Les Sudètes au coeur des négociations du Traité de Lisbonne

Le très eurosceptique Président Tchèque Vaclaus Klaus vient de remettre la problématique diplomatique des Sudètes sur la table des négociations pour l’adoption du Traité de Lisbonne (Constitution Européenne).
Rappelons qu’après l’Irlande qui vient de ratifier (par référendum) ce Traité européen, la Pologne a suivi le choix de l’Eire dans la foulée…la République Tchèque se retrouve donc le dernier pays non signataire, en coeur des négociations politiques pour arriver à un accord.
Oui, mais voilà, le Président Klaus sait tès bien tirer profit de son « poids » dans la balance et n’a rien trouvé de mieux comme prétexte que de ressortir le dossier polémique des Sudètes, avec son « décret Benes » qui a conditionné au lendemain de la 2e GM, l’expulsion des Allemands et imposé un abandon de toute réparation ou récupérations des biens allemands.

Le Président Klaus craint que si son pays ratifie ce Traité, incluant la « Charte des droits fondamentaux », les Allemands des Sudètes expulsés (et leurs descendants) ne réclament l’abolition du décret Benes, et demandent ensuite des réparations et récupérations de leurs biens-terres saisis. Il conditionne donc son adhésion au Traité par une « éxemption » à la « Charte des droits fondamentaux »…
Il faut préciser que le Royaume-Uni et la Pologne ont déjà obtenu cette « éxemption »…
Les dirigeants européens, très conciliateurs (et surtout pressés d’en finir avec les négociations), viennent de se réunir et on accepté les exigences de Monsieur Klaus :unamused:

Qu’en pensez-vous?
Vu d’Allemagne comment l’opinion et médias ont-ils réagi a l’attitude du Président Klaus?

C´est simple l´Allemagne a acepter cette condition. sans problême.

                  jean  luc :wink:

:tomato: Klaus est un gros hypocrite. Ca fait des années que l’Allemagne répète que les Sudètes ne seront jamais un obstacle à la construction européenne. Les frontières allemandes sont fixes depuis la réunification, avec le renoncement à toute restitution de biens dans les zones de l’est est un fait depuis un bon moment avec les autres pays. Klaus cherchait juste un prétexte pour faire mousser son ego.

Je remets toute visite à Prague à plus tard, quand les Tchèques auront élu un être humain avec un cerveau à la tête de leur pays. Pour me voir en Pologne, ça risque de durer aussi…

C’est clair que c’est un prétexte.

A moins que j’ai raté les revendications des descendants des sudètes expulsés.
J’ai bien suivi les négociations avec la Pologne par rapport aux expulsés de Prusse-Orientale, mais par rapport aux Sudètes, ça a l’air plus « calme ».

Je me trompe peut être ?

a bientot

C´est toujours le même problême,les hommes politique font de la politique interieure avec l´europe,l´Allemagne n´as jamais demandée des indemnisations
pour les sudétes. Je suis surpris de cette revendication des tchéques.

jean luc :wink:

Les tchèque et les polonais ont bien compris que maintenant qu’ils sont membres de l’OTAN et de l’Union Européenne, ils n’ont plus à se préoccuper des vues prédatrices de Mr Poutine, seul détenteur réel du pouvoir russe. Ils font les gros bras, les grandes gueules et se targuent de pouvoir faire accepter leur volonté à Bruxelles. Les jeunes gens éduqués l’ont compris et ont voté avec leurs pieds. Les Kaczinsky (evil twins comme on les appelle ici) ont été élus parce que l’électorat était composé majoritairement de vieux retraités, nostalgiques de la Grande Pologne qui n’a jamais existé, et de frustrés de voir les jeunes partir pour l’Angleterre et revenir avec des grosses BMW. Bref, des déracinés qui se font laver le cerveau par Radio Marija et autre propagandistes toxiques. Il faudra que l’UE se préoccuppe de ces groupes extrémistes un jour ou l’autre. Mr Klaus a voulu marquer le coup et se faire voir en chevalier en armure brillante seul face à la bête bureaucratique. Il n’est pourtant pas très loin le temps où dirigeants polonais et tchèques imploraient l’UE et les américains en se faisant dessus de peur que Moscou ne leur rappelle qui est le vrai maître. La démocratie à l’est est encore dans sa phase pubertaire, Klaus et Kaczinsky en sont deux symptomatiques boutons d’acné…

Et bien ils feraient bien de s’occuper des vues prédatrices de Washington. :unamused:

le maitre de Moscou a d ´autres armes maintenant, le petrole et le gaz,une toute petites vanne á fermée.les polonais comme les autres au pas.

jean  luc :wink:

C’est vrai, mais les réserves ne sont pas inépuisables. Ce moyen de pression sera peut être inutilisable dès 2015-2020. Les projets d’oléoducs et gazoducs contournant la Russie avancent bien. L’Europe a les moyens d’engager une transition énergétique salutaire. Cela dit la menace sera toujours là, sur d’autres plans, Moscou n’ayant jamais vu la politique étrangère que comme un rapport de force.

Je ne pense pas que l’impérialisme américain soit le plus à craindre pour les pays de l’ex bloc soviétique. La Russie est beaucoup plus ambitieuse et a de la rancune à revendre. Une fois les moyens de pression « doux » devenus obsolètes, elle passera à du plus convaincant. Elle a toujours considéré ses anciens satellites comme son aire d’influence et comme un tampon vis à vis de l’occident. Avec l’exemple Géorgien et le retrait du projet de bouclier anti-missiles américain, ces pays ont sans doute vu que l’OTAN n’est pas un protecteur fiable et que la Russie a les dents encore longues.

