Source: Les Nouvelles d’Allemagne du 28.02.06 publiées par le CIDAL
Malgré le froid… C’est le Carnaval !
C’était vraiment un temps à ne pas mettre un bouffon dehors. Pourtant, malgré un froid glacial, parfois agrémenté de chutes de neige, ils étaient tous de sortie. De Cologne à Mayence, en passant par le sud-ouest, l’est et le nord de l’Allemagne, plus de trois millions d’Allemands ont fêté hier le « lundi des roses », le point culminant du traditionnel carnaval.
Dans la seule ville de Cologne, on a compté jusqu’à 1,4 million de spectateurs en liesse autour d’un défilé plus bigarré que jamais. Quelque 10 000 piétons participaient au défilé. A Mayence, autre bastion du carnaval rhénan, 600 000 bouffons avaient envahi les rues, derrière 152 chars et 3300 musiciens. A Sarrebruck, le défilé a réuni près de 140 000 curieux venus de Sarre, mais aussi de France, du Luxembourg et de Suisse.
Comme c’est la tradition en pareille circonstance, l’humour et la dérision ont eu raison des conditions atmosphériques. A bord des chars, une place de choix était réservée aux mannequins caricaturant des responsables politiques. Dans ce registre, la nouvelle chancelière Angela Merkel s’est posée cette année en championne toutes catégories. Elle a enflammé l’imagination des carnavaliers qui n’ont pas hésité à la faire défiler sous toutes sortes de masques. A travers la pluie de confettis, de bonbons et de grains de pop corn, on distinguait aussi de nombreux motifs inspirés par la Coupe du monde de football, qui se tiendra cet été en Allemagne. Elle était même la devise de la fête à Cologne.
Point culminant du carnaval, prétexte à quelque 300 bals costumés, à une centaine de cortèges et autant de « séances carnavalesques », le « lundi des roses » (« Rosenmontag ») a une longue histoire outre-Rhin. Au 15ème siècle, les « séances » ne réunissaient que les hommes et étaient destinées à tourner en dérision le pouvoir des institutions religieuses. Au 19ème siècle, sous l’occupation napoléonienne, elles furent l’unique occasion donnée aux Allemands de se moquer des Français. Aujourd’hui, elles permettent de débattre avec humour et poésie des petites et des grandes affaires de la ville. Le carnaval se termine ensuite dans la nuit du mardi-gras au mercredi des Cendres pour laisser place au Carême. Les habitants vêtus de noir brûlent alors un mannequin de paille déguisé et achèvent ces jours de liesse en dégustant un plat traditionnel à base de poisson.