Je viens d’entendre à la radio une interview de Charles Lewinsky à l’occasion de la sortie de son livre Melnitz en français, ça m’a l’air fort intéressant…
Attention, c’est un pavé (presque 800 pages) mais il paraît que langue est superbe, facile à lire, captivante, et je trouve le sujet original, car les Juifs de Suisse, on n’en entend pas beaucoup parler et leur destin diffère partiellement de celui de leurs coreligionnaires dans le reste de l’Europe.
… de toute façon, les Genevois sont une ville « mondiale » à part, qui n’a rien à voir avec la Suisse (ni même romande)
Certes, ça s’explique, et je n’en fais pas un drame, néanmoins, c’est quand-même - un tout petit peu - bizarre pour un journal suisse de classer « étranger » un roman qui n’est non seulement suisse mais qui traite aussi d’une réalité exclusivement suisse - à fortiori pour un journal (bien fait, d’ailleurs), qui est hypersensible dans tout ce qui touche aux questions de « cohésion nationale » et qui se présente depuis sa naissance comme l’organe central d’une Suisse romande unifiée (qui n’existe pas…), qui devrait (et doit, c’est vrai) lutter sans cesse pour être considérée et accepté en tant que « suisse » en Suisse…
mais on revient toujours au même… qu’est ce qu’il est étrange ce beau petit pays…
EDIT:
Bon, en regardant de près, ça semble surtout s’expliquer par l’ignorance et/ou le bordel dans leur listes: dans les romans étrangers on trouve Lewinsky, Lötscher et Suter, dans les romans suisses il y a des tonnes de romands mais également Schlink et encore un Suter plus Dürrenmatt
Tout comme l’histoire des juifs en Suisse en général, encore très/trop méconnue.
« Ce fut en 1856 seulement qu’un arrêté fédéral instaura l’égalité sur le plan commercial et juridique et accorda aux juifs le droit de vote et d’éligibilité au niveau cantonal et fédéral, mais non communal. Les pressions internationales exercées en particulier par la France, les Pays-Bas les Etats-Unis - en 1863, les deux premiers pays avaient assorti la conclusion de traités de commerce et d’établissement à l’octroi de la liberté pleine et entière d’établissement pour les juifs - débouchèrent enfin sur une révision partielle de la Constitution en 1866, accordant cette liberté. Avec la révision totale de 1874, les juifs eurent aussi la liberté de culte. » hls-dhs-dss.ch/textes/f/F11376-1-4.php
Je me souviens, ce n’était qu’ à l’occasion de l’élection de Ruth Dreifuss*, que j’avais appris qu’ existaient des villages « juifs » dans le canton d’Argovie, où, après avoir été refoulés des villes, les juifs de la région pouvait s’intaller librement, dont Endingen, d’où Dreifuss était originaire.
*début des années nonante ; deuxième femme dans notre Bundesrat (gouvernement) première Présidente de la Confédération