Encouragé par son succès dans la votation populaire à propos de la question des minarets, le SVP (Schweizerische Volkspartei) sous son appellation allemande et UDC (Union Démocratique du centre)sous son appellation française se sent pousser des ailes. Ce parti, classé dans la droite conservatrice par les plus gentils et dans la droite populiste par ceux qui le sont moins, s’en prend maintenant aux professeurs d’université originaires d’Allemagne.Ils constituent un tiers de l’effectif des universités suisses, un scandale pour ces « braves gens du SVP ». Ils ont donc entamé dans la NZZ (Neue Zürcher Zeitung) une campagne de presse antiallemande contre ces envahisseurs venus du nord du Lac de Constance semer le trouble dans les universités helvétiques.
Ces attaques contre leurs collègues allemands n’ont pas tardé à faire réagir les profs d’université suisses qui ont publié sur une page entière du même quotidien un article dénonçant « la politique, l’idéologie et la réthorique racistes et xénophobes du SVP » et argant du fait qu’une attitude ouverte vers l’extérieur en matière de nominations ne pouvait qu’être tout bénéfice pour les étudiants.
Le SPV espère ainsi, en renforçant la polémique dans un climat de sous entendus xénophobes, gagner des voix aux prochaines élections cantonales.
En fait, les professeurs indigènes constituent la moitié des effectifs au sein des universités, mais, les deux dernières années la tendance s’est légèrement infléchie, environs 40% des chaires universitaires sont allées à des allemands en 2008, à l’ETH (eidgenössische technische Hochschule= IUT confédéral) 60%… la relève suisse se faisant attendre. A Bâle, 40% des profs d’université sont des allemands.
D’un autre côté, beaucoup de professeurs suisses travaillent, en raison de la langue commune et de systèmes universitaires assez proches, en Allemagne.
Les réactions des universitaires à cette campagne populiste semblent toutefois laisser le SPV de glace, lui qui n’y voit qu’une manifestation d’une classe élitaire!
Source; différents quotidiens allemands et suisses.
Les universités suisses ont été fondées avec des profs allemands. Il n’y a jamais eu tant de profs suisses que ça dans ces facs. Ce qui m’amuse, c’est que du côté romand, c’est nettement plus suisse.
En attendant, cette nouvelle campagne a fait découvrir aux Suisses une autre réalités: c’est grâce à l’augmentation du nombre d’étudiants allemands que les facs se portent bien, notamment Bâle, qui pourrait fermer ses portes sans les Allemands.
Cette campagne anti-allemande montre aussi que le SVP/UDC a tiré les leçons de la votation sur les minarets : la germanophobie est entièrement gratuite politiquement et il n’y a strictement rien de concret dans ces critiques. Donc le parti évite de prêter à la critique quant à son action ou ses propositions. C’est uniquement de l’agitation qui n’aura strictement aucun corollaire législatif ou administratif. C’est de l’antipolitique, de l’agitation xénophobe gratuite. Le seul but est de flatter l’ego populaire en mettant en scène artificiellement un rôle de victime.
Le SVP/UDC est ce qu’il y a de moins suisse en Suisse. Ils sabottent le système politique sans aucun scrupule. Cela a déjà couté à Blocher son siège de conseiller fédéral, mais visiblement, cela n’a pas été suffisant. C’est au parlement de réagir, il faut matter ces traitres de la démocratie, c’est devenu invivable.
venant de l´UDC, ce n´est pas une surprise, je croit qu´on en avait déjà parler sur le forum.
petite question Elie .Lorsque tu est étranger est que tu peut devenir suisse
On peut devenir Suisse, oui. Mais le délais est long: dix ans de présence en Suisse et en général, entre trois et cinq ans sur le territoire municipal (c’est la commune qui naturalise, ne l’oubliez pas). Les années d’adolescence comptent doubles car ce sont des « années de formation » (Bildungsjahre).
Les conditions sont claires et assez faciles à remplir au niveau fédéral. Ce sont les communes qui contrôlent que le demandeur est bien intégré. Selon les endroits, les exigences concrètes pour prouver son niveau d’intégration sont plus ou moins délirantes. C’est le règne de l’arbitraire. Heureusement, diverses interventions de Berne ont limité les dérives les plus scandaleuses, notamment les naturalisations par vote populaire.
Oui oui, tout Suisse est citoyen d’une commune, d’ailleurs. C’est marqué sur la carte d’identité. Heimatort ou Bürgerort en allemand. Le mot en français m’échappe… en tout cas, il ne faut pas confondre avec le lieu de naissance, c’est pas du tout la même chose. En fait, je crois qu’on ne peut pas perdre la nationalité helvétique.
Quant au sujet principal de ce fil: ils sont fous tous les deux, je commence à avoir marre de toujours le même mécanisme pervers: l’UDC cherche la polémique gratuite, les interessés tombent dans le piège et réagissent hystériquement. Si les profs n’avait pas dénoncé un « racisme », personne n’aurait parlé de cette derniere sortie populiste… Maintenant, on remplit les fils même sur les forum francophones sur Allemagne. Bravo UDC! Cela dit, bonne synthese, michelmau
Moi, je dis: mais heureusement qu’il y a beaucoup de profs allemands - car on ne veut pas des suisses, on veut simplement les meilleurs profs pour nos universités, peu importe leur passeport.
Et petit cocorico euuh meuh (comment font les vaches en français?) quand même pour terminer: je ne m’y connais pas trop en terminologie universitaire française mais je ne suis pas sûr si la traduction IUT fédéral s’applique pour ETH Eidgenössische Technische Hochschule à Zürich (ou sa petite soeur EPFL Ecole polytechnique fédérale à Lausanne).
C’est un peu notre X. → c’est une des meilleures universités en sciences exactes du (vieux) monde. à ce jour, ils comptent 21 prix nobel qui y ont étudié ou enseigné. fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cole … _de_Zurich
La « Basler Zeitung » pose malicieusement la question :" Y a-t-il une mafia française dans les universités de Romandie?"
Université par université, la part d’enseignants étrangers , toutes origines confondues, en rouge. D’après l’article, les profs français ne semblent pas se bousculer au portillon.