Mon corres allemand , aujourd’hui décédé , m’en avait parlé il y a très très longtemps , mais ce qu’il m’avait dit est toujours resté gravé dans ma mémoire. d’où ce post. Hitler vu par son interprète
En mai 1945, il fut arrêté par les autorités américaines mais relâché dès 1948. Il fut blanchi de toute compromission avec le régime (voir dénazification) en 1950 par le tribunal de Miesbach et put continuer de travailler comme traducteur.
Après la guerre , il fonda une école de traducteurs à Munich. Sa biographie
Paul Otto Schmidt devait avoir des talents de polyglotte exceptionnels. C’est dommage, mais personne ne se serait penché sur son histoire s’il n’avait été que le chef-interprète du ministère des affaires étrangères sous Gustav Stresemann.
D’ailleurs en France (voir même en Allemagne ??), je crains que parmi les jeunes générations rares soient ceux qui savent le grand homme politique qu’était M. Stresemann lui-même.
Comme tout chef d’Etat.
Que crois-tu que fait un bon interprète ? Il est en osmose avec son client, il peut anticiper, il connaît ses tics de langage, son mode de pensée. Il sait aussi en général comment fonctionnent les visiteurs. Il sait négocier les virages quand ils sont pris trop à la corde.
C’est au procès de Nuremberg ( 93ème jour) ; c’est au début de la video.
Cela m’a fait un peu sourire ;
Le juge demande à Paul Schmidt de décliner son identité . La réponse ;
Schmidt.
Le juge précise :"your full name : votre nom complet ".
La réponse ;
Malheureusement, dans les pays de la Confédération germanique, un titre de docteur, de professeur ou nobiliaire fait partie intégrante du nom, et je me suis fait taper plusieurs fois sur les doigts pour l’avoir adapté à la sauce française, voulant justement éviter de faire sourire (la partie française avait certainement elle aussi un titre de docteur, mais n’en faisait pas usage). Quand on demande à un Allemand de décliner son nom complet, ce sera donc Doktor Paul Otto Schmidt, Otto Graf Lambsdorff (le titre nobiliaire se place devant le nom de famille).
ben on me parlerait d’un chef d’état de maintenant, cela ne me surprendrait pas…
mais je n’avais jamais pensé qu’Hitler ait eu un interprète personnel dans les années 40… Je ne prétends pas tout savoir, Andergassen, et je le dis d’ailleurs…
D’autant que,
10 langues étrangères, plus sa langue maternelle… fallait le faire pour un type des années 40 !! il ne devait pas en exister beaucoup !
Quand je pense que maintenant on peine à apprendre l’anglais…
Merci pour l’explication ; dans ma candeur naïve , je pensais que c’était comme la rosette de la légion d’honneur ou les palmes académiqes ; le bouffis la portent en toute occasion et même , si c’était possible , sur le slip de bain , les plus modestes la laissent dans un tiroir !
Aussi étrange que cela puisse paraisse, je pense que le nombre de polyglottes devait être plus important à l’époque qu’aujourd’hui, même si aussi très restreint.
Tout simplement parce que nous étions pas encore à l’époque du tout en anglais international, que les gens savaient encore écrire sans taper sur le clavier d’un ordinateur et aller dans les bibliothèques pour faire des recherches au lieu d’utiliser les moteurs de recherche, que les adolescents ne passaient pas des heures devant leur console de jeu video et ceux qui avaient la chance d’aller au cours supérieur connaissaient l’orthographe et la grammaire. Et la liste n’est pas terminée. Pour résumer la mémoire et l’imagination était bien plus sollicitée qu’aujourd’hui.
Après comme le précise l’article de Wikipedia proposé par Michelmau (eh oui je ne suis pas allée dans une bibliothèque non plus !!!), P.O. Schmidt avait des capacités de mémorisation hors du commun
Après je ne pense pas que la prononciation de Paul Otto Schmidt égalait celle des natifs, mais ce n’est pas du tout ce que l’on demande à un interprète.
Je ne ferais pas le procès du monde moderne, mais je pense que l’effort d’apprentissage était bien plus important à l’époque.
Pour ce qui est des traducteurs et des interprètes entre la France et l’Allemagne au cours des siècles précédents, les sources sont assez rares ; par contre , ce que je sais , c’est qu’il était souvent fait appel aux bilingues alsaciens , luxembourgeois et belges pour servir d’interprètes.
Ce serait d’ailleurs un sujet de recherches intéressant.Avis aux amateurs.
Voir Cavanna, « Les Ruskoffs ». Quand Cavanna arrive à Berlin en 1943, requis par le STO, c’est un Belge qui fait l’interprète au camp d’accueil et de triage. (« Un Belge. Il y a toujours un Belge… »