A la suite de l’affaire Gabriele S., qui s’estime discriminée à cause de son origine (ex-RDA) et du jugement rendu par le tribunal : « les Allemands de l’est ne représentent pas un groupe ethnique », il est temps de nous interroger sur les inégalités, bien loin d’être dépassées, entre l’est et l’ouest de l’Allemagne.
Gabriele S. née en RDA : discriminée pour son origine?
Le conseil des prud’hommes « Arbeitsgericht » de Stuttgart a rejeté la plainte déposée par Gabriele S. pour discrimination. Cette Allemande née en RDA, arrivée à l’ouest peu avant chute du mur avait postulé pour un poste de comptable dans une entreprise de Stuttgart spécialisée dans les fenêtres. Sa candidature n’avait pas été retenue et son dossier lui avait été renvoyé par la poste, comme il est d’usage en Allemagne. Cependant, Gabriele S. avait eu la surprise de trouver l’annotation : « Ossi »
A partir du moment où il y a jugement, elle n’a pas à le faire.
De toute façon, la discrimination n’est pas suffisamment bien définie en Allemagne. Elle est essentiellement restreintes à ceux qui ont combattu ces dernières décennies : femmes, étrangers, handicapés et religions. Je ne suis même pas sûr que les gays sont explicitement dans la loi antidiscrimination… à vérifier.
Faire ainsi, c’est définir la victime de la discrimination. Or, discriminer est une façon de faire, c’est le discriminant qu’il faut définir. La volonté de soustraire à l’examen équitable une candidature en fonction de critères arbitraires et sans relation à la nature de la candidature est une description plus proche de la réalité de la discrimination. Mais le droit ne suit pas ce raisonnement. Donc, si la personne n’appartient pas à l’un des groupes cités dans la loi, le juge ne peut rien faire.
Cela ne veut pas dire que cette femme n’a pas été discriminée, d’ailleurs le juge n’a jamais prétendu le contraire non plus dans son jugement. Bref, ils avaient le droit de la discriminer. Ils vont s’gêner…
