je viens de lire ceci sur les dépêches AFP de l’Internaute.fr
moi j’aime bien ce petit bonhomme
[b]La guerre du « petit bonhomme des feux » fait rage dans l’ex-RDA
Il avait failli disparaître en même temps que le Mur de Berlin, avant d’être consacré icône emblématique et branchée de la nouvelle Allemagne: le « petit bonhomme des feux » pour piétons de l’ancienne RDA fait aujourd’hui l’objet d’un âpre différend commercial qui passionne la presse populaire.
l’Ampelmann vert de l’Est
Moins filiforme et plus expressif que celui de l’Ouest, vêtu d’un large chapeau, « l’Ampelmännchen » de l’Est, décliné dans ses deux versions – le bonhomme vert qui avance d’un pas décidé, le rouge à l’arrêt qui étend les bras à l’horizontale --, a conquis sa popularité dans les années 90, au moment où il était menacé de disparition.
l’Ampelmann rouge de l’Est
Afin d’harmoniser les feux de signalisation de part et d’autre de l’ancien Rideau de fer, les autorités de l’Allemagne réunifiée avaient décidé de le remplacer progressivement par son homologue de l’Ouest. Mais elles s’étaient alors heurtées à l’opposition d’un « comité de sauvetage » qui avait remué ciel et terre pour « l’Ampelmännchen ».
L’ampelmann vert de l’Ouest
« Les +Ossies+ (les Allemands de l’ex-RDA) se sont dit qu’on ne pouvait pas ainsi faire table rase de tout ce qui faisait leurs différences », se souvient Markus Heckhausen, 44 ans, designer originaire d’Allemagne de l’Ouest venu s’installer à Berlin en 1995. « D’autant que, dans ce cas, cette différence était plutôt sympathique », ajoute le designer, aujourd’hui à la tête d’une société de 30 salariés voués à l’exploitation commerciale du fameux bonhomme.
Car, en 1997, après que les autorités eurent définitivement accepté de maintenir « l’Ampelmännchen » aux principaux passages-piétons de l’Est – il s’affiche même aujourd’hui sur certaines grandes artères commerciales de Berlin-ouest – Markus Heckhausen a l’idée de transformer la silhouette culte en opportunité commerciale.
Il loue alors les droits d’auteur du bonhomme au dessinateur qui l’avait « inventé » en 1961 pour le compte des autorités communistes, puis fait breveter une large gamme de produits dérivés à son effigie.
Il ne lui reste alors plus qu’à surfer sur la vague de « l’Ostalgie » (nostalgie pour l’ex-RDA): il ouvre ses propres boutiques à Berlin, où vêtements, bibelots, tasses à café, décapsuleurs et autres sandales de plage à l’effigie de « l’Ampelmännchen » se vendent comme des petits pains.
Mais la soif d’expansion du chef d’entreprise « Wessie », dont la société a réalisé l’an dernier 2,4 millions d’euros de chiffres d’affaires, va bientôt le faire buter sur un premier obstacle et conférer à l’édifiante résurrection de « l’Ampelmännchen » une tournure plus polémique.
Markus Heckhausen entreprend en effet de récupérer à son compte les quelques brevets de produits dérivés du bonhomme qu’il ne détient pas encore, notamment sur des jouets, des produits métalliques ou de l’eau-de-vie « Ampelmann ». Ces brevets ont déjà été déposés par la société Rossberg, une petite entreprise de l’ex-RDA qui fabriquait déjà les fameux feux rouges à l’époque communiste.
Pour récupérer l’intégralité des droits sur « son » bonhomme, Heckhausen se tourne vers la justice, arguant que, en cinq ans, son adversaire Joachim Rossberg n’a fait aucun usage commercial de ces brevets et qu’ils sont donc retombés dans le domaine public.
Le conflit, aussi âpre qu’insolite, éclate alors au grand jour et la presse en fait ses choux gras: les quotidiens populaires évoquent à l’envi l’histoire édifiante du pauvre « Ossie » qui se fait voler « son » Ampelmann par un méchant « Wessie ».
« C’est une caricature, notre conflit ne peut se résumer à une guerre Est-Ouest », se défend Markus Heckhausen, qui affirme faire fabriquer la moitié de sa production dans l’ex-RDA.
« Qu’on le veuille ou non, l’Ampelmann reste un symbole de l’Est. Mon entreprise en est le berceau, et je le fabriquais bien avant la chute du Mur », lui rétorque Rossberg.
Après plusieurs audiences devant les tribunaux et au moins deux tentatives de conciliation infructueuses, le Tribunal de Leipzig doit désormais trancher. Décision le 14 février.[/b]