Les poëmes de Georg Trakl en édition bilingue

Au contraire ! Et c’est précisément les romantiques que j’avais en tête, quand je parlais de lourds alexandrins, etc. Lamartine, Musset, Vigny, Hugo… C’est toujours le rythme majestueux mais guindé de l’alexandrin (avec bien sûr des exceptions comme la « Ballade à la lune » de Musset).

Bien plus légers et plus simples : les poèmes de Verlaine, les derniers vers de Rimbaud :

Elle est retrouvée.
Quoi ? - L’Éternité.
C’est la mer allée
Avec le soleil…

ou

Oisive jeunesse
A tout asservie,
J’ai perdu ma vie,
Ah ! Que le temps vienne
Où les coeurs s’éprennent…

:heart:

N’oublions pas que la poésie romantique française, s’étant constituée par imitation des romantismes anglais et allemand, n’a connu aucun retentissement international, et qu’elle n’est plus guère étudiée par les universitaires (si on met à part Nerval, dont la cote a monté en flèche).

J’ai rien d’original à dire, mais j’auime bcp. merci.

Vient de paraitre une traduction des poëmes les plus importants de Trakl en édition bilingue.
Lionel Richard;Georg Trakl: « entre improvisations et compassions » bf éditeur Strasbourg, décembre 2010.

Excellente occasion de me cultiver même si je ne suis pas germanophone.
Merci. :wink:

Mouaih, pour m’être farcie les poèmes de Trakl en long, en large et en travers à l’agreg, non merci. Je ne suis pas réfractaire à la poésie mais à celle-ci, totalement. Chercher du sens dans des élucubrations qui n’ont ni queue ni tête, ça ne me passionne pas des masses.
Pis dans le genre déprimant, je crois qu’on n’a pas fait mieux :slight_smile:
Je crois que je préfère encore les chansons de Dorothée :sunglasses:

Dans ces conditions évidemment je renonce. :confused:

fr.wikipedia.org/wiki/Georg_Trakl

de.wikipedia.org/wiki/Georg_Trakl

Mise en garde générale: les programmes de concours, c’est fait sur mesure pour vous dégouter de vivre. On vous gave jusqu’à écoeurement avec des évaluations madarinesques. Si le chocolat était au programme de l’agreg, vous le vomiriez aussi.

Que Trackl soit un génie ou pas, c’est une autre question. Déprimant. Oui. Barbara et le Hugo lyrique aussi.

Certes, c’est juste, les concours pourraient vraiment nous dégoûter de n’importe quoi.
Mais pas forcément, j’y ai aussi découvert certains auteurs que j’ai détesté au début (parce que je n’y comprenais rien…) et que j’ai fini par aimer en en découvrant les dessous (littéraires, cela va de soi :smiley: )
Mais Trakl, non, rien à faire, j’y suis archi hermétique. Et les semblants d’interprétations qu’on n’a pu nous proposer tirées d’un chapeau ne m’ont pas convaincue…
Je ne dénigre pas, je dis juste que… ce n’est pas pour moi ! :wink:

Trakl? Ni queue ni tête? Je ne l’aurais pas qualifié de"difficile à comprendre" Là, il y en a d’autres!
Et déprimant? Mais il y a des poèmes de Trakl qui sont beau et rien d’autre. Il y a aussi des déprimants, je l’admets, mais ca existe chez tous les poètes.
Georg Trakl (Herbstgedichte)
Verklärter Herbst

Gewaltig endet so das Jahr
Mit goldnem Wein und Frucht der Gärten.
Rund schweigen Wälder wunderbar
Und sind des Einsamen Gefährten.

Da sagt der Landmann: Es ist gut.
Ihr Abendglocken lang und leise
Gebt noch zum Ende frohen Mut.
Ein Vogelzug grüßt auf der Reise.

Es ist der Liebe milde Zeit.
Im Kahn den blauen Fluss hinunter
Wie schön sich Bild an Bildchen reiht -
Das geht in Ruh und Schweigen unter.

C’est beau, non?

Je viens de comprendre un truc: Cri zi Parlait du Romantisme allemand, alors que les Français lui répondant sur ce fil parlaient du romantisme français… ce n’est pas la méme chose, ce n’est même pas tout à fait les mêmes dates non plus, d’ailleurs.

Allemagne: 1770-1830 (dates repères données par wikipédia), en fait, il faut se rappeler juste que le romantisme commence en Allemagne avant la révolution française, et se divise vers 1830.

France: 1800-1848, en gros, de Napoléon qui met fin aux Lumières officiellement à la révolution de 48. Avant la révolution, on parle de préromantisme, sous l’influence allemande et anglaise (vous avez dû voir le Rousseau préromantique au lycée, non?)

Il y a une génération de décallage, et la poétique évolue dans des directions opposées. Après le classissisme pan-européen, on assiste à une segmentation de l’art poétique, les Français remplaçant totalement la métrique latine par le vers syllabique alors que les Allemands redécouvrent la métrique latine et l’adaptent à leur langue. Trakl, c’est beaucoup plus tardif.

Cette précision est importante.
Merci. :wink:

C’est vrai. Parfois j’oublie de préciser. J’admets que mes connaissances du romantisme francais sont un peu superficielles.