Les deux Mathildes:

Bon, je ne savais pas ou poster ce message, mais j’ai decider qu’il avait sa place ici;

C’est a propos d’un telefilm franco-allemand, relatant l’histoire (fictive, mais basee sur des faits vecus) de deux familles, une francaise, une allemandes, qui vont meler leurs destins durants plusieurs generations.

L’histoir commence en 1914 et se termine avec les proces des Alsaciens ayant servis dans l’armee allemande en 1948-9 environ.

Je vous recommmande vraiment ce film, car il est tres instructif sur des faits dont on a pas forcement connaissance.

Bon les acteurs ne sont toujours excellent, mais il ne faut pas oublier que c’est un telefilm de ARTE, converti pour DVD.

Le téléfilm dont tu parles est certainement « Les Alsaciens ou les deux Mathildes ». Il ne parle pas de deux familles française et allemande mais de l’histoire d’une famille alsacienne dont les deux fils choisiront respectivement (pour diverses raisons) la France et l’Allemagne avant la 1ère guerre mondiale. En toile de fond (les spécialistes me corrigeront), l’histoire dramatique des alsaciens (que à tour de rôle les allemands et les français ont pris pour des c…s) entre 1870 (annexion par l’Empire Allemand) et 1950 (retour des malgrés-nous des camps d’URSS).

Oui, je parle de ce telefilme la.

Mais par contre il y a bien deux familles, une allemande et une francaise!

Il y a au depart du film les Alsaciens avant la guerre qui se marient, puis les allemands ayant envahis l’Alsace, la famille de l’officier allemand occupant la maison de la famille Alsacienne vont par le pere francais se lier d’amitie et leur liens se renforceront puisque le fils francais se mariera avec la fille de l’officier allemand, tout le drame de la Mere Mathilde qui a mener son combat anti allemand toute sa vie.
Puis les enfants de se mariage franco allemand, qui est la generation de la 2eme guerre mondiale, vont chacun d’eux combattrent dans un camp different…

Ce telefilme nous montre aussi comment des Alsaciens se considerants francais devront combattrent de force dans les forces allemandes, et se feront ensuite juges par les autorites francaises.

Ah, il faudra que je vois ça!

En effet, une branche de ma famille est d’origine allemande et alsacienne, et toute la période 1914-1945 a été mouvementée pour certains!
Ce n’est pas pour raconter ma vie, mais pour la petite histoire, mon arrière-arrière-grand-père faisait partie de la garde impériale allemande avant la Grande Guerre, mon arrière-grand-mère et certains de ses frères et soeurs sont nés en Alsace, à Rouffach (je crois), à l’époque où c’était encore en territoire allemand. Après la guerre, l’arrière-arrière-grand-père s’est retrouvé à travailler dans une mine de potasse et a appris le français en lisant… le catalogue Manufrance. Ce qui est bizarre, c’est que bien que nés allemands, une grande partie de la fratrie de mon arrière-grand-mère - elle comprise - a développé de forts sentiments antiallemands. Pendant l’entre-deux-guerres, mon arrière-grand-mère a fait la connaissance et s’est mariée avec mon arrière-grand-père, militaire, dont les parents vivaient dans l’Yonne. Pendant la seconde guerre mondiale, une des soeurs de mon arrière-grand-mère a été déportée (et a réussi à s’évader!!!), tandis que l’un de ses frères, incorporés de force dans l’armée allemande, a déserté. Sachant que la belle-famille de sa soeur vivait dans l’Yonne, il a voulu aller se cacher là-bas: seulement, il avait un uniforme allemand et a bien failli se faire canarder… par la personne qu’il cherchait, à savoir le père de mon arrière-grand-père. Quant à une autre soeur, elle a été tondue après la guerre pour « collaboration horizontale ».
Après la fin de la guerre, mes arrière-grand-parents, qui du fait du métier militaire de mon arrière-grand-père ont beaucoup voyagé (il faisait partie des troupes d’occupation française), se sont installés en Allemagne. Mon grand-père a donc fréquenté le lycée de Baden-Baden, ce qui n’était pas si loin du reste de la famille restée en Alsace.
Seulement, mon arrière-grand-mère a toujours refusé qu’on lui rappelle ses origines allemandes pourtant bien réelles, et parlait encore des « Boches ». C’est quelque chose qu’elle a constamment nié en bloc - je pense que les horreurs du nazisme, et les théories vaseuses sur la prédisposition des Allemands pour la violence, ne l’ont sûrement pas aidée à se réconcilier avec cette partie de son identité, bien qu’elle ait vécu en Allemagne. Pour elle, elle était toujours alsacienne - ce qui est également vrai. Je n’ai malheureusement jamais eu l’occasion de la questionner, étant plus grande et ayant acquis un peu plus de connaissances à ce sujet, sur sa relation à l’Allemagne. Et j’imagine qu’étant donné le caractère de la dame, cela l’aurait autant intéressée qu’irritée. Le plus paradoxal dans l’affaire, c’est que les dernières semaines de sa vie, à l’hôpital, personne ne la comprenait, car elle ne parlait plus un mot de français. Elle ne parlait pas Alsacien non-plus… mais Allemand. La preuve que malgré tout, elle avait une relation assez spéciale avec ce pays.

Cela m’intéresserait assez de savoir comment cette relation des Alsaciens à l’Allemagne a été traitée dans une fiction! Quoique je ne sais pas si cela peut être comparé avec ma famille, puisqu’en plus d’être Alsaciens, il étaient au moins de père Allemand.

Ca ne m’étonne pas. Je crois que les régions très « mélangées » comme l’Alsace sont beaucoup plus complexes à comprendre qu’on ne veut bien le croire. Leurs habitants sont tous différents et ne rentrent pas forcément dans les « cases » où on voudrait les mettre.

Tu devrais lire la " Psychanalyse de l’Alsace" de Daniel Hoffet, pas récent , mais toujours plein d’enseignements.On en a parlé plusieurs fois sur ce forum.
:wink:

Pour ma part, ce téléfilm m’a prodigieusement énervé en son temps. En effet, comme toujours, on présente aux Français une Alsace d’Epinal, où les gens parlent bien entendu tous français, surtout les ruraux (en Basse-Alsace en plus… :unamused: ). Dans tout le film, il n’y a qu’une seule réplique où la domestique répond en alsacien, histoire de mettre un peu de couleur locale. C’est dire!
On oublie toujours de dire que lorsque Louis XIV a annexé cette terre du Saint-Empire, il a laissé entière liberté de culte et de langue, contrairement à la Convention et à l’administration française après 1919. La langue administrative était l’allemand, jusqu’à la Révolution. Et ce n’est qu’à partir de 1919 que certaines villes ont pris des noms français, comme Sélestat (Schlettstadt).
Par les vertus de la propagande, on faisait croire aux Français, après 1871, que les Alsaciens et les Lorrains n’avaient de plus ardent désir que de revenir dans le giron de la mère patrie, à laquelle ils avaient été arrachés par un odieux traité. On a bien vu le résultat de cette image d’Epinal en 1939, lors de l’évacuation des populations frontalières dans le sud-ouest, où deux cultures, bien que rurales, se heurtaient dans un climat de mutuelle incompréhension (ruraux français souvent anticléricaux, peu portés sur l’hygiène et la propreté, tandis que les ruraux alsaciens étaient fortement encadrés par leur prêtre ou leur pasteur, et habitués à vivre dans un environnement nickel. Et surtout, l’obstacle de la langue: les « boches » étaient là, et on n’avait pas prévenu!). Incompréhension et déception aussi dans les années 20, du côté français, où les « hussards de la République » rencontraient des sauvages incapables de communiquer en français. D’où le recours à la manière forte, ce qui a suscité de nombreuses vocations autonomistes.

Je me méfie toujours quand la télé française aborde le « problème » des « minorités linguistiques du territoire hexagonal. »
Je suis persuadé que la majorité de mes concitoyens se fout totalement de l’avenir des langues et des civilisations régionales(et croyez bien que je le regrette profondément)…et je souhaite sincérement avoir tort.
Par contre, pour rester dans le domaine du relatif, ce genre de film , avec tous les défauts qu’il peut avoir, a au moins le mérite de parler de choses dont on parle rarement , très rarement, dans la « France de l’intérieur ». Ne serait-ce que pour ce motif, à condition de se renseigner sérieusement et d’essayer d’aller plus loin…pourquoi pas .

J’ai vu ce téléfilm il y a quelques années, et en tant qu’alsacien, je craignais aussi que l’on nous ressorte la version « officielle » française de l’Histoire…
Après avoir vu le film, j’étais aussi partagé…d’un côté, le fait que ce soient des « parisiens » qui viennent tourner leur film et raconter l’histoire d’une région au passé très complexe, au scénario romancé, avec des acteurs majoritairement de « l’Intérieur » jouant des Alsaciens avec un faux accent…mais par contre, ils ont bien montré la complexité du vécu dans les familles, concernant la période 1870-1918, avec bien-sûr d’un côté les francophiles attendant le retour des Français, mais aussi de l’autre, des alsaciens, notamment jeunes, ayant vécu majoritairement sous le Reich, s’étant bien intégrés à cette société allemande et redoutant une guerre à venir.

Par contre, le fait que dans le film, les alsaciens parlent tous français, c’est je pense plutôt (malheureusement) un souci médiatique, afin que le film passe mieux pour la télévision française, imaginez l’audience avec des acteurs parlant alsacien tout le long avec une diffusion en VOST :confused:

Je dirais à voir pour une première approche de cette période, et se documenter par la suite…

j´ai vu ce télé film sous le nom « les alsaciens », il est destiné avant tout á un large public français et allemand, donc les version se sont dans ces deux langues. Celas dit ce film retrace assez bien l´histoire de cet région, que je connais. La télé fait aussi de bonnes émissions, ce film en fait parti,et je pense pas que des alsaciens aurais fait mieux, sauf avec des acteurs alsaciens pour l´accent :laughing: .

jean luc :wink:

Et c’est justement là que le bât blesse. Le message ne passe pas. Je pense justement qu’on aurait fait mieux comprendre la situation des Alsaciens « courants » en les montrant comme ils parlent dans la vie courante, parce que le choix de parler dialecte, c’était aussi une résistance à l’allemand standard, la langue que mes grands-parents apprenaient à l’école, tant en Alsace qu’en Lorraine annexée. Evidemment, il y a eu des gens qui parlaient français et qui ont continué de le parler sous la domination allemande, mais c’était vraiment l’exception. Bien sûr, il faut faire la part belle aux clichés standard du manuel d’histoire (la ligne bleue des Vosges, l’espoir de la revanche, une population martyrisée sous la botte allemande, bref, il n’y avait pas plus français que les Alsaciens), mais on passe sous silence que l’Alsace-Lorraine a largement profité des avantages d’une législation sociale et d’un système éducatif et professionnel plus avancés.
Il en va de même dans les téléfilms qui sont censés se passer avant la première guerre mondiale dans les campagnes du Massif central, du Midi ou de Bretagne. Beaux paysages, décors de vieilles pierres authentiques, mais… on parle français avec l’accent parisien… Ceux qui connaissent « Poubelle la vie » me comprendront! :mrgreen:

Ah , les puristes jamais contents,il faut savoir que si on vous écoutez, il y aurais1 jamais eu ce film ,car doublé un film dans une langue , c´est horriblement cher, de plus ce film parle des rapports de l´Alsace avec la France , et l´Allemagne,on ne peut pas parler de tous les aspects d´une province en si peut de temps, ou avoir un budget monstrueux, avoir beaucoup de temps, donc de nombreux feuilletons ,au risque d´avoir une belle série , mais que personne regarde sauf les intéresses , résultat on passe á coté des objectifs.

jean luc :wink:

Pour la petite histoire,le plan XVII du maréchal Joffre (offensives des frontière 1914) prévoyait un soulèvement des populations d´Alsace-Lorraine,majoritairement ces populations sont resté fidèle á l´empereur, même si dans la région de Château salin, Sarrebourg (proche de la France)ont accueilli les troupes française avec joies.

Les arrondissements de Château-Salins et de Metz étaient de toute façon francophones. Ces arrondissements n’avaient été enlevés à la France que pour des raisons stratégiques. A noter qu’en terre d’Empire, les localités francophones n’avaient pas été débaptisées, contrairement à ce qui s’était passé lors de l’annexion en 1940. Toutes les gares-frontière en Alsace-Lorraine étaient situées dans l’aire francophone, à l’exception de Fontoy en Lorraine thioise (Fentsch). Il était évident que des noms qui sonnaient clair et gaulois comme Novéant, Chambrey, Avricourt ou Montreux-Vieux faisaient désordre dans le Reich de 1000 ans. Les nazis les ont rebaptisées Neuhausen, Kemmrich, Elfrigen et Altmünsterol.

le Kaiser il n’était pas trop sûr non plus de ce qu’allaient faire les soldats alsaciens de son armée.
Jusqu’en 1917 il les a plutôt envoyé sur le front russe.
le propre des armées est de faire croire que celui qui est de l’autre côté de la ligne de front est l’ennemi juré à abattre au prix de tous les sacrifices y compris celui de sa vie.
parfois au prix de mensonges destinés à galvaniser la haine des troupes.