Monnaie unique : Allemagne qui rit, France qui pleure

voici un excellent article sur l´Euro.

Deuxième puissance exportatrice mondiale, l’Allemagne est quasi le seul pays à profiter de l’Euro, voulu par elle, taillé pour elle. La crise actuelle de la monnaie unique s’est traduite par une divergence des économies de la zone (là où l’euro devait favoriser au contraire l’unification), et pour la plupart des pays (à commencer par la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Irlande mais aussi la France) par des taux de chômage élevés, une forte inflation des produits de grande consommation, la sous-compétitivité chronique des entreprises, l’accélération des délocalisations industrielles et la dégradation rapide des finances publiques. Pendant ce temps-là, l’Allemagne semble plutôt gagnante dans le jeu de la mondialisation marchande et son pendant monétariste : l’euro fort. Le fameux «modèle allemand» étant caractérisé par une économie en relative bonne santé, nos dirigeants n’ont de cesse que de vouloir aligner sur lui la France, par exemple dans le domaine de la fiscalité. Mais ce « modèle allemand » est-il vraiment une panacée, une sorte de remède miracle ? Rien n’est moins sûr. Et contrairement à ce que suppose l’utopie néolibérale, pas plus que les hommes, les nations ne sont interchangeables. Voilà qui n’empêche certes pas de s’inspirer de ce qui marche ailleurs que chez nous. Mais la France n’est pas l’Allemagne, loin s’en faut. L’Observatoire de l’Europe a donc demandé à M. Romain Rochas, ancien chef de Division à la Cour des comptes européenne et auteur de nombreuses analyses sur l’intégration et sur l’euro publiées ici même, si et comment la France pouvait rapprocher son économie du modèle allemand afin de pouvoir, comme l’Allemagne, tirer son épingle du jeu de l’Euro, à défaut d’en sortir complètement. Romain Rochas évoque trois pistes - culturelle, économique et monétaire - pour tenter de comprendre ce qui différencie profondément la France de l’Allemagne réunies dans la même monnaie et soumet quelques réponses.
observatoiredeleurope.com/Mo … a1496.html

jean luc :wink:

Il ne faut tout de même pas oublier que l’une des conditions posé part François Mitterrand pour la réunification de l’Allemagne (traité 2 + 4 ou traité de Moscou de 1990) était justement que la République fédérale accepte d’abandonner le Deutsch mark au profil de l’Euro qui, à l’époque apparaissait un yeux des Allemands comme une monnaie faible.

Cette condition avait été posé part la France justement pour que celle-ci dispose enfin d’une monnaie forte, et l’avenir lui a donné raison : l’Euro est en effet devenu une monnaie forte (et même trop forte puisqu’elle pénalise nos exportations vis à vis du Dollars mais la Suisse se trouve dans le même cas de figure avec sa propre monnaie).

Donc, pour résumer l’Allemagne n’est pas la seule à profiter de l’Euro.

Si tous étaient d’accord pour reconnaître que l’intégration européenne devait être renforcée et accélérée, des divergences fondamentales apparurent concernant l’ordre des priorités : l’Allemagne défendait le renforcement des pouvoirs du Parlement européen. La France soutenait la mise en place de l’Union Economique et Monétaire par une Conférence intergouvernementale et voulait gagner la RFA au projet, alors que celle-ci souhaitait d’abord plus de convergences entre les économies avant d’envisager une union monétaire. Or la France avait déjà consenti à ce que le modèle de la Bundesbank soit appliqué à la Banque centrale européenne. En décembre, Helmut Kohl finit par accepter la réunion d’une Conférence intergouvernementale et de faire le lien entre les deux dossiers. Elisabeth Guigou et Jacques Delors jouèrent un rôle clé auprès de François Mitterrand pour le convaincre d’accélérer le processus et relancer le débat sur l’Europe politique.

cle.ens-lyon.fr/44506211/0/fiche___pagelibre/

Donc dans cette affaire il n’y ni une Allemagne triomphante et sûre de sa puissance, ni une France faible et humiliée part la puissance économique de l’Allemagne mais un véritable partenariat gagnant-gagnant sans lequel la paix en Europe est impossible.

De plus je rappelle que l’Allemagne et la Grèce (ainsi que le Portugal) ont la même monnaie commune, en l’occurrence l’Euro et que donc tout le monde se trouve, in fine dans le même bateau.

Seule une véritable solidarité européenne est garante du système actuel et non pas un égoïsme national qui nous rapprocherait plus du XIXè siècle plutôt que du XXIè siècle où les enjeux écologiques prennent (et prendront de plus en plus) des dimensions considérables (y compris en terme d’immigration). :wink:

il est bon que tu rappele certaines vérités , n´en déplaise à certains , l´Allemagne ne voulais pas de l´Euros , c´est la France qui l´a imposait.De plus c´est volontairement que certain pays (Italie, Grèce )ont falsifier leurs comptes pour rentrer dans l´euros. Les problèmes que la Grèce a , c´est de sa faute .Le problème est si la Grèce coule , on coule aussi. Je me demande ce que dirais les retraités de la fonction publique, si l´état ne peut plus payer les retraites .Je les rassure aussi , je serais moi aussi dans la merde. :imp: :imp:

jean luc :wink: