Goethe, non?
Kennst du das Land, wo die Zitronen blühen…

Cette remarque de la part de nebenstelle à propos du « socle culturel » français, me parait très pertinente et permet de considérer le problème sous un autre aspect. Ce socle est probablement un des éléments constitutifs de ce que certains (que j’exècre, par ailleurs) appellent « identité nationale » et qui fait que, si par exemple je me trouve dans un endroit déjà occupé par une dizaine de personnes, et lance à haute voix: « Maitre Corbeau, sur un arbre perché… », il se trouvera sans doute au moins une ou deux personnes pour me répondre en echo:"…tenait en son bec, un fromage.’ Ou encore; « Les sanglots longs, des violons de l’automne… » « …blessent mon coeur d’une langueur monotone. »
:wink:

Theodor Fontane: Herr von Ribbeck auf Ribbeck im Havelland

Herr von Ribbeck auf Ribbeck im Havelland,
Ein Birnbaum in seinem Garten stand,
Und kam die goldene Herbsteszeit
Und die Birnen leuchteten weit und breit,
Da stopfte, wenn’s Mittag vom Turme scholl,
Der von Ribbeck sich beide Taschen voll,
Und kam in Pantinen ein Junge daher,
So rief er: »Junge, wiste 'ne Beer?«
Und kam ein Mädel, so rief er: »Lütt Dirn,
Kumm man röwer, ick hebb 'ne Birn.«…

Tout le monde, vraiment tout le monde doit l’apprendre à l’école :crazy:

Im Havelland vielleicht… :unamused:

Quelques poèmes humoristiques de Morgenstern sont assez connus http://www.christian-morgenstern.de/dcma/index.php5?title=Der_Lattenzaun

Mais non! "Der Herr von Ribbeck…"est appris par coeur par beaucoup de classes allemandes, c’est vrai!

Quel est le niveau des classes qui apprennent Herr von Ribeck ??

Le sujet m’intéresse énormément, bien que n’ayant jamais étudié la poésie allemande en cours, mais partant du principe que la poésie se découvre dans les petites classes, y-a-t-il aussi des comptines (c’est les premières poésies que l’on apprend), qui serait l’équivalent de la souris verte française, ou bien des poèmes comme ceux de guy de maupassant (oui il n’a pas fait que des nouvelles)…
J’aimerai bien découvrir ces textes, les textes de Goethe et Schiller, bien que sans doute très beaux, sont d’un niveau bien trop important pour certains d’entre nous.

bref… pour ma part, je prends aussi les poèmes appris au kindergarten ou à la Grundschule :wink:

Tout à fait d’accord avec toi, Kissou. Les comptines sont très importantes; elles forment l’oreille des petits au rythme et à la musique de leur langue maternelle ou d’une langue étrangère.(Mes petits-enfants franco- étatsuniens connaissent autant de comptines en français qu’en anglo-étatsunien.)
Mieux vaut chanter des comptines à ses enfants que de les coller devant la télé, babysitter n° 1!

Selon mes experiences, c’est classe 6 ou 7. Les enfants ont 11, 12 ans. On le trouve dans les livres d’allemand de ces classes. A cet âge-là, ils apprennent encore des poèmes par coeur, même des longs comme celui-ci. Plus tard, c’est difficile.

Merci cri-zi pour ta réponse, sais-tu ce que les plus petits apprennent ?? (au Kindergarten ou en début de Grundschule)…

je ne sais pas si actuellement les enfants apprennent toujours ceci, mais je pense que oui… il faut aussi faire les gestes en chantant :smiley:

Zeigt her eure Füsse Volkslied
il y a aussi:Alle meine Entchen
et Ein Männlein steht im Walde

je me rappelle encore beaucoup d’autres (et pourtant…il est tréééééééééééééééééés loin le temps de mon Kindergarten)

C’est pas très politiquement correct, bri-bri! Ca fait très « Lavandières du Portugal »! :mrgreen: 0u alors, retour aux sources (ou au lavoir?)

je ne comprends pas ta subtilité, tu peut me l’expliquer?? :frowning: