Source : Les Nouvelles d’Allemagne du 15.05.06
A Berlin, une grande exposition dévoile les « Trésors enfouis » de l’Egypte ancienne
La découverte équivaut à celle de Pompéi, estime Gereon Sievernich, directeur du musée Martin Gropius de Berlin. Grâce à des fouilles sous-marines poussées dans l’actuelle baie d’Aboukir, le Français Franck Goddio a mis au jour il y a quelques années des trésors que l’on croyait à jamais enfouis sous les eaux : des vestiges de l’antique cité d’Alexandrie, ville-phare de l’Egypte ancienne, et de deux de ses voisines, Héracleion et Canope, toutes trois immergées dans la Méditerranée à la suite de phénomènes naturels. C’est une partie de ces trésors qu’une grande exposition présente actuellement à Berlin. Le musée Martin Gropius expose, pour la première fois hors d’Egypte, quelque 500 pièces qui font revivre la sublime et trépidante Alexandrie.
Les 500 objets - des pièces aux bijoux et aux statues - illustrent un millénaire et demi d’histoire de l’Egypte ancienne, de 700 av. JC à 800 apr. JC. Ils relatent la vie de ses habitants, sont le reflet de l’économie, de la politique, de la religion et d’une vie marquée par le mélange des cultures (égyptienne, grecque, juive, romaine.). Alexandrie, mégalopole au centre du monde antique, comptait plus d’un demi-million d’habitants. Son phare, sa bibliothèque, le tombeau d’Alexandre ou le palais de Cléopâtre en illuminent encore la mémoire. Leurs vestiges n’ont jamais été retrouvés.
De la somptuosité d’Alexandrie, toutefois, de nombreuses richesses témoignent à Berlin. L’une des plus fascinantes est l’immense statue du dieu de la fertilité Hapi (5 mètres de hauteur), la plus grande statue de divinité égyptienne jamais découverte. Il y a aussi le calendrier astrologique le plus vieux d’Egypte, dont une partie avait été retrouvée au XVIIIème siècle et exposée au musée du Louvre, mais dont seuls les fragments trouvés par Franck Goddio permettent d’admirer aujourd’hui la totalité. Citons encore des chefs d’ouvre de la sculpture, tels que ce prêtre d’Isis en granit noir qui tient un vase, une tête du dieu guérisseur et des morts Sérapis, un sphinx de Nectanebos II, des pièces d’or et des céramiques.
Inaugurée par le président allemand Horst Köhler et le président égyptien Hosni Moubarak, l’exposition s’achèvera le 4 septembre à Berlin avant de s’ouvrir à nouveau le 8 décembre à Paris.