Un court paragraphe nous montre que les lettres d’un texte peuvent être dans le désordre ; pourvu que la première et le dernière soient à leur place, on peut facilement le déchiffrer ; ce qui prouve que nous ne lisons pas lettre par lettre mais identifions les mots dans leur ensemble, de façon globale (rien de nouveau, en somme !) :
Un exemple:
Buchstabensalat
Afugrnud enier Sduite an enier Elingshcen Unvirestiät ist es eagl,
in wlehcer Rienhnelfoge die Bcuhtsbaen in eniem Wrot sethen,
das enizg wcihitge dbaei ist,
dsas der estre und lzete Bcuhtsbae am rcihgiten Paltz snid.
Der Rset knan ttolaer Bölsdinn sien,
und du knasnt es torztedm onhe Porbelme lseen.
Das ghet dseahlb,
wiel wir nchit Bcuhtsbae für Bcuhtsbae enizlen lseen,
Ce n’est pas aussi simple que ça. En fait cette recherche aurait été faite pour prouver les mérites de la méthode globale pour l’apprentissage de la lecture (et on sait maintenant que ce n’est pas la panacée !). Si on approfondit un peu, on se rend compte que ça ne marche que pour les mots relativement simples pas trop mélangés et si on connaît le contexte. Par exemple, peux-tu lire aisément cette phrase tirée du journal du jour ?
À monis d’un mios des énltecois lgéisaelvits, le gmronvneeuet crtvosenauer de Lee Myung-bak* vuet agelélr lrues sieneams.
Je lis facilement jusqu’à « veut », plus difficilement les deux mots suivants et ne déchiffre toujours pas le dernier mot…
Je pense aussi qu’on peut biaiser un peu ce genre d’étude. Il ne faut pas oublier un truc : ça ne marche que si on a préalablement non seulement une maîtrise de la lecture, mais aussi une grande expérience de la lecture et un large vocabulaire. Ca ne dispense aucunement d’apprendre à déchiffrer !