J’ai retrouvé ce petit texte publié il y a dix ans dans une revue alsacienne.
(Une Alsacienne qui ne connait pas le français,mais,voulant écrire à son cousin soldat,a pris le dictionnaire et a traduit mot à mot.)
Il est amusant d’essayer de retrouver ce que Mélanie avait en tête dans sa langue maternelle.Je dois avouer que ,personnellement,je n’ai pas tout trouvé. .
Voici le texte de la lettre:
« Mon cher cousin,
Je veux de nouveau laisser entendre quelquechose de moi,pour que tu sois dans l’image,car j’ai beaucoup de neuf à t’envoyer.Enfin,j’ai obtenu un homme .Le haut temps a eu lieu avant quatorze jours.Monsieur le curé nous a donné ensemble et nous avons posé à coeur de bien tirer nos enfants quand nous en aurons,car plus tard,on verra tout de suite ceux qui ont reçu un bon élevage.
Le manger du haut temps était très bon.Nous avions de la soupe aux pommes de terre,du poivre de lièvre avec des nouilles vapeur,du jambon de paysan avec de la salade gueule de boeuf.Comme dessert,du fromage de cathédrale.Puis,nous avons dansé toute la nuit avec de la musique de fer-blanc,accompagnée sur une aile.Nous nous sommes rigolés à moitié bossus,car à la fin,nous en avions tous un debout.
Mon homme n’est pas toujours un ange de maison,comme je l’avais cru avant.Que veux-tu?Le monde est plein de vertige;je me demande si,en le mariant,je n’ai pas tiré un bouc…mais c’est fait,et alors j’essaie de me mettre à travers.
La semaine dernière,j’ai eu un petit accident.Comme il y avait de l’orage dans le costume,j’ai voulu vite descendre du premier bâton dans le ventre de cuisine,quand la lumière est sortie.L’assurance avait sauté.Je suis tombée sur le derrière.Alors le docteur m’a mis un pavé dessus.Il a dit que j’avais du cochon et que j’aurais pu me casser la croix.
Puis mon homme est devenu malade.Il était bouché.Alors je lui ai donné un chrétien-taureau.Pendant deux jours,il a eu la course de travers.C’est bien fait pour lui.Quand j’étais tombé,il m’avait ri dehors.
Une nouvelle pour toi.Comme je suis dans d’autres circonstances,je viendrai bientôt dans le lit de semaine.Alors tu pourras devenir parrain.Comme nous ne sommes pas encore longtemps mariés,les gens disent que nous avons travaillé devant.Ils ne savent pas que pour la première fois,ça va plus vite.
Je te quitte,cher cousin,en t’envoyant beaucoup de belle semoule.
Ta cousine Mélanie. »
Bon amusement.L’aide des germanophones et des dialectophones alsaciens est bienvenue pour les points obscurs.