Les classiques de la poésie francaise

Et quels sont, d’après vous, les classiques de la poésie francaise ?

Me viennent à l’esprit ceux-ci (que j’ai connu à l’école ou, davantage, à l’université) :

Joachim Du Bellay : « Heureux qui comme Ulysse … »

Pour rester chez la Pléiade : Pierre de Ronsard « Quand vous serez bien vieille … »

Et en outre peut-être …

Jean de la Fontaine : « Maître Corbeau sur un arbre perché » (Ca, certainement)

Baudelaire : « L’albatros »

Arthur Rimbaud : « Voyelles » (« A noir, e blanc, i rouge … »)

Etes-vous d’accord ou quels autres poèmes vous diriez ?

D’accord avec tous ces poëmes ; j’y ajouterai :
Ronsard ; « Quand vous serez bien vieille , le soir , à la chandelle… »,
Rimbaud ;« le dormeur du val » ,
Verlaine : « les sanglots longs des violons de l’automne… »,
Hugo ; « Sur ta tombe » ( à sa fille morte noyée) …« Demain , dès l’aube… »,
Edmond Rostand : "la tirade des nez " de Cyrano de Bergerac :« Ah non , c’est un peu court jeune homme …! »,
Jacques Prévert : « Barbara » , avec son célèbre :« quelle connerie la guerre ! »

Et j’en oublie plein d’autres… :smiley:

Oui, c’est celui dont je parlais en haut.

Merci michelmau !

Ronsard, tant qu’on y est … J’ADORE aussi celui-là, évoquant le topique du « carpe diem » :

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu, ceste vesprée,
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au votre pareil.

Las ! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las, las, ses beautés laissé choir !
O vraiment marâtre Nature,
Puis qu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur la vieillesse
Fera ternir votre beauté. 

C’est tellement beau.

Pour Ronsard ; toutes mes excuses , je n’avais pas fait assez attention ! :frowning:

Le Lac, de Lamartine. « O temps, suspend ton vol, et vous, heures propices / Suspendez votre cours / Laissez-nous savourer les rapides délices / Des plus beaux de nos jours. »

De Baudelaire, il y a aussi l’invitation au voyage. Ou bien Le chat. Viens mon beau chat sur mon coeur amoureux etc. Toutes les Fleurs du Mal, en fait :smiley:

De Verlaine il y a aussi Mon rêve familier: je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant…

On peut aussi rappeler Nerval, le ténébreux, veuf et inconsolé. El desdichado. Ou plus accessible Fantaisie

Juliette GRECO. La fourmi. La hormiga. The Ant. Desnos. Phonographe. Español y Francés - YouTube Une fourmi de 18 mètres avec un chapeau sur la tête ( poëme de Robert Desnos , si joliment chanté par Juliette Gréco)

J’ai beau avoir appris des tonnes de poèmes à l’école, je ne me souviens quasiment de rien. Ceux qui m’ont marquée (comprendre : dont je me souviens par bribes) :

  • les fables de la Fontaine, bien sûr
  • le dormeur du val

Ceux qui me disent quelque chose : les Ronsard et du Bellay que vous avez cités, Demain dès l’aube, Mon rêve familier. Cyrano aussi bien entendu.
Le reste, pas. Mais je suis notoirement zéro en poésie. :wink:

A mon avis, les œuvres poétiques d’ Aimé Césaire font partie des classiques de la poésie française ou si ce n’est pas le cas, elles devraient!!!.

Rimbaud : on n’est pas sérieux quand on a 17 ans…

baudelaire et l’albatros bien sûr (déjà cité) ainsi que l’invitation au voyage (cité aussi)

Hugo et « demain dès l’aube » (déjà cité)

les fables de la fontaine. (selon que vous serez puissant ou misérable… )

et de Rimbaud la Classique : Ma bohème…

Pour Baudelaire, je dirais « Correspondances », parce qu’il représente si bien l’essentiel de son œuvre. Tirer l’éternel du transitoire.

Guillaume Apollinaire: Difficile de trouver un seul poème comme classique. Tout dans Alcools, n’est-ce pas? Mais je préfère les Calligrammes de loin, c’est si bien fait. « La petite auto », « La pluie », " Les grenadines repentantes" etc., l’ambiance de la veille de la Première Guerre Mondiale est impressionnante.

Marie de France, « Le Rossignol », un joli classique du Moyen Age.

