Article paru dans le Süddeutsche Zeitung (mai 2010)
Extraits:
Munich : une insolente jeunesse…
Alors que le pays vieillit, avec un taux de natalité au plus bas, la capitale de la Bavière connaît un véritable miracle démographique. Munich est bien LA ville allemande du baby-boom.
L’an passé, 14 306 enfants y sont venus au monde. On n’avait pas vu ça depuis le pic de 1969. Du coup Munich arrive à peine à construire suffisamment de crèches, de jardins d’enfants, et de garderies. A l’inverse des villes de l’Est où l’on ferme des crèches…
La ville créera 900 places de crèches et 800 supplémentaires de jardin d’enfants rien que pour l’année 2010. Le nombre d’habitants ne cesse de croître en progression constante depuis le début du XXIe siècle.
Plusieurs facteurs entrent en jeu pour expliquer ce phénomène :
Munich est une ville très belle qui jouit d’une qualité de vie très élevée. Mais c’est aussi une ville où il est pratiquement impossible de louer un appartement de quatre pièces pour moins de 1000 euros par mois. Ici difficile de s’en sortir avec un salaire normal sans avoir un second emploi, situation difficile pour les enfants. C’est pourtant dans ce bastion de célibataires que le nombre de naissances explose, ce qui contraste avec la crainte de l’Allemagne de voir sa population vieillir sévèrement dans les années à venir.
D’ici à 2013, 43% des enfants de munichois de moins de 3 ans devront avoir une place en crèche ou garderie. C’est encore trop peu pour satisfaire aux besoins : les deux tiers des mamans souhaiteraient mettre leurs enfants en crèche.
Munich est aussi la deuxième ville universitaire du pays, elle attire donc beaucoup de jeunes qui pour beaucoup, de part le cadre de vie et les structures économiques et sociales présentes, restent sur place après leurs études et y fondent une famille.
La ville possède une douceur de vivre avec un mélange de calme, de verdure, de sécurité, de culture et de petits restaurants qui attirent les familles.
En outre, le taux de chômage de Munich, fin 2009 donc en pleine crise, est resté inférieur à 5 %, à la limite du plein emploi.
Mais en pratique ce n’est pas si simple. Certains quartiers ne s’adaptent que lentement aux familles, de part le manque de terrains et d’espace. Il faut également bien situer les crèches et garderies en sécurité et proche des écoles, au cas où l’on reviendrait à la journée scolaire continue…