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Dans sa première interview depuis la chute du Mur, la veuve du dirigeant de la RDA Erich Honecker justifie l’existence des prisons de la Stasi et traite par le mépris ses concitoyens tués sur le mur de Berlin.
Elle ne regrette rien. Le regard froid et l’accent tranchant, Margot Honecker, 85 ans, n’a pas un mot d’excuses pour les familles des victimes de la RDA. Vingt ans après la chute du Mur, l’ancienne ministre de l’Éducation du régime et veuve d’Erich Honecker estime que les jeunes gens tués en essayant de franchir le mur ont fait preuve de «stupidité». «Ils n’avaient pas besoin de faire cela, d’escalader le mur, c’était stupide de payer cela de sa vie.»
Dans un documentaire diffusé lundi soir sur la chaîne publique ARD, l’octogénaire, qui a dirigé la RDA au côté de son mari, secrétaire général du Parti communiste de 1971 à 1989, s’exprime pour la première fois. Et les vingt-deux dernières années ne l’ont pas changée: elle nie tous les crimes reprochés à la RDA. Selon Margot Honecker, «il n’y avait pas d’ordre de tirer, seulement l’autorisation pour les soldats postés à la frontière d’utiliser leur arme en cas de danger».
Margot Honecker balaie aussi d’un revers de la main la question si sensible des adoptions forcées: «Il n’y en a jamais eu», prétend l’ancienne ministre de l’Éducation, à ce titre responsable en RDA de tout ce qui concernait les enfants. D’après les témoignages, dont l’un est rapporté dans le documentaire, plusieurs centaines d’enfants d’opposants ont pourtant été retirés à leurs parents pour être élevés par des familles favorables au régime.
Les opposants au régime étaient pour elle des «criminels»
Margot Honecker n’a pas de regret. Elle n’a pas de problème à justifier la Stasi, la terrible police secrète qui espionnait tous les citoyens est-allemands: «Nous avions des ennemis, nous avions donc besoin d’une police d’État», dit la vieille dame sans sourciller. Quant aux personnes emprisonnées et pour certaines torturées, «c’était des criminels» qu’on devait enfermer.
Détestée en RDA pour son rigorisme, «l’éminence violette», comme la moquaient les Allemands à cause de sa couleur de cheveux à l’époque, croit toujours aux vertus du communisme est-allemand. «Nous aurions fait de grandes choses si la RDA avait duré vingt ans de plus», explique-t-elle, le sourire aux lèvres. La fin de règne de son mari ne lui a visiblement rien appris: jetés à la rue en janvier 1990, après une courte incarcération, les Honecker n’ont pas trouvé un seul camarade pour les recueillir. C’est un pasteur du Brandebourg, Uwe Holmer, pourtant considéré comme un ennemi de l’État par le régime communiste, qui leur ouvrira les portes de sa maison. [/i]
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Ben voyons.
D’où ils sortent ce fossile ?