En dépit de conditions d’existence difficiles, une mère essaie d’empêcher ses trois fils de fréquenter les néo-nazis du Sud-Tyrol. En vain. Le constat d’un échec : mobil.derstandard.at/13995078226 … Kampf?dst=
Vraiment abasourdi ! J’ai relu plusieurs fois l’article !Je plains la pauvre mère !
Y a -t-il des moyens de sortir ces jeunes de cette voie sans issue , avant qu’ils ne sombrent dans la criminalité ? Je sais qu’il existe en Allemagne des associations formées par des jeunes néo-nazis repentis qui peuvent venir en aide à de tels gens. Cela existe-t-il chez toi ?
Il faut d’abord considérer que chez nous, il y a deux contextes : le contexte pan-allemand d’abord, et le contexte de l’Etat italien ensuite.
Quand on voit dans quelle situation de déliquescence est tombé l’Etat italien ces dernières années dans le concert européen, il est évident que les partis qui veulent déborder le parti populaire conservateur traditionnel sur la droite en prônant l’instauration d’un Etat libre ont le vent en poupe. Le SVP (qui a fait alliance avec le PD pour pouvoir envoyer des sénateurs et des députés à Rome) a perdu d’ailleurs la majorité absolue l’année dernière. On lui reproche trop de compromission avec l’Etat italien.
Ici, on est un peu comme dans les Sudètes dans les années 30. Si dans les villes et dans le Bas-Pays, la population est assez mélangée et les contacts avec les autres ethnies usuels, dans les communes rurales, à près de 100 % d’Allemands, c’est autre chose. On est entre soi, et on essaie de se démarquer face à « l’étranger ». On s’isole de plus en plus, surtout dans les vallées écartées hors des grands courants de circulation des hommes et des idées.
On idéalise un monde pangermanique, en oubliant qu’en fin de compte, l’Autriche, qui avait été « puissance garante » de l’autonomie, ne verrait pas d’un très bon oeil un rattachement de la province transalpine à la "mère patrie).
En général, les jeunes sont conscients de notre situation de carrefour de l’Europe, et des avantages du bilinguisme. Et les Italiens l’ont très bien compris aussi, d’ailleurs, ainsi que les immigrés qui mettent leurs enfants à l’école allemande, pour leur offrir davantage de chances.
Quant aux structures d’accueil des néo-nazis… C’est toujours une question d’éducation, et de fréquentation de milieux qui se substituent à un cocon familial inexistant.
dommage, je n’arrive pas à le trouver en Français et je manque de temps en ce moment…
mais de toute façon, je me demanderai toujours comment on en arrive à adhérer à des idées néo-nazis,
avec tout ce qui s’est déjà produit…
Le rapprochement ne plairait pas à certaines personnes, mais le Tyrol du Sud est la patrie d’un groupe très controversé, FreiWild… dont le chanteur était un néo-nazi (et qui a aujourd’hui encore pas mal de tâches brunes, quoiqu’ils en disent…).
@ Kissou
C’est ça (je suis d’ailleurs abonné au journal). Mais je ne savais pas que tz avait une version française ! Mais après tout, si tu as un problème pour comprendre certaines choses, on est là pour un coup, non ?
Tu vis à Bordeaux, Kissou, loin des frontières, tu ne peux pas comprendre Francfort (la perte de l’Alsace-Lorraine, les 5 milliards), Versailles (la honte pour la France, la fondation du Reich dans la Galerie des Glaces, la honte pour l’Allemagne en 1919, 1-1, balle au centre) ou St-Germain pour l’Autriche, ou la tragédie de l’Option pour les Allemands du Sud-Tyrol, qui déchire encore les familles à travers les générations, comme en Alsace d’ailleurs à la même période (mon père et mon beau-père ont combattu sous le même uniforme).
Les idées néo-nazies, c’est toujours une dynamique de groupe, renforcée aujourd’hui par la musique. Quand on est défavorisé, qu’on n’a pas eu une bonne scolarité, des conditions familiales désastreuses, qu’on voit que les immigrés ou les réfugiés ont la belle vie sans se fouler (vision certes très superficielle, les immigrés travaillent, et dur encore, les réfugiés n’ont pas le droit de travailler, mais c’est partout la même chose, les petits trafics rapportent plus qu’un travail régulier), et qu’on vous laisse entendre qu’on est toujours sous le joug d’une capitale très éloignée (bien que notre autonomie soit un modèle du genre, mais on veut toujours plus), avec une gendarmerie dans chaque patelin, alors, on aimerait bien montrer qu’être Allemand, c’est être quelqu’un, nous c’est nous, et eux c’est eux, on ne se mélange pas… Alors que c’est justement cette cohabitation qui fait la force et la richesse de la région, mais quand on a l’impression de ne pas être convié au festin…
J’ajouterai pour compléter qu’au Sud-Tyrol, les structures associatives sont extrêmement denses, avec les pompiers volontaires dans chaque village, un système de protection civile très au point, sans parler des associations culturelles, chorales, etc. Mais pour un adolescent, c’est toujours la vie sur le fil du rasoir, il suffit de pencher d’un côté ou d’un autre, quand la personnalité est ballotée entre toutes les influences contradictoires. Et n’oublions pas le pouvoir des réseaux sociaux…
Andergassen : le lien que j’ai trouvé est aussi en allemand… à mon grand désespoir…ce n’est donc pas parce que je suis loin de la frontière que je ne comprends pas, mais juste parce que j’arrive pas à trouver un @##@¤ de scrogneugneu d’article en français !
par contre, je comprends très bien ta vision du sud-tyrol, et j’apprends plein de choses en te lisant… mais est-ce vraiment une bonne raison que de penser que ces jeunes là (les 3 fils de cette femme), ont adhéré aux idées néo-nazis juste parce qu’ils vivent en Sud-Tyrol ?