C’est surtout l’OTAN qui a les dents longues… ce sont eux qui posent des bases de plus en plus à l’intérieur des terres eurasiennes. Tu peux être sûr que les Etats Unis ne vont pas se gêner pour prendre tout ce qui se laisse prendre. Ce que tu appelles « dents longues », j’appelle cela la voix de la raison qui empêche l’OTAN de prendre en otage toutes les politiques de défense internationales de tous les états membres. Les Etats Unis utilisent l’OTAN pour imposer leurs vues sur la géostratégie modiale. Je ne vois pas comment on peut reprocher à la Russie de ne vouloir devenir ni le vassal ni la cible des délires américains.

La paranoia des Polonais les aveugle, c’est leur problème. A titre presonnel, cela m’est parfaitement égal. Ils n’ont qu’à envoyer leur jeunesse se faire tuer en Afganistan si la politique américaine est si géniale à leurs yeux. En attendant, la Pologne est tellement corrompue par l’église qu’aucun gouvernement ne se risquera jamais rien faire contre le mélange catholicisme/nationalisme. Les socialistes polonais ne sont pas moins germanophobes et pas moins grand-polonistes que la droite, ils sont juste moins arrogants. Il n’y a jamais eu qu’un seul président en Pologne : Jean Paul II. Et il l’est resté après sa mort. Les médias sont entièrement acquis à la cause des curés. Super démocratique et pas hypocrite du tout, comme système… :unamused:

Pour les Allemands, ça ne change rien, ils se foutent complètement de la Pologne, ils ne pensent qu’au business. La psychologie délirante du pays n’est pas le problème de Berlin. C’est par contre réguliérement le problème de Bruxelles, ce qui n’est pas sans rappeler l’obstructionisme d’une Thatcher en son temps. Or, personne n’ose critiquer la Pologne comme jadis la Grande Bretagne. L’Allemagne a choisi un équilibre entre l’indifférence polie et les rapports de force économiques. De toute façon, aussi fière soit-elle, la Pologne est complètement dépendante des Allemands même s’ils n’en veulent pas sur leur territoire. Leurs élucubrations et gesticulations n’y changeront rien.

La Pologne ferait bien de remercier à genoux les gouvernements allemands successifs d’avoir tenu les Heimatvereine des Allemands des territoires annexés de l’est. Ils ont l’ingratitude tapageuse.

Il y a pas mal de raccourcis dans ce que tu dis, Obama, même si il est loin d’être un enfant de cœur, n’est pas un neocon. Franchement, dire que la Russie ne cherche par son attitude qu’à se préserver du destin de vassal ou de cible des Etats-Unis, c’est à la limite de la mauvaise foi. Alors oui, les Etats-Unis utilisent l’OTAN comme appui pour mettre en œuvre leurs vues géostratégiques, je l’admets bien volontiers, mais tout ça c’est de la théorie. En pratique, le Budget de l’OTAN est 300 fois inférieur aux budget militaire des USA. Le Budget de la défense russe a augmenté de 155% ces dix dernières années, alors que le second conflit tchétchène est fini depuis 2000 (et ne restait qu’une guerre à la frontière, donc avec un budget logistique réduit). Les États Unis n’ont pas les moyens de financer l’OTAN correctement, ils ont déjà suffisamment fort à faire chez eux (une économie a reconstruire, rien que ça) et ailleurs dans le monde (Irak, Afghanistan, protection de Taïwan vis à vis de la RPC…). La protection de l’Europe est le cadet de leurs soucis pour encore un bon bout de temps, ne parlons même pas de volonté de main-mise. Continuer à parler de « délires américains », pour moi c’est faire l’amalgame entre les administrations Bush et Obama, mais peut être est-ce volontaire de ta part, auquel cas je saurai à quoi m’en tenir.

Ceci nous éloigne de l’Allemagne.

Les Etats Unis ne financent pas l’OTAN, ils font financer aux membres de l’OTAN certaines opérations de défense. Dans le genre, d’ailleurs, c’était plutôt Clinton le champion, avec un point culminant en Yougoslavie. Les républicains paient plus de leur poche, enfin, de celle de leurs contribuables - ironiquement d’ailleurs pour un parti aussi officiellement allergique à l’impôt.

Les intérêts du pays sur la scène internationale sont identiques quels que soit le président. Cela ne change pas. C’est la maniére de faire et les priorités qui changent. L’encerclement de la Russie, ce n’est pas une vue de l’esprit. Et ça date de Clinton. En Irak, il y a une vraie différence, pas en Afghanistan.

Je n’ai aucun avis sur Obama, il n’a encore rien fait. Ses discours sont différents de ceux de ses prédécesseurs, mais un discours est un discours, il ne faut pas trop se formaliser pour ça. Les discours de Sarkozy ne rendent pas justice à son génie non plus…

Pas évident de revenir à l’Allemagne, maintenant.

Dans la rubrique Une Image Vaut Mieux Qu’un Long Discours…

Super, quand on n’a rien à dire, on fait parler les images qui n’en demandent pourtant pas autant. En attendant, notre chère Allemagne est très russophile, avec ou sans Putin - ce n’est pas là la question. On doit reconnaitre à Merkel comme au SPD le sens de la géopolitique européenne. :unamused: