Lettre de la Mélanie à son cousin dans les tranchées

Bonjour offenbach 2002 !
Bienvenue ici. Comme ce serait sympa de passer par la case départ ! :smiley:

Bonjour,
Merci d’avoir publié ce texte que j’ai découvert voici plus de 50 ans mais que j’ai malheureusement égaré.
Dans mon souvenir il y avait des expressions assez fleuries légèrement différentes de cette version.
Pour la fin, notre chère Mélanie envoyait beaucoup de « semoule et de gravier »
ou pour la « course de travers », c’était la « chaise couloir », ce qui confirme que le « chrétien taureau » est bien un lavement.

En tout cas ce fut un réel plaisir de retrouver l’humour alsacien dans toute sa splendeur et ce ce type de texte ne remplit probablement pas les critères pour mériter de rentrer dans la conservation du patrimoine culturel.

Bonjour jwa,
Ce que tu rapportes me semble accréditer l’hypothèse d’un faux. On n’a pas soulevé la question à l’époque, mais même si le texte est très drôle et bien vu, il me semble peu probable qu’il soit authentique. :wink:

Par contre, il reste pour moi des points obscurs… Grüsse = Grütze = semoule ?

Je pense plutôt à Grieß (nhd : semoule ) (alsacien grias : même signification ).
EDIT:Après une courte recherche , j’ai retrouvé la lettre ici:

Le deuxième commentaire (tout en bas) me semble intéressant.

En l’absence d’éléments pour établir la véracité ou non du texte, il est intéressant de se fier au contexte.
En 1914/1918 et jusqu’à la fin des années 60, toutes les correspondances des Alsaciens qui ne maîtrisaient pas le français se faisaient en allemand, l’alsacien n’était pas écrit à ma connaissance, ou alors de manière très marginale. Il a fallu attendre les années 1980 à 1990 pour voir des universitaires commencer à établir une forme écrite (et par la même occasion à voir les panneaux des communes et des rues porter la transcription alsacienne des noms).
Au sujet du nom des rues, les idioties ne manquent pas et elles n’ont rien à envier aux traductions de notre chère Mélanie, à commencer par la rue des Franc Bourgeois :S à Strasbourg qui a subi une francisation des plus approximatives par un agent administratif trop zélé (Freiburgergasse après vérification).
L’hypothèse des années 50 / 60 pour l’apparition de ce texte semble plus plausible. C’était l’époque où il était strictement interdit de parler alsacien à l’école sous peine de châtiment corporel, sans compter la punition qui consistait à recopier au moins 500 fois « je ne parle pas alsacien pendant la récréation » pour le lendemain.
C’était aussi l’époque du slogan « parler français c’est chic ».
Non non je n’exagère rien puisque je l’ai vécu, il s’agissait tout bonnement d’un génocide culturel, ce qui pose immédiatement la question de la responsabilité du corps enseignant, mais aussi de ses autorités de tutelle, hier comme aujourd’hui.
Les Alsaciens, une fois de plus, ont subi le choc avec le seul moyen à leur disposition, à savoir l’humour.
Finalement quel meilleur moyen pour passer une telle épreuve, lorsqu’on vous prive de toutes vos racines, que de se moquer gentiment de ce que l’on est.

Voici ce que je comprends du mécanisme des traductions.
Semoule = Griess qui se prononce Grees (phonétiquement en Alsacien) = Grüsse
Gravier = Kies qui se prononce Kess (phonétiquement en alsacien) = Küsse
Il faut absolument passer par la phonétique alsacienne et utiliser l’homonyme ou l’homophone qui correspond au mot voulu.

Ce qui précède ne reflète que ma compréhension personnelle, merci à celles et ceux qui voudront bien amender, corriger et compléter ce qui ne se veut qu’une modeste contribution.