Il semble que ce soit là un « serpent de mer » qui remonte périodiquement à la surface de la vie politique , dont on parle un certain temps et qui , comme tous les serpents de mer , replonge dans l’oubli.Or , d’après l’article de die Welt online mis en lien , ce projet de fusion entre certains Bundesländer, par souci de plus grande éfficacité économique face aux régions européennes semble trouver de plus en plus d’adeptes.Autre raison invoquée par les tenants de ce projet; diminution de l’importance des effectifs des instances politiques régionales qui coûtent cher.
Comme le rappelle l’article , depuis la création de la République Fédérale , seul un projet de fusion a été concrétisé ; celui de la fusion en 1952 du Pays de Bade avec le Württemberg , ce qui a donné le Land de Baden Württemberg.
Les grands perdants , dans ces fusions , seraient , on s’en doute , les länder les plus endettés qui y perdraient leur indépendance.
Petit rappel : La Bundesrepublik actuelle avec ses 16 länder ;
Ce que pourrait donner une fusion les réduisant au nombre de 9 :
En fait, le problème est mal posé. Il est totalement aberrant de conserver des anciennes frontières qui, souvent, n’avaient aucun fondement historique. Il s’agissait au départ, lors de la création des zones d’occupation, de démanteler la Prusse, racine de tous les maux. La Saxe-Anhalt réunit des territoires totalement disparates, il n’y a rien de commun entre l’Altmark et la région de Zeitz. On pourrait carrément supprimer l’ancienne frontière Est-Ouest comme l’a fait par exemple la Deutsche Post avec sa réforme des codes postaux. C’est dès 1990 que l’on aurait dû faire la réforme en profondeur, en créant une nouvelle Allemagne sur des bases nouvelles. Mais on est parti de l’article 23, qui prévoyait une adhésion de territoires, quels qu’ils soient. La réforme territoriale aux fins d’économie s’est faite au niveau des länder, avec la réduction drastique des arrondissements. Mais tant qu’on conservera les anciennes frontières, et surtout la frontière RFA-RDA, on n’en sortira pas.
Hesse-Thuringe-Saxe serait un exemple parfaitement viable, en y ajoutant la pointe sud de Saxe-Anhalt. Démantèlement de la Basse-Saxe, avec l’ancien Hanovre rattaché au reste de Saxe-Anhalt et au Brandebourg. Et à l’ouest, une Rhénanie-Westphalie complète, depuis la frontière française. Ne resteraient pratiquement que les deux Etats du Sud se suffisant à eux-mêmes.
Une analyse intéressante et concise à la quelle mes faibles mais existantes connaissances historiques et en géopolitiques de l’Allemagne, ne peuvent qu’adhérer. Un bon point de départ, merci à tous les deux pour l’information et son analyse
Tu es sûr que les Hessen veuillent partager leur espace avec les Thuringeois?.. le land de Francfort la richissime, dans le même territoire que des trous noirs économiques tels que Saalfeld ou Gera?
On ne peut pas faire autrement, Dresden. Le fort doit épauler le faible. De toute façon, la Hesse a pas mal de zones à faible structure, surtout dans le Nord et la Rhön. L’un dans l’autre, les armes se confondent sur la plaque d’immatriculation. C’est comme en Bavière même. Des régions sont fortes, d’autres, du fait de la longue coupure de leurs marchés traditionnels par le rideau de fer, se sont totalement destructurées. Au fil de l’histoire, il y a eu des mutations, la Souabe, le Wurtemberg, la Haute-Bavière étaient autrefois des pays pauvres, des terres d’émigration, tandis que les régions de part et d’autre de la frontière avec la Saxe ou la Bohême étaient relativement prospère, grâce à une interpénétration des marchés approvisionnés par de nombreuses manufactures. Après l’évacuation des Allemands des Sudètes et la division de l’Allemagne, ces liens n’existaient plus. De même que la Suisse, l’Autriche de la première République ou le Sud-Tyrol. L’industrialisation, l’essor du tourisme, l’intégration européenne, ont changé la donne.
Tu permets que j’encadre ta première phrase et la distribue à tous les Wessis qui s’énervent sur le SoliBeitrag?
Puis, le hessisch, ça ressemble pas un peu au thüringisch?
Si les Allemands sont aussi attachés à leurs länder que les Français à leurs départements (moins à leurs régions, qui sont plus récentes) , il risque d’y avoir une certaine résistance à la base.
Et pourquoi pas rétablir la Prusse, en tenant compte des entités géographiques actuelles qui ne font plus partie de l’Allemagne bien-sûr, cela diminuerait aussi le nombre de Länder
« Celui-là, c’est un Prussien : il vient de Sarrebruck » (Erckmann-Chatrian)
Ce que Valdok a oublié de faire, c’est de préciser la date de sa carte, qui date d’avant les grandes annexions de 1866 ! (Hanovre, Hesse-Nassau, Schleswig-Holstein notamment).
Il y a trois Länder discutables: Le Anhalt, Berlin et la Sarre. Le reste est assez clairement défini dans les têtes, même au prix de petits arrangements avec l’histoire.
La fusion Brandenburg/Berlin a déjà été refusée par Potsdam, ne vous attendez pas à un changement dans les trois mille ans à venir.
Les rumeurs de rapprochement entre le Palatinat et la Sarre reviennent régulièrement, mais c’est du théorique et surtout la sempiternelle question de l’équilibre des forces dans la nouvelle union qui coince.
Le Anhalt est une aberration qui n’a pour seul but de faire oublier la Prusse. Les Brandebourgeois eux-mêmes ne tiennent pas particulièrement à se rappeler à ce souvenir, donc n’espérez pas un remembrement de la partie prussienne et de le partie saxonne à ces deux Länder respectifs dans un avenir même vaguement lointain.
La situation est bloquée de partout, donc les seize Länder resteront. Temps perdu d’aller chercher plus loin. Surtout que si on y regarde de près, c’est plutôt la division de la Bavière qui me saute aux yeux. Les Franconiens n’ont rien à faire avec les Bavarois.
Entièrement d’accord, j’avais un doute qui maintenant me crève les yeux.
C’est certain et c’est dommage car la Prusse et la maison des Hohenzoller font partie de l’ histoire de l’Allemagne. De plus la position de la Prusse était moins revendicatrice que l’Empire de Napoléon 1er. D’ailleurs il me semble que ce dernier a indirectement provoqué le réveil de l’identité germanique, d’abord par l’admiration ensuite par la haine. Puis le dix neuvième siècle a vu bien des courants devenus certes condamnables et intolérables à notre époque mais qui forgent l’histoire de l’Europe tout entière (Impérialisme hors des frontières géographiques et linguistiques naturelles : Napoléon I, Napoléon III), le colonialisme largement pratiquée par la France et l’Angleterre, et je ne parle pas de l’esclavagisme où l’on peut encore associer Napoléon I.
l’'Allemagne a toujours ses seize Länder de toute façon. Et même en supprimant des régions, la France en compte toujours 18 qui sont loin d’avoir l’autonomie des Länder allemands.
L’échelon en dessous du land est le kreise qui est de la taille de l’arrondissement français.
Ses attributions sont elles comparables à celle du département?