Et « Le cancre » de Prévert. Le seul poème français que j’ai dû apprendre par cœur. :slight_smile:

et ceclui-ci :

Les Djinns, Victor Hugo

atypique de par sa construction qui va en augmentant, puis en diminuant…

Petite explication pour les jeunes générations :mrgreen:

A l’école primaire , il y a très longtemps de cela , on avait des « cahiers de récitation » : l’instit écrivait au tableau un poëme qu’on devait recopier dans ledit cahier , et ce poëme , il fallait l’illustrer et l’apprendre par coeur. Parmi les disciplines scolaires variées ; calcul , français , leçon de choses , dessin…et conduite , figurait également , dans les carnets de notes , la rubrique récitation.
Je me souviens qu’en collège et même en lycée…peut_être jusqu’à la seconde (je ne l’affirmerais pas ) il existait une « composition trimestrielle de récitation » , notée.Je ne me souviens plus s’il elle rentrait dans la moyenne scolaire.

A ce propos , petite anecdote réelle dont je me souviens toujours avec amusement. Ce devait être en classe de troisième . On avait , à l'époque , dans ma classe pas mal de copains ivoiriens.

Je me souviens d’une composition de récitation au premier trimestre ; on devait préparer un poëme dont on nous avait laissé le choix ; on montait sur l’estrade et on le récitait le plus expressivement possible devant toute la classe; et c’était noté.
Le prof de français appelle donc un de mes copains ivoiriens , appelons-le Léonard , et lui pose la question rituelle :« Alors , Léonard , qu’as-tu choisi de nous réciter ? »
Et Léonard :
" Le chêne et le roseau " de Lafontaine , Monsieur !"
Et voilà Léonard qui commence à réciter en y mettant le ton du mieux qu’il pouvait , puis arrive le moment de la fable ou la tempête approche :
« Comme il disait ces mots,
Du bout de l’horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
L’Arbre tient bon ; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu’il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l’Empire des Morts.
Et là , Léonard , qui comme beaucoup d’Africains , roulait les « r » , les fait retentir avec encore plus de vigueur et on assiste à un véritable crescendo ; il est lui-même la tempête.
Quelques secondes de silence pour les élèves médusés , puis l’un d’entre eux , se met à applaudir , immédiatement suivi du reste de la classe. Le prof , lui aussi, affichant un large sourire de satisfaction applaudit aussi , puis , s’addressanr à la classe : » Alors , quelle note on lui met ? Et tout le monde , comme un seul homme ;« 20 , M’sieur »
Alors le prof : « 20 , non , 20 c’est la perfection et la perfection n’est pas de ce monde. Je lui mets donc 19. » On aurait pu en rester là , mais , c’est là où l’histoire devient amusante ;
Composition de récitation du 2ème trimestre ; arrive le tour de Léonard.
Et le prof pose la même question ; « alors , Léonard , que vas-tu nous réciter cette fois-ci ? » et Léonard , sans doute grisé par son succès du premier trimestre :
-"Le chêne et le roseau " de Lafontaine , Monsieur.
Mais là , le prof n’a pas été d’accord et mon copain a été forcé de se rabattre sur un autre poëme , moins percutant. :mrgreen:

Il me semble avoir eu un cahier de récitations! Je me rappelle avoir appris des poèmes pour l’école, des classiques comme La Fontaine.
En première également, comme on avait pas mal de poésie au programme, on a dû apprendre un poème par coeur (j’avais choisi « La muse vénale » de Baudelaire).
Donc je mettrais Baudelaire dans la liste, comme « Le spleen ». Et bien sûr « Demain dès l’aube » qui est quasiment obligatoire dans ma région, bien sûr à cause d’Harfleur.

Moi aussi ! Et même que « je sais mettre le ton et réciter avec plaisir » était un critère d’évaluation. L’illustration personnelle aussi, d’ailleurs.
En revanche, passé le CM2, plus aucune poésie apprise par coeur, à l’exception du Chat de Baudelaire en 5e. :frowning:

mon préféré… et pourtant je n’habite pas ta région ! :wink:
Ce poème est tout simplement magnifique…

Sûr que Hugo et Lafontaine étaient une mine pour les instits et les prof de français :
Oceano nox : O combien de marins combien de capitaines, et
La conscience (l’histoire de Caïn et de sa tribu ), avec sa grandiose conclusion :" l’oeil était dans la tombe et regardait Caïn".
André Gide , à qui quelqu’un avait posé la question ;« Quel est le plus grand poëte français ? » , avait répondu " Victor Hugo , hélas!" , parlant sans doute du côté parfois grandiloquent de certains de ses poëmes.

Oceano nox !! oooo !! Je l’avais oublié celui-là !!!
Merci Michelmau !