Le « Heimathaus » est généralement une maison souvent chargé d’histoire dans laquelle on cultive la mémoire du village ou de la « Heimat » .Souvent on y trouve un musée ; des expositions temporaires y ont lieu, des associations folkloriques s’y réunissent. etc. Le « Heimathaus » se trouve le plus souvent dans les villages ou des petites villes. Il PEUT y avoir également une salle des mariages dépendante de la marie. Heimat… un mot qui fait partie de mes mots allemands préférés et que l’on ne peut traduire. Lorsque j’étais en primaire nous avions des cours de Heimatkunde, j’ignore si cela existe encore.
[i]Un des mots allemands qu’il est impossible de traduire par un seul vocable français est le mot « HEIMAT ». « Heimat » est à la fois le pays natal, le village où on a grandi, cela peut aussi être la maison où on a passé son enfance ou celle où on est « chez soi », « daheim ». Quand on est loin, on peut souffrir du « mal du pays », de « HEIMWEH » Quand on remonte un peu dans l’histoire du mot « Heimat », on apprend ceci : Il y eut une époque où la langue allemande opposait « Heimat » à « ELEND », la misère. « Elend » vient de l’ancien allemand « ali-lenti » et signifie littéralement « l’autre pays », l’étranger. Vivre « à l’étranger » était donc synonyme de vivre « dans la misère ». Ce qui, implicitement, faisait de « Heimat » un équivalent de « bonheur ».
Pour les Chrétiens, et jusqu’au 17e siècle, « Elend », la misère, était même synonyme de l’ici-bas. La « Heimat » était alors l’au-delà, le Paradis. On disait d’une personne décédée que Dieu l’avait rappelée à Lui, c’est-à-dire libérée « de cette misère » et qu’elle sera enfin « chez elle », « daheim ». Le mot « Heimat » est donc de l’ordre du sentiment, qu’il soit lié à la foi religieuse ou à des souvenirs d’enfance, à un horizon familier ou une atmosphère bien précise. Ce qui n’exclut pas que l’on puisse se sentir « chez soi » ou du moins « comme chez soi » ailleurs dans le monde.
Et bien ce que dit la maxime latine « ubi bene, ibi patria » : « là où on est bien, on est chez soi ». Le « patria » latin signifiait en quelque sorte « la mère patrie », donc à la fois le pays des pères et la terre maternelle. Depuis, la « PATRIE » comme son équivalent allemand « VATERLAND » sont devenus des concepts politiques. Une « patrie » a des frontières qu’il s’agit de défendre le cas échéant, une patrie a un drapeau, elle a une capitale et un gouvernement – de quelque nature qu’il soit. Des soldats tombent au combat pour leur patrie et sont alors des héros. La « Heimat » n’a ni uniforme ni drapeaux. C’est « le pays » que chacun porte à l’intérieur de soi.[/i] (Texte : Waltraud Legros)
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