Au Moyen-Age, jusqu’à la fin du XVe siècle, l’accès à l’instruction est un privilège réservé à une couche aisée d’individus de sexe masculin. Martin Luther est partisan d’un système scolaire unique pour garçons et filles, quelle que soit la situation sociale. Mais cette idée n’est pas mise en oeuvre.
Ce sont la principauté protestante du Palatinat-Deux-Ponts et la ville impériale de Strasbourg qui seront les premières à promulguer l’instruction générale obligatoire, la première en 1592 et la seconde en 1598. Suivent Saxe-Gotha en 1643, Brunswick-Wolfenbüttel en 1647, le Wurtemberg en 1649. Cette obligation se heurte à de forces réticences en milieu rural. Les paysans considèrent leurs enfants comme de la main-d’oeuvre qui a autre chose à faire que d’aller à l’école. Bien que la Prusse soit un Etat essentiellement agraire, le roi Frédéric-Guillaume Ier promulgue l’instruction obligatoire dans tout le royaume, son fils Frédéric le Grand concrétise cette obligation dans le Règlement général des écoles de 1763.
Dans la Bavière catholique, il faudra attendre 1802 pour qu’une loi impose une scolarité obligatoire de six ans. Quant à la Saxe, royaume protestant mais peu ouvert aux idées des Lumières, ce n’est qu’en 1835 que l’instruction y sera obligatoire.
Après l’unification, c’est la Constitution de la République de Weimar qui entérinera en 1919 l’instruction obligatoire dans toute l’Allemagne. Dans l’Allemagne moderne, l’instruction obligatoire est régie par les lois des Etats fédérés, et la durée minimale de la scolarité varie entre neuf et dix ans.