On pourrait créer une rubrique que chacun alimenterait au fil de ses lectures en allemand ou en français.
Je commence avec l’ auteure allemande que je préfère Sybille Berg. Malheureusement un seul de ses livres a été traduit ein Paar Leute suchen das glück und lachen sich tot / chercher le bonheur et crever de rire, une écriture au vitriol avec des personnages condamnés au pire et un humour décapant.
le dernier livre que j’ai lu: Frau Sartoris de Elke Schmitter. Le destin d’une Madame Bovary dans l’Allemagne du miracle économique mais sur fond d’intrigue policière.
Et les livres qui m’auront le plus marquée au cours de cette année 2008…Dans le désordre: Thomas Glavinic (Autriche) der Kameramörder/le tueur à la caméra, Arno Geiger (Autrichien) Es geht uns gut/tout va bien, Julia Franck die Mittagsfrau, Sasa Stanisic Wie der Soldat das Grammofon repariert / le soldat et le gramophone et Leo Perutz (je l’ai découvert cette anné), un auteur de la première moitié du 20ème siècle qui a surtout placé l’intrigue de ses romans historico-policier dans la fin de l’empire austro-hongrois: der Meister des Jüngsten Tages/ le maître du jugement dernier, zwischen neuen und neuen/le tour du cadran et der schwedische Reiter/ le cavalier suédois…
Et encore bien d’autres, j’attends vos Tipps, j’aime découvrir de nouveaux auteurs et de nouveaux romans. A bientôt, bis bald…
OK pour la rubrique, mais en ce qui concerne ta liste finale de bouquins, je ne vois pas en quoi cela constitue des Tips si tu ne donnes aucune info sur l’auteur, le genre, l’histoire ou ce que tu as aimé dans le bouquin.
Merci de développer un peu
Vous avez raison, je vais un peu plus développer
Frau Sartoris.
Roman racontée à la première personne ( par Madame Sartoris). On y trouve deux récits; le premier la vie de Madame Sartoris (sur une vingtaine d’année) et le deuxième celui d’un accident de la route avec délit de fuite ayant provoqué la mort d’un piéton. Ce n’est qu’à la fin qu’on rassemble toutes les pièces du puzzle. Car ces deux trames (La vie de Madame Sartoris et l’accident/meurtre) finissent par se retricoter pour n’en former qu’une seule.
Le récit débute par un retour en arrière, madame Sartoris n’est pas encore mariée et vit un premier amour court, idéalisé qui se termine aussi brutalement qu’il a commencé. Mais cette première expérience aura des répercussions sur la vie de Madame Sartoris, celle de son futur mari, de sa fille et d’autres encore.
J’ai aimé l’écriture simple mais énergique avec en toile de fond l’Allemagne provinciale du miracle économique.
Arno geiger, es geht uns gut/ tout va bien
Philipp vient d’hériter de la maison de sa grand-mère à Vienne. Héritage bien encombrant tant sur le plan matériel que sur le plan psychologique. On suit donc la famille de Philipp sur trois générations: ses grands-parents maternels opposés aux nazis après l’Anschluss mais dont el fils aîné jeunesse hitlérienne enragée fera partie des derniers à se battre dans Vienne lors de l’arrivée des troupes russes. Sa mère, Ingrid, en rupture avec ses parents après son mariage avec son père issu lui d’une famille impliquée dans le régime nazi, père qui aurait peut-être assisté aux dernières heures du frère d’Ingrid ( était-ce bien lui d’ailleurs…), son père farfelu et sa soeur Sissi.
J’ai aimé ce livre parce que le récit n’est pas linéaire, la trame conductrice est le présent de Philipp dans la maison de sa grand-mère et des coupures ne respectant pas l’ordre chronologique sur les grands-parents, parents…On suit aussi un bon morceau d’histoire autrichienne avec une écriture pleine d’humour.
Thomas Glavinic, le tueur à la caméra
Deux couples d’amis se réunissent pour un long week end. Mais voilà qu’un tueur psychopathe qui vient d’assasiner deux enfants rôde dans les parages. Police, armée, mais aussi télévision, journalistes et curieux se lancent dans une chasse à l’homme hallucinée. L’étau se resserre, les deux couples, pris dans l’hystérie, se retrouvent de plus en plus impliqués.
Sasa Stanisic, wie der Soldat das Grammofon repariert
C’est un roman sur l’exil sur fond de guerre de Yougoslavie. Aleksander petit garçon plein d’imagination avec une vie intérieure riche vit dans un monde qu’il croit magique. MAis tout se déglingue, survient la guerre l’exil en Allemagne. Bien que traitant d’un sujet grave, l’écriture reste gaie et poétique. Sasa Stanisic a été la révélation littéraire, il écrit en allemand.
Pour finir, Leo Perutz.
Quand j’ai lu son premier roman , der Meister des Jüngsten Tages/le maître du jugement dernier’', j’ai vérifié une bonne dizaine de fois la date de parution. Ecrit au début des années 2O, l’action se situant au début du vingtième siècle dans l’empire austro-hongrois à Vienne, j’ai été surprise par la modernité du récit et de l’écriture.
Quel est le rapport entre le suicide d’un peintre, d’un officier, d’un ingénieur, d’une pharmacienne et d’un comédien? Qu’est-ce qui a pu les pousser au suicide? Le roman commence par la fin, sans nous en donner la clé, on ne découvre qu’à la dernière page, le fin mot de l’histoire. Le Baron von Yosch, mis en cause, se lance dans une enquête qui finit par toucher au surnaturel. Mais est-ce bien le réel, ne sommes-nous pas manipulés? J’ai aimé l’analyse psychologique des personnages, le suspense omniprésent, la description de ce Vienne et la succession déroutante des événements.
zwischen neun und neun / le tour du cadran
Stanislas Demba, étudiant fantasque, a volé trois livres précieux à la bibliothèque et il décide de les revendre. Mais l’acheteur appelle la police et Stanislas Demba échappe de peu aux policiers en se jetant par une fenêtre . On suit pendant 24 heures (entre 9 heures et 9 heures) les péripéties de Stanislas Demba errant dans Vienne vêtu d’une curieuse façon et semant l’étonnement et la consternation sur son passage. A la recherche d’argent et d’aide, les situations aussi grotesques que drôles ou tragiques s’enchaînent, et la fin est surprenante.
J’espère vous avoir mis en appétit et attend vos suggestions.
Merci, c’est nettement plus intéressant !
Le Leo Perutz me tente bien !
Je suis ravie de ce sujet, parce que ma culture se limite surtout aux classiques (et encore, je suis loin d’en avoir lu beaucoup, mais disons que j’en ai une idée… ), mais je ne sais jamais trop dans quel direction partir pour sortir des sentiers battus… J’ai acheté deux bouquins au hasard cet été, pas encore eu le temps de lire le deuxième Je vous dirai quand ce sera fait !
Le premier :
Hartmut und ich de Oliver Uschmann
Sous une forme qui approche de la nouvelle (chaque chapitre = un nouvel épisode), on entre dans le quotidien de deux jeunes Allemands qui vivent en colocation : le narrateur et son pote Hartmut. Ils sont tout ce qu’il y a de plus banals, un peu bohème, un peu de bric et de broc… Mