Martin Nusch: Abreiseführer

Martin Nusch nous propose les endroits où on ne se va pas en vacances! Le contraire d’un guide, un « guide de départ » rassemble 88 villes en Allemagne qu’il vaut mieux quitter le plus vite possible, dont les plus grandes et aussi celles qu’on trouve plutôt jolies d’une point de vue objective. Les Allemands aiment ronchonner, n’est-ce pas? Il semble que Martin Nusch s’en moque de ce fait et au même temps des gens qui adorent les villes allemandes comme Berlin, Hambourg ou Cologne.

Dans un interview pour les Stuttgarter Nachrichten Nusch dit que l’idée lui vint quand il partait pour la France. « J’habite à Cologne et je dois passer par la Belgique. On passait des friches industrielles des heures et nous n’avons même pas trouvé un seul joli endroit où nous aurions pu faire une petite pause. Il n’y avait vraiment rien, à peine un McDonalds acceptable. Je me suis demandé comment un guide décrirait cette ambiance d’une manière réaliste. » Parce que personne ne s’intéresserait à la Belgique, Nusch a choisi son pays natale pour le projet d’un guide qui s’occupe des non-endroits. Issu de l’impression que les guides touristiques ne font que la pub pour les places qu’ils décrivent, l’auteur veut montrer le visage laid d’un ton humoristique. « Les 90% de la ville qui ne sont pas trop beau sont cachés. Alors je pensait qu’il fallait essayer cela à l’envers. »

Or le marché des livres a une œuvre qui collecte les informations practiques comment on peut les quitter, ces villes laides! Finis les plans de bus ou de trains disant comment on peut y aller. :smiley:
De plus Martin Nusch déclare avoir aussi une demande sérieuse, il proteste contre les villes uniformes. « Imaginez vous de débarquer dans une ville inconnue sans savoir où vous vous trouvez exactement. La première chose que vous verrez après être descendu du train serait absolument sûr une zone piétonne avec une succursale de la boulangerie Kamps, de la parfumerie Douglas, de H&M, de Media Markt etc. […] Apparemment les urbanistes ne veulent plus que les gens vivent dans les centres mais qu’ils y consomment et fichent le camp après. » Il espère que le mouvement actuel Occupy change peut-être quelque chose.


Martin Nusch: Der Abreiseführer - 88 Städte, die Sie unbedingt verlassen sollten. 192 pages, Carlsen 2011.

Liens
Stuttgarter Nachrichten: Zum Davonlaufen, interview
Présentation du livre chez Carlsen

Très original. :top:
J’attends la même chose pour la France. :mrgreen:

C’est lourd. Je veux bien sourire de bon coeur pour un billet de ce genre, mais ce n’était vraiment pas la peine d’insister à ce point. Je jetterais le bouquin bien avant la 88e ville. :unamused:

Cela dit je pense que c’est plutôt une démarche humoristique non ? :question:

Rigolo, mais je pense un peu comme Elie qu’une fois qu’on a souri sur le principe, on doit vite se lasser…
Enfin bon, en même temps on ne peut pas dire sans avoir lu.

Par contre, je suis très d’accord avec sa réflexion sur l’uniformisation des villes par les chaînes commerciales. Je me faisais justement la même réflexion, pour avoir été assez récemment en Allemagne, en Angleterre, au Portugal et bien sûr en France, tout devient partout pareil. Kamps est un moindre mal car au moins on ne le trouve qu’en Allemagne. Quand j’étais ado, partir à l’étranger, c’était l’fun parce que H&M et Esprit n’étaient qu’en Allemagne, Accessorize n’était qu’en Angleterre, etc. Et Diddl n’était qu’en Allemagne, le vernis à ongles bleu ou à paillettes n’était qu’à Londres, etc. On pouvait rapporter des trucs marrants qu’on n’avait pas chez soi. Maintenant, tous les magasins sont les mêmes partout et proposent les mêmes produits, c’est d’un ennui…

Cette « düstere Straße », rue sombre, n’annonce pas du tout le programme comme le dit l’article. C’est une jolie rue qui abrite mon bar préféré.
Si le livre est comme cette erreur commise, alors c’est même pas la peine. Mais je serais curieuse de savoir ce qu’il dit des villes que j’ai déjà vues…

Après avoir pris le temps de lire ce post en entier et non pas les trois premiers mots je reconnais volontier que l’intérèt de ce livre me paraît très limité et que l’on risque vite de tomber dans les préjugés et les idées reçues.

Il y a certainement bien plus de villes magnifiques en Allemagne (et nous le savons tous) que de villes moches.

C’est vrai, mais c’est comme le dit l’auteur: Les villes qu’on trouve joli en général ne le sont pas partout, et comme touriste on évite ces quartiers.
Son Abreiseführer est un livre typique qu’on achète dans un magasin de presse, à la gare. On le feuillette un peu et rit sur les histoires et le style. Mais comme idée c’est pas mal! Moi aussi j’aimerais bien voir pareil pour la France et les autres pays. :slight_smile: