Les précurseurs du mouvement Hippie étaient allemands

[i] Même si le phénomène hippie à proprement parler naît véritablement aux États-Unis au début des années 1960, il existe des similitudes avec avec l’amour libre du mazdakisme iranien du VIe siècle. Mais les prémices les plus claires se manifestent au XIXe siècle.

En Allemagne, dès 1896, la Lebensreform, inspirée du paganisme ancien, avec les wandervogel et les naturmensch, précédait les hippies de plusieurs décennies. Adolf Just ouvrit son premier centre en 1896 dans les montagnes du Harz et publia son livre best-seller intitulé Retourner à la nature !, qui devint le modèle des « enfants de la nature » la même année. Les photographies de l’époque, si elles n’étaient pas en noir et blanc, pourraient ainsi donner l’impression d’avoir été prises dans une communauté hippie des années 1960 aux États-Unis.

Un immigrant allemand, Bill Pester, s’installa en 1906 à Palm Canyon en Californie dans une hutte pour vivre un mode de vie en tout point identique à celui qui allait surgir au sein de la société américaine soixante ans plus tard.

Un autre Allemand, Maximillian Sikinger, s’installa à Santa Monica Mountains à partir de 1935 pour inspirer les Américains à devenir des « nature boys » (des « garçons de la nature ») et fut très actif au sein du mouvement hippie des années 1960.

Les précurseurs directs dans les années 1950 sont les beatniks, dont les figures emblématiques William Burroughs, Allen Ginsberg et Jack Kerouac furent des références pour le mouvement hippie.

Le mouvement hippie est considéré par l’historien de l’anarchisme Ronald Creagh comme la dernière résurgence spectaculaire du socialisme utopique, qui se caractérise par une volonté de transformation de la société non pas à travers une révolution politique, ni sur une action réformiste impulsée par l’État, mais sur la création d’une contre-société socialiste au sein même du système, en mettant en place des communautés idéales plus ou moins libertaires. Cette filiation est par ailleurs revendiquée par certains d’entre eux comme par exemple les Diggers de San Francisco dont le nom est une référence à un collectif de squatteurs du XVIIe siècle.[/i]

La Désobéissance civile, œuvre de Henry David Thoreau théorisant ce radicalisme, fut une référence pour les pacifistes des années 1960.

Et je terminerais cette première approche par cette réflexion qui me parait très pertinente :

" Le parcours des enfants gâtés de Mai 68 évoque celui d’une déconvenue…Arrivée au tournant décisif du milieu de la vie, cette génération ne découvre pas seulement ses utopies réduites en cendres ; elle voit ses sécurités sauter ; les mauvaises nouvelles s’accumulent sur le front de la Protection Sociale et de la Sécurité Familiale (il lui faut payer pour ses enfants et ses parents) ; elle perçoit qu’elle n’a plus le droit à l’erreur : cette société qui exclut sans états d’âme ses vieux actifs pourrait bien l’abandonner sur les bords de la route au bénéfice de jeunes mieux formés, moins chers et plus souples »

[i]
« If you’re going to San Francisco,
be sure to wear some flowers in your hair…
If you’re going to San Francisco,
Summertime will be a love-in there. »

San Francisco (Be Sure to Wear Flowers in Your Hair)[/i]

fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_hippie#Histoire