La présidence allemande de l’Union européenne (UE) veut faire adopter des objectifs ambitieux au niveau européen pour développer les énergies renouvelables. " Nous sommes favorables à ce que le Conseil européen des 8 et 9 mars approuve pour l’UE un objectif global contraignant de 20% d’énergies renouvelables ", a déclaré hier le ministre allemand de l’Environnement Sigmar Gabriel, en écho à une proposition de la Commission européenne. " Associé à l’amélioration, également de 20% et sur la même période, du rendement énergétique, [l’augmentation rapide de la part des énergies renouvelables] constituera un des piliers de la nouvelle politique européenne intégrée en matière d’énergie et de protection du climat ".
A Bruxelles comme à Berlin, on considère le développement des énergies éolienne, solaire ou encore biomasse comme incontournable face aux défis contemporains. L’augmentation de la demande énergétique mondiale, la cherté persistante du pétrole et du gaz, l’instabilité croissante dans certaines régions du monde et les conséquences prévisibles du changement climatique ont ainsi incité la Commission européenne à proposer, le 10 janvier dernier, un ambitieux paquet de mesures. La Commission prône une véritable " nouvelle révolution industrielle " : le " développement d’une économie produisant peu de carbone ". Il doit permettre à la fois de protéger le climat et de réduire la dépendance énergétique de l’Europe.
Pour témoigner de cette nouvelle ambition, la Commission européenne a lancé hier, à Bruxelles, la première Semaine de l’énergie durable. Plus de 800 responsables politiques, chefs d’entreprises et chercheurs sont réunis dans la capitale belge pour une conférence de trois jours, co-organisée par le ministère allemand de l’Environnement et la Fédération européenne des Energies renouvelables (EREF).
Plus concrètement, la Commission européenne propose d’atteindre d’ici à 2020 un objectif global contraignant de 20% des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie primaire, et un objectif minimal contraignant de 10% pour les biocarburants de transport. Elle suggère aussi de traduire l’objectif global pour l’UE au niveau national, en fixant des objectifs nationaux contraignants. Elle est également favorable à un nouveau cadre juridique commun concernant la promotion et l’utilisation des énergies renouvelables dans tous les domaines, donc pour la production d’électricité, le chauffage et la réfrigération et les transports.
" La présidence de l’UE au premier semestre de l’année donne à l’Allemagne l’occasion de poser des orientations en vue de garantir à l’Europe un approvisionnement moderne et durable en énergie ", a souligné Sigmar Gabriel. Le ministre allemand appelle ses homologues européens à soutenir les propositions de la Commission européenne. Il espère aboutir à l’adoption d’un " plan d’action " lors du conseil européen de mars.
" Avec sa stratégie énergétique ambitieuse, l’UE renoue ", en tout cas, " avec ses origines ", affirme aujourd’hui le quotidien allemand " Süddeutsche Zeitung ". " Dans les années 1950, le charbon était au centre de la politique énergétique commune. [.] Maintenant, le soleil, le vent et l’eau sont en train de devenir les supports d’une nouvelle conscience européenne ".
Pour en savoir plus :
www.eu2007.de
www.bmu.de
Source: www.amb-allemagne.fr