L'Europe n'apprenait plus l'allemand mais s'y remet

Et ça concerne combien de personnes en France ?

Et puis, je retirerais les métiers des médias de ta liste.
Bref, il y a certes des métiers où l’anglais est indispensable, mais ça ne concerne qu’un petit nombre de personnes. Peu de gens ont réellement besoin d’une langue étrangère au quotidien (ou régulièrement).

Au risque de choquer, je vais affirmer que personne n’apprend l’anglais pour un métier. Personne. Mais suivez bien le raisonnement, car c’est assez proche quand même. On apprend l’anglais par vanité, et tant mieux si ça aide à décrocher un job.

L’anglais est un marqueur social. C’est même à tel point qu’il y a les classes moyennes inférieures qui se tournent vers la Grande Bretagne pour l’apprendre à un prix accessible et les classes moyennes supérieures qui se tournent vers les Etats-Unis, infiniment plus glamour. L’anglais a ainsi, pour moi, la même fonction que le latin à une époque ou la calligraphie dans les concours de mandarins en Chine impériale. On parle anglais pour tendre vers une élite sociale dans son propre pays.

L’anglais est pratique, cela ne fait aucun doute. Mais pratique pour quoi exactement ? Je pense franchement qu’on est beaucoup plus en contact avec l’anglais dans le domaine des loisirs, de la technologie récréative et du tourisme en général que dans les milieux professionnels en France. L’anglais est dans ce contexte un facteur d’adhésion à un style de vie, qui est lui-même le reflet des marqueurs de statuts sociaux en vigueur. Bref, on a beaucoup plus besoin de l’anglais pour dépenser de l’argent que pour en gagner.

Par contre, il y a des domaines technologiques, scientifiques et financiers dans lesquels la langue de travail est l’anglais. En tout cas, ce peut être le cas. Dans une banque, il y a des gens qui ne peuvent pas ne pas parler anglais. Dans les labos de recherche scientifique, l’anglais jargonnant du domaine en question est indispensable et remplace largement la vraie langue commune de ceux qui y bossent, ce qui explique en partie leur niveau déplorable quand on y regarde de près… mais ceci est une autre histoire. Mais dans ces banques, labos et bureaux industriels, combien d’ingénieurs dépendent de documentation en anglais par rapport au nombre d’employés dans ces entreprises ? Le chiffre est réel, mais modeste.

En outre, il y a les domaines dans lesquels l’anglais ne sert strictement à rien mais où il omniprésent quand même. Dans la communication, markéting, publicité etc, c’est une vraie plaie alors que ce sont des francophones bossant pour des francophones pour vendre à un public francophone. Le ridicule ne tue pas, donc ça passe inaperçu, mais il n’en est pas moins vrai que la nécessité de l’anglais dans ces domaines est totalement artificielle. C’est un non-sens. Et c’est anecdotique pour le business en question car le boulot reste un boulot de francophone pour francophone. L’anglais est cosmétique, qu’on peut apprendre sur le tas sans effort et surtout, sans conséquence.

La nécessité de parler anglais est largement une illusion. Souvent, c’est un prétexte pour avoir moins de CV à lire. Parfois, je soupçonne même les exigences en langue d’être de la pure discrimination sociale indétectable. C’est le cas avec le dialecte en suisse, je ne vois pas pourquoi les entreprises françaises se priveraient d’un moyen de recruter sur des critères socio-culturels plutôt que professionnels. Ils seraient bien bêtes de s’en priver puisque tout le monde adhère à ce délire.

Pour le coup, les exigences pour l’allemand dans les annonces en Alsace ne sont pas du pipeau, elles. Si vous êtes à Lille, je ne vois pas pourquoi on ne demanderais pas le néerlandais, l’Italien à Nice et l’Espagnol à Perpignan. Pour les vrais boulots avec l’étranger, personne ne met l’anglais en cause, pas même moi. Mais c’est bien moins souvent des vrais besoins, c’est surtout de vraies manipulations de DRH.

hôtellerie, restauration, commerce dans les villes à forte concentration touristique, informatique (technique et management), commerce international, recherche, logistique, transports, organisation de séminaires et de salons professionnels,…

l’anglais n’est pas un plus dans ces métiers, ce qui est un plus c’est de parler une ou plusieurs langues EN PLUS !!! de préférence rare.

quand on ne parle pas l’anglais on reste cantonné dans des métiers (ou des crénaux dans un métier) où ce n’est pas indispensable, ce n’est donc pas un snobisme ou une manière de sélectionner (peut être cela l’est en Suisse ? :confused:), c’est un ouvreur d’horizons.

Dans ma banque toute la communication officielle se fait dans une sorte de d’anglais qui ne veut pas dire son nom.
Tous les postes, mêmes les plus infimes ont des fonctions au titre ronflant en anglais que personne ne comprend.
C’est de la pure vanité, de la pure bêtise.

De plus je constate que les compétences en anglais ne sont même pas encouragées ni mêmes valorisées ce qui, pour l’une des plus grande banque du monde, est pour le moins ennuyeux.

Quant à l’allemand !!! J’ai demandé un jour que mon entreprise me paye des cours d’allemand pour valoriser mes compétences professionnelles et pour leur propre intérêt… On m’a ri au nez et regardé comme si j’arrivais de la planète Mars. :neutral_face:

De plus en plus la communication officielle dans mon entreprise se fait en plus du français, en anglais, italien et néerlandais.

Presque deux après l’article cité par Mamath, et après encore deux ans de crise, j’en ai trouvé un nouveau sur Rue89 qui présente quelques chiffres intéressantes:
rue89.nouvelobs.com/2014/02/28/l … bof-250129