Tu crois que les mêmes fils, mais élevés en allemagne, n’auraient pas viré vers le mauvais front ?
Dans l’état actuel des choses, il ne s’agit plus de se demander, mais d’agir. Selon les derniers sondages, dimanche prochain, dans 9 pays de l’UE l’extrême droite pourrait sortir en tête. Et la plupart de ces partis ont des liens clairs, bien que non affichés, avec les milieux néonazis. Le FN aussi, quoi qu’ils en disent.
Dimanche soir, on pourra tous se demander comment 25% des électeurs français en arrivent à adhérer aux idées d’un parti dont les candidats posent devant des drapeaux nazis ou « likent » mein kampf sur facebook.
agir Mislep ?? je veux bien mais comment ?? je vois pas comment moi, je peux empêcher des jeunes d’avoir des idées néos-nazis…
certes si dans mon entourage proche, certains jeunes viraient de ce côté, je me ferai une joie (enfin… façon de parler), d’essayer de leur faire comprendre que "tout mais pas ça "…
mais sur un plan national, ou européen, je ne vois pas comment nous on peut agir…
c’est la même chose que les jeunes qui partent faire le Jihad en Syrie… les parents sont aussi catastrophés (du moins certains) que cette mère qui voit ses 3 enfants devenir néo-nazis, mais rien n’est fait…
Je ne prétends pas que le fait d’être allemand au Sud-Tyrol implique automatiquement l’adhésion aux idées néo-nazies.
Mais tout mouvement démagogique va chercher des responsables pour les mauvaises conditions d’existence de ses adhérents : pour les nazis, les Juifs étaient le malheur de l’Allemagne, tout comme les bolcheviks (les prolétaires n’ont pas de patrie, comme les Juifs d’ailleurs), au Sud-Tyrol, c’est (soi-disant)l’oppression de Rome, de la gendarmerie, de la garde des finances omniprésentes. Et enfin, il y a dans le nazisme et ses successeurs un aspect eugénique qu’il ne faudrait pas négiiger : persuader des individus quelconques, à l’intellect peu développé et au physique désavantageux, qu’ils sont l’élite, qu’ils sont aussi bogoss que Hitler et Goebbels étaient grands et blonds, et d’allure fringante comme ce dernier (qui avait un pied-bot), mais que hors de la masse, ils ne sont rien, et que seule la meute peut leur offrir quelque refuge.
En fait, c’est comme la Scientologie, il est très difficile d’en sortir, car on sait qu’on sera impitoyablement pourchassé.
Toute ton analyse est très pertinente, voire la meilleure que j’ai pu lire sur le net.
En ce qui concerne l’Allemagne de l’Est, c’est exactement ça: ce sont souvent des gens pas franchement beaux, sans grande qualité intellectuelle. Alors forcément, quand quelqu’un leur affirme qu’ils sont « la race supérieure » quoiqu’ils soient, juste pour une affaire de naissance et d’origine… (la seule chose qui ne changera jamais, c’est bien de se sentir supérieur pour une chose qu’on n’a même pas faite)
Dans Tréves que Nazis etes une plague que on pas du tout grávite.
C´est Safet Babic, le chef de Parti NPD dans Rhine Paladine.
Il dire etranger devoir dehors allemagne, mais il est une etranger(jugoslave) meme.
Il dire Turc je ne pas habite a allemagne, mais il manger de toutes sents dets Döner.
Il penser il est a aryn, mais il est une pauvre saucisse sans cervelle.
On assiste parfois à des parcours de vie inattendus ; tout n’est pas forcément scellé une bonne fois pour toutes. A ce propos , le parcours de Holger Apfel , ancien chef du NPD est significatif.
Trouvant son parti non réformable (je suppose que , comme Marine Le Pen , il voulait transformer la ligne dure en une ligne soft plus sortable et plus fréquentable ) il l’a abandonné et s’est installé en Espagne où il tient un restaurant.
" Dans son restaurant , pas de politique ; tout le monde est bienvenu , même des gens de gauche ou des gens d’autres nationalités.Mais il ne renie pas pour autant le slogan selon lequel " il faut stopper l’immigration de masse".Pour lui , dans les zones à forte concentration urbaine , le contrôle de l’immigration ne doit pas être un tabou , déclare-t-il , lui qui aujourd’hui se trouve être un immigrant." Die Zeit online
« Raus », euh… C’est très connoté, hein… Ca faisait partie de la panoplie de l’Occupation : « Raus, Achtung, Ausweis (pour passer la ligne de démarcation), Kommandantur, Bahnhof (le cheminot de la Reichsbahn qui supervisait les agents SNCF)… »
Exit est neutre et plus policé.
Réponse tout à fait subjective déterminée par mon « Sprachgefühl » personnel ; « Exit » me semble , dans ce domaine , moins agressif et plus neutre que « Raus » ; « raus » , c’est un ordre tandis que « exit » est plutôt une indication.Mais je peux me tromper. A confirmer.
"Exit " , c’est le terme que l’on voit souvent au dessus des portes de sortie des salles de concert , de cinéma , de théâtre .
EDIT ; Andergassen , on s’est croisés !
====Hélas!!!. Et pourtant ce n’est pas de la faute de la langue allemande si Hitler était germanophone!!!
Kissou a écrit :
Effectivement j’ai tout de suite pensé aux procédés des recruteurs pour faire le Jihad en Syrie. Et en fait pour moi, ces deux formes d’extrémismes sont aussi effroyables. D’autant plus effroyable que l’une sert de plus en plus de prétexte à l’autre, et quand on regarde de plus près c’est la même chose : la même haine raciale, la même intolérance et le même antisémitisme.