Après un long cheminement , la correspondance privée d’Heinrich Himmler chef de la SS avec son épouse et sa famille a été retrouvée dans un fond d’archives privé en Israël à Tel-Aviv. Elles ont été authentifiées par des spécialistes de ce genre de documents. Le journal « die Welt » qui en possède des copies en a publié quelques unes.
« Je vais à Auschwitz.Baisers.Ton Heini » Une telle phrase , qui pourrait être banale si le lieu mentionné n’avait pas été Auschwitz ,me rend songeur quant à la banalité du personnage au quotidien.Un criminel de guerre , homme banal si banal dans son quotidien.
Au passage , interessant de savoir que la fille d’Heinrich Himmler ; Gudrun Burwitz , née Himmler , est toujours active dans l’aide et la défense des anciens nazis et néonazis et que son mari Wolf-Dieter Burwitz fut de longues années journaliste dans des magazines de droite et d’extrème - droite et fut un temps fonctionnaire du NPD de Bavière.
La réflexion de Michelmau me font penser aux mots écrits par la célèbre philosophe Hannah Arendt suite à sa présence en tant que journaliste au procès d’adolf eichmann, sur les atrocités des crimes qui peuvent être commis par un homme pourtant d’une affligeante banalité
Pour donner suite aux informations sur la fille d’himler. D’autres informations que je ne qualiferais pas cette fois-ci d’intéressantes mais surtout de stupéfiantes, toujours sur Wikipedia, mais cette fois-ci le côté français est bien documenté.
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C’est difficile à imaginer que l’on puisse s’engager en faveur de criminels nazis. Cette femme est imbibée de cette idéologie abominable. Quand elle était très jeune, ceci était excusable, que peut devenir une fille, une fille très très pauvre et pitoyable, qui grandit dans une telle famille et dans un tel environnement malsain ? Mais à l’âge adulte, plus d’excuses …
« Je vais à Auschwitz.Baisers. Ton Heini »
Cette phrase est d’autant plus affreuse qu’elle banalise les terreurs ; il parle d’Auschwitz comme s’il allait entreprendre n’importe quel « voyage d’affaires », un voyage tout normal, banal. Cela dépasse toute imagination et fait froid dans le dos.
Vie de famille banale. Tout comme au plan de la logistique, du moins pour les fonctionnaires et les officiers supérieurs. Tout au plus pourrait-on s’étonner, en consultant l’indicateur de la Reichsbahn de cette époque, qu’il y ait une relation par wagons-lits Berlin-Auschwitz. Pourquoi cette précisément cette destination ? En tout cas, c’était bien commode. On arrivait frais et dispos.
A propos du nom d’Auschwitz, le nom est une création autrichienne de 1772, lorsque la ville polonaise d’Oświęcim tombe dans le giron de l’Autriche après le partage de la Pologne. Dans tout l’empire autrichien, l’allemand est la seule langue officielle. A partir de 1867, l’Autriche, vaincue par la Prusse et virée de la Grande Allemagne avec pertes et fracas, est contrainte de lâcher du lest envers les populations allogènes, en accordant le compromis austro-hongrois et à la province polonaise de Galicie une très large autonomie, avec pratiquement le polonais comme langue officielle (cette autonomie ne profite qu’aux Polonais, tandis qu’à l’est de la province, les Ruthènes et les Ukrainiens, ainsi que les Juifs passent à la trappe, ce qui animera pendant quelques années la région après Versailles et St-Germain et explique l’étau germano-soviétique en septembre 1939, la Pologne ayant un peu trop tiré sur la corde de la ligne Curzon en profitant du bordel en Russie et en Ukraine, ce qui fera de la Pologne l’ennemi public numéro 1 dans la région). Toujours est-il que sur l’indicateur autrichien de 1914, Auschwitz est appelée Oświęcim. Après l’invasion de la Pologne en septembre 1939, Oświęcim est annexée au Reich et prend officiellement le nom d’Auschwitz, tandis qu’à 60 km de là, Cracovie devient le siège du Gouvernement général (le reste de la Pologne qui n’a pas été annexé par le Reich et l’Union soviétique).
On me pardonnera, j’espère, ce petit HS.
D’accord cette phrase est choquante… parce que l’on sait ce qui s’est passé à Auschwitz…
mais si on remet la phrase dans la période… Himmler savait bien sûr ce qui se passait là-bas… mais son épouse en était peut-être totalement ignorante ?? (j’ignore où vivait son épouse, lorsque Himmler était à Auschwitze).
Si elle ignorait ce qui se passait à Auschwitz, alors je comprends la banalité de la phrase d’Himmler, histoire de ne pas inquiéter son épouse… ou de ne pas dévoiler certaines choses…
ce qui n’enlève rien aux atrocités commises par Himmler… il est juste simplement impossible de croire que de tels personnages aient
pu avoir une épouse, qu’ils ont aimé tendrement et passionnément…
je rejoins donc entièrement Andergassen sur son expression « vie de famille banale »…
Comme je l’ai dit précédemment, le wagon-lits Berlin-Auschwitz n’est pas fait pour les chiens (et il n’a que la 1e et la 2e classes, donc pas pour le populo). Par ailleurs, Himmler était Reichsführer (grade suprême de la SS). Donc ses fonctions l’amenaient à à pas mal voyager, et le rapide de nuit D141offrait une relation confortable de Berlin vers la Moravie (il passait par Oderberg où se détachait la tranche vers Bratislava), la Silésie et la Petite Pologne. Arrivé à Auschwitz, il prenait tout son temps pour descendre, le wagon terminait là, sans craindre de manquer la station.
Si les Allemands connaissaient l’existence des camps de concentration (qui étaient au départ des camps de « rééducation » pour les adversaires politiques), du fait que le programme du NSDAP était largement diffusé dans « Mein Kampf » et les encyclopédies populaires comme le Brockhaus ou Meyers Konversationslexikon, auxquelles on avait adjoint un volume de remise à jour après 1933, ils ne savaient pas se qui s’y passait exactement. C’est pourquoi en avril 1945, les Américains, après avoir libéré le camp de Buchenwald en avril 1945, organisèrent pour la population de Weimar des excursions pédestres sur l’Ettersberg, lesquelles tournèrent vite au cauchemar.
Et si Mme Himmler n’était pas trop au courant des activités de son mari ou de la SS, c’est normal (du moins à mes yeux), quand je vous dirai que ma femme non plus n’est pas au courant de toutes mes activités professionnelles et paraprofessionnelles ! Je dois avouer que j’ai des passions très onéreuses !
C’est toujours la différence entre les relations personnelles et l’exécution d’un programme d’extermination. La mort d’un être cher nous touche profondément, tandis que la nouvelle ou le bilan de milliers ou de millions de morts, c’est un chiffre. C’est la même chose au combat. Le combat corps à corps où l’on tue pour ne pas être tué, est une relation humaine tout à fait différent d’une exécution massive ou d’un bombardement, où l’on n’est pas directement concerné et en fait dépourvu de toute considération humaine.