Les "Dorfkümmerer" du Brandenburg

« Dorfkümmerer » , un néologisme que vous ne trouverez dans aucun dictionnaire. Le mot correspond à une fonction nouvellement créée.
Dorf = village
sich kümmern um = s’osccuper de , se soucier de.

Explication ; constatant l’exode rural dans le land de Brandenburg (principalement dans les districts Uckermark, Barnim et Oberhavel ), les autorités du land ont fait appel à des bénévoles, les « Dorfkümmerer » pour trouver des solutions susceptibles d’enrayer ce mouvement de désertification rurale.Ces personnes ont suivi un stage de formation d’une dizaine de jours. IL s’agit de personnes d’expérience (moyenne d’âge , la cinquantaine.)
Leur mission :

  • identifier les problèmes spécifiques de leurs villages (approvisionnement , transports.)
  • convaincre leurs prochains de trouver une solution à ces problèmes.
  • aider à la recherche de moyens de promotion et à la recherche de partenaires vers lesquels se tourner.
  • organiser des manifestations dans leur village et inciter les villageois à s’impliquer dans l’amélioration de la qualité de vie locale.
    Ils sont une dizaine ( pour l’instant ) , à s’impliquer dans cette tâche.

L’idée vient , parait-il , d’Espagne , mais déjà , sa mise en oeuvre dans le Brandenburg semble interesser les länder de Saxe- Anhalt et de Bavière qui ont envoyé des émissaires pour s’informer.

Un exemple avec la vidéo qui suit , dans le petit village d ’ Altkükendorf (dans l’Uckermark - coucou esge-) , à une soixantaine de kilomètres environ au N-E de Berlin ,où le Dorfkümmerer local Hans Jürgen Bewer fait des prouesses pour redonner vie à son village et mobiliser ses concitoyens.

Au fait , pour la traduction de Dorfkümmerer , je suggère « animateur de ruralité » , bien que le terme d’animateur évoque pour moi plutôt les animateurs du club med :imp: ou les Animierdamen des bars interlopes.C’est là aussi que l’on s’aperçoit que d’un terme allemand concret et familier , on glisse en français vers un terme abstrait et un peu creux. :frowning:

Dans les bars interlopes, ce ne sont pas des animatrices, mais des « hôtesses », autrement dit, des « entraîneuses », comme on disait danltan.
Pour ma part, « animateur », ça ne sonne pas trop mal.
A noter que dans les quartiers en difficulté des grandes villes, comme Neukölln pour Berlin par exemple, on a ce qu’on appelle en allemand moderne des « Quartiermanager », qui exercent aussi bien la fonction de médiateur que d’animateur d’activités pour responsabiliser la population.
Dorfkümmerer, enfin un mot qui fleure bon le terroir !

Je ne trouve pas de connotation négative à animateur. Mais il me semble que le marketing actuel parlerait volontiers d’ambassadeurs, non ?

Ambassadeurs, ce serait plutôt une représentation vers l’extérieur.
Les animateurs mobilisent la population dans le cadre de campagnes qui rappellent d’ailleurs celles du Front national en RDA (on redécouvre le sens collectif, mais mis à la sauce occidentale): « Schöner unsere Städte und Gemeinden - Mach mit! ». Ensuite, on pourra toujours désigner des « ambassadeurs » pour présenter le résultat accompli.

Bien d’accord avec Sonka ; objectivement , le terme animateur est neutre.
Peut-être question de tempérament , je ne peux pas m’empêcher , personnellement , de rebondir sur les mots et les connotations subjectives qu’ils ont pour moi. :smiley:
Je pense aux « animateurs de ciné-clubs » des années 70 - 80 et aux animateurs de MJC dont l’excellent Alex Métayer s’était gentiment , mais justement moqué. :smiley:
Voir :

coucou Michelmau! :slight_smile: si vous parlez d´Uckermark, je dois écrire quelque chose.

Les Allemands sont réputés pour inventer des mots bizarres. Il y a deux sens pour le mot « Kümmerer ». L´un, c´est un animal malade ou retardé. L´autre, c´est quelqu’un qui prend en charge les soucis et les questions autres, quelqu’un qui se soucie des problèmes des autres. Donc « Dorfkümmerer » prennent en charge les soucis es les questions de villages. On peut dire que c´est un intermédiaire entre les villageoises et les politiciens qui ne connaissent pas les problèmes de villages sauf avant les choix … Autrefois, il existait un esprit communautaire dans les villages, il y avait des associations , des club sportifs etc. Mais après 1989, beaucoup de gens, surtout les jeunes gens, ont quitté leur pays pour chercher de travail à Berlin, en Bavière ou en Suisse. L´esprit communautaire s´ést divisé, les villages ont perdus l´autonomie et puis, on a installé des regroupements de communes où on oublie les petits villages de 30 à 300 habitants. Et il y a un autre problème plus important. Dans ces régions, il manque les personnels qualifiés pour développer l´industrie (qui n´existe plus vraiment) et le tourisme. C´est pour cela on essaye de trouver des solutions pour ce dilemme car les villages ont seulement abondés en maisons vides. On est à la recherche de trouver des possibilités pour entrainer les jeunes gens à retourner au pays, pour faire les villages plus attractifs pour jeunes familles, pour les touristes et d´autres. Mais à mon avis , les « Dorfkümmerer » sont une bonne idée mais pas plus. Cela ne change rien.

puhhh, un sujet difficile à expliquer

L’idée date , si j’ai bien compris , de 2012 ! Laissons aux Dorfkümmerer le temps de faire leurs preuves.
Pour ceux qui n’ont pas visionné la vidéo de DW ; j’ai trouvé très positif le travail qu’Hans Jürgen Bewer avait accompli pour son village (Altkükendorf).
Tirer partie de la forêt de hêtres classée au patrimoine de l’UNESCO (comme le dit Bewer avec humour :« wir spielen in derselben Liga wie der Grand Canyon = nous jouons dans la même division que le Grand Canyon. » )
Attirer le tourisme par un marathon dans cette forêt ! Obtenir 140.000 euros des instances européennes pour construire un point d’infos touristique avec un café , donnant ce faisant un emploi à un chomeur , envisager un point-de-vue sur ladite forêt en haut du clocher de l’église du village , cela me semble très positif.
Merci, esge , pour ton interessant témoingnage. :smiley:

oui, Michelmau. l´idée date de 2012 - et 2013, c´est l´élection au Bundestag. Honni soit qui mal y pense! :wink: La diminution de la population est vraiment un grand problème même à la future. Ici , un article de la ville de Schwedt, pas loin de Altkünkendorf zuhause-in-brandenburg.de/bl … s-schwedt/ . les gens quitteront le pays tant qu´ils ne gagneraient pas l´argent pour vivre sans aide sociale. donc tant qu´il n´existerait pas un salaire minimum.

Merci pour l’article, esge ! J’ai appris un mot : Rückbau. Ca se traduit comment, par de la démolition ?

Et si je te comprends bien : le problème n’est pas de trouver un emploi, mais que celui-ci rapporte suffisamment ?

Rückbau, c’est bien démolition, Sonka. Tu ne l’avais jamais rencontré ?

les deux, Sonka! il y a des centaines de chômeurs, bien ou pas du tout bien qualifiés à l´aide de subventions de UE, dans métiers où on ne besoin pas de salariés par exemple : les fleuristes, les assistents de horticole, mais on a oublié former par exemple les infirmiers pour personnes âgées qui manquent partout dans la région ou des personnel qualifié de tourisme. Donc on va les chercher à Pologne ou à l´Ukraine … Parcque les jeunes familles ont perdus la région, il y a des maisons vides , les hôpitals sans clients qu´on ferment, donc les médecins vont perdre aussi la région parcequ´ils doivent gagner l´argent aussi … On a quitté le service de pédiatrie à l´hôpital de Schwedt pour économiser! mais les parents doivent aller plus que 100 km à l´hôpital prochaine … c´est mieux pour tout, bien sûr! On a quitté les écoles, les kindergarten etc , ligne de chemin de fer ou de bus - quittés. Donc on destruit l´infrastructure dans la région. Les familles ne peuvent pas aller en voiture les enfants 20 ou 30 km au kindergarten avant le travail, puis 20 ou 30 km au travail et retour le soir.

Rückbau : oui c´est démolition mais on démolit parfois seulement 2 de 5 étages d´une maison, par exemple.

Merci à tous les deux !
Donc, ça n’est pas que un problème de salaire minimum : s’il y a un salaire minimum mais pas d’emploi, on n’est pas plus avancé !
C’est le problème de la désertification des campagnes :mouaif:

Ca existe aussi en France .Les petites maternités qui ferment , les petits hôpitaux de proximité également , la difficulté à faire venir des médecins généralistes à la campagne , les regroupements scolaires , les petits commerces de proximité qui ferment.