A ton avis qu’est-ce qui aurait du être fait en 1945 ?
enseignement au choix en français ou en allemand ?
enseignement paritaire en français et en allemand ?
en dans ce cas avec quels profs ? des profs alsaciens ? français de l’intérieur ? (comme les allemands entre 1870-1918 ont fait avec le français, enseigné par des profs allemands)
attiser ainsi les différences entre alsaciens francophones et les alsaciens germanophones ?
c’était revenir à la situation d’avant 1870 où il y avait libre choix de la langue d’usage sauf avec l’administration (encore que, en creusant un peu…)
mais avant 1870, il n’y avait pas d’école. du moins pas en France. et peu d’unité de langue.
la nécessité de l’unité de langue était devenue particulièrement criante après cette 1ère guerre mondiale.
les alsaciens avaient déjà diversemenet réussi à s’y mettre, surtout en milieu rural.
l’unité de langue c’était un facteur d’intégration sociale en ville.
en 1945, s’ajoute un nouveau facteur. le français avait été totalement interdit pendant 4 ans et parler français pour ceux qui en avait pris l’habitude entre 1918 et 1940 était presque une nécessité vitale, un sentiment de liberté retrouvé.
même ceux qui ne parlaient qu’alsacien et avait du mal avec le français, mais qui n’avaient pas apprécié le passage des nazis se disaient que le français c’était la langue de la lberté. on passe sur les autres (pas forcément des nazis convaincus mais ceux qui avaient « rêvé d’une Alsace allemande » selon l’expression de l’un d’eux.
que tout le monde parle français, c’était aussi une manière d’oublier certains aspects peu glorieux de l’histoire.
Une perte sur le plan culturel certes avec une difficulté pour certains de se réapproprier le part germanique de leur culture.
mais en 1945 une nécessité politique, pratique et idéologique.
bien sûr il y a les Tomy Ungerer qui ne s’y sont jamais fait à ce passage brutal au français. on lui érige aujourd’hui des musées.
mais à titre personnel, je n’aurais pas aimé que l’Alsace devienne une nouvelle Corse… (le risque en ne prenant pas le parti-pris de l’intégrer totalement linguistiquement parlant).
Tiens, Bismarck plus démocrate que De Gaulle. Les Alsaciens sont les seuls à pouvoir faire ce prodige.
non Elie, j’ai dit AVANT 1870, du temps de Louis XIV jusqu’à Napoléon.
Louis XIV était plus préoccupé par la question de la religion que de la langue. Il n’avait pas l’intention d’obliger les alsaciens à apprendre le français qui de toutes façons n’était pas une langue unitaire en France à cette époque : chacun pouvait bien baragouiner ce qu’il voulait !!!
Par contre même s’il a toléré la religion protestante (exception à la révocation de l’Edit de Nantes), il a tout de même beaucoup fait pour tenter de convertir tout le monde, en premier lieu l’ancien Ammeister de Strasbourg qui avait pourtant oeuvré à l’intégration de Strasbourg (trop isolé dans une Alsace déjà française) à la France.
la première tentative de francisation ce fut au moment de la révolution et de l’instauration d’un centralisme administratif (on aime bien l’expression « France jacobine » par ici non ??? ) mais c’est là que la fracture villes/campagnes a cmmencé à se faire en matière linguistique. tout simplement parce qu’il y avait des places à prendre !!!
BIsmark n’a pas interdit l’utilisation du français (so schick !) en 1871, mais il a germanisé l’administration d’un seul coup en évincant les fonctionnaires alsaciens ! sa plus cruelle erreur !!!
seulement 11% d’émigrants, mais surtout parmi les élites intellectuelles !!! (profs de fac, fils d’industriels formés dans les grandes écoles françaises,…).
les 2 parties ont fait le pari de l’intégration par la langue.
mais ce n’est pas spécifique à l’Alsace. Après 1945 les immigrants de tous pays adoptent la langue du pays d’adoption et oublient la langue de leurs ailleux pour mieux s’intégrer (en France ou dans n’importe quel pays d’Europe).
le choix de la langue c’est aussi depuis toujours la langue d’opposition à l’autorité en place.
En 1870, combien d’alsacien ont choisi de parler français par pur esprit de contradiction alors que leurs parents et grands-parents s’exprimaient en alscacien et en allemand ???
En 1918, continuer à parer allemand ou alsacien pour les pro-germanistes était aussi une provocation face à une administration pas toujours des plus fines sur le plan psychologque.
En 1940, la langue était une des seules manière de résister face à l’occupant nazi.
et si après 1945 l’alsacien a pris du plomb dans l’aile ce n’est pas seulement à cause de l’interdiction de l’alsacien à l’école, mais aussi parce que l’alsacien ou l’allemand c’était au choix la langue des « ploucs de la campagne » (ce n’est pas moi qui le dit mais plusieurs personnes de la génération 50 qui depuis ont bien changé sur ce thème) et de ceux qui avaient été du « mauvais côté ».
il ne faut pas angéliser ou diaboliser, mais se remettre dans un contexte.
les mêmes nés en 50 en Italie ou au Portugal se sont dépêchés d’oublier la langue de leurs ancêtres pour être « dans le coup ».
je crois que c’était l’époque qui était franco-française, cocorico.
ce n’est qu’après coup qu’il y a eu un réveil généralisé : « où sont mes racines ??? »
Tu me faits parfois penser Lalilou, à propos du dialecte, à ces enfants auxquels on a refusé un jouet et qui disent :« je m’en fiche, de toutes façons je n’en voulais pas…et en plus il n’est pas beau ! »
Là, je dirais plutôt que « pour être dans le coup », comme tu dis , valait mieux apprendre l’angloaméricain.
Ah merci d’avoir remis le monde en ordre, ça m’avait déstabilisé cette histoire.
Il parait qu’on a vu le phénomène aussi dans une famille franco-hongroise. Mais je suis sûr que ce sont des rumeurs…
Non, tu te trompes ElieDeLeuze.
Celui auquel tu penses n’a pas appris le français mais la langue de bois … et il est passé maître en la matière.
Photos manif du 31 mars a Metz:
On peut apercevoir un mini-logo représentant la Moselle francophone(noir) et Germanophone(blanc)…il aurait fallu le faire plus petit encore hein
C’est bien de voir des citoyens mosellans se mobiliser aussi pour leur Heimatsproch! Quel était l’accueil des Messins face à votre manifestation? J’imagine que ça doit être plus dur pour vous le fait d’être une minorité linguistique au sein d’un Département et d’une Région majoritairement monolingue francophone?
Côté alsacien, on a compté un millier de manifestants, avec spectacles et musiciens en alsacien, place Kléber, c’est assez rare pour le signaler!
Comme il s’agissait d’un mouvement national pour nos langues régionales, on a compté: à Quimper: 8 000 personnes pour le breton, à Toulouse: entre 20 000 et 30 000 pour l’occitan, à Perpignan: 5 800 pour le catalan, à Bayonne: 5-7 000 pour le basque, à Ajaccio: 300 personnes ont formé une chaine humaine pour le corse, à Lille: une centaine pour le flamand, même à Annecy : une chaîne verbale s’est formée pour la langue savoyarde.
Cette date a bien été choisie pour que les candidats à la Présidentielle prennent position pour ou contre une ratification par la France de la Charte Européenne des langues régionales. Voici pour info, les positions actuelles:
Pour: François Hollande, François Bayrou, Eva Joly, Philippe Poutou
Contre: Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, Nathalie Arthaud
Concernant les politiques qui sont « pour » ou « contre », voici un sujet à lire :
candidats-et-ratification-charte-des-langues-minoritaires-vt10640.html
Il y aurait pu y avoir plus de monde si l’association « Gau un Griis » de Busendroff (Bouzonville) avait participé,
A cause d’un conflit/mésentente avec l’association CBL qui organisait la manif, ca n’a pas été le cas.
Gau un griis reprocherait à CBL d’utiliser le Platt à la seule fin de promouvoir l’allemand.
Et donc a cause de cela n’a pas participé. Preferant s’investir dans le festival annuel « Mir redde platt ».
Citation: « Gau un Griis affirme que notre langue régionale est le Francique (ou platt) à l’oral comme a l’écrit. Le hochdeutsch n’est pas
la forme écrite de notre langue régionale. Ce n’est pas le cas de Culture et Bilinguisme (CBL) »
Feraient bien d’arrêter leurs petites bisbilles entre chapelles s’ils veulent être crédibles !Dommage qu’ils n’en soient pas conscients.
Et oui, en Alsace aussi on a encore droit à des « irréductibles » bornés (très patriotes, souvent germanophobes). Leur argument principal les dialectes germaniques sont antérieurs au Hochdeutsch, ils symbolisent un attachement" à son Heimat, un héritage oral (heimetsproch, mundart)…
Un exemple, lors d’une soirée carnaval qui s’est déroulé cette année à Mulhouse, un animateur a osé affirmer que le « dialecte alsacien n’avait rien à voir avec l’allemand, que l’on ne devrait pas dire « elsässerdietsch » mais juste « elsässer » ». Son argument: nos voisins badois et bavarois disent pour leur dialecte-langue badisch, schwabisch, bayerisch et non « bayerdeutsch »…c’est sûr que on ne parle pas allemand à Freiburg, Stuttgart ou München"
Que dire de nos autres voisins Suisses alémaniques qui parlent bien le « Schwyzerdütsch » et écrivent bien en Hochdeutsch?!
Que dire de nos écrits (livres, actes anciens des origines jusqu’au milieu XIX e s) tous rédigés en allemand?
On peut bien-sûr transcrire nos dialectes à l’écrit, créer des règles de vocabulaire-grammaire, en unifiant les variations, ça se fait déjà d’ailleurs. Mais selon moi, la pratique et la connaissance du Hochdeutsch est un moyen complémentaire, voir indispensable pour apprendre aux générations futures nos dialectes germaniques, ce serait insensé, voir « suicidaire » de refuser de l’utiliser.
Mais c’est insensé et c’est un suicide. Toutes mes condoléances.
Petite anecdote sur Germain Müller, rapportée par Roger Siffer.
Quelqu’un demandait à Germain Muller:
- Monsieur Muller, qu’est-ce que c’est un Alsacien ?
- Un Alsacien, c’est un Alsacien.
- Mais, Monsieur Muller, qu’est-ce que c’est un bon Alsacien ?
- Un bon Alsacien, c’est un Français.
- Mais , Monsieur Muller, qu’est-ce que c’est un très bon Alsacien ?
- Un très bon Alsacien, c’est presque déjà la moitié d’un Allemand.
Mais la génération des moins de 40 ans a-t-elle le même lien culturel avec l’Allemagne que leurs aînés ?
On entend parfois un chiffre dont j’ignore la validité : une bonne moitié des habitants de l’Alsace actuelle n’ont pas de liens familiaux historiques avec l’Alsace d’avant la guerre. Ce site donne le chiffre de 516 600 personnes qui ne sont pas nées dans la région pour une population totale de 1 837 000. Si on prend en compte la génération précédente et les enfants nés en Alsace de ces 516 600 citoyens sans liens historiques avec la région, je ne trouve pas la rumeur si incroyable que ça.
A mon humble avis, les moins de 40 ans s’imaginent avoir des liens plus étroits avec le reste de la France qu’avec l’Allemagne, ce qui à mon humblissime avis est non seulement faux mais le produit revendiqué d’une propagande qui a fait son œuvre pour l’honneur de la république. Et ben oui, on peut pas tout avoir.
L’Alsace a préféré la politique française, grand bien lui fasse, mais le prix à payer c’est la Entfremdung au quotidien. Ceux qui veulent avoir le beurre et l’argent du beurre n’ont visiblement rien compris à la France. Ce qui est une conclusion ironique pour des gens qui ont tellement envie de ne pas être Allemands.
Excepté les liens familiaux, les couples mixtes alsaco-allemands qui vivent de part et d’autre du Rhin, les moins de 40 ans en Alsace n’ont en effet que très peu (voir pas du tout )de lien culturel avec l’Allemagne. Ou plutôt croient ne pas en avoir… Les fameuses remarques que l’on entend souvent d’alsaciens : « mais, tu sais, on est pas pareil », « ils sont différents », « on a pas la même mentalité », me font bien sourire…
Concernant les français de « l’intérieur » (hormis les « étrangers ») installés en Alsace, à part des sondages, on ne peut les « quantifier » officiellement, mais ils sont nombreux en effet, soit venus pour raisons professionnelles ou sentimentales. Et je constate que de plus en plus, à leur contact, les alsaciens s’adaptent à ces nouveaux arrivants en ne parlant plus que français.
On en revient au même: la reconnaissance officielle de l’alsacien et de la langue allemande au niveau régional, une Région Alsace possédant enfin un réel pouvoir politique et une autonomie conséquente sont pour moi des étapes nécessaires et primordiales pour espérer limiter le déclin de nos langues régionales.
J’aimerais tellement que l’identité régionale alsacienne ne se limite pas à sa gastronomie et à ses colombages …
C’est malheureusement un constat que je vais avec toi.
La 3me édition du KINO KLATSCH, c’est déroulée du 26 mars au 3 avril à Sierck.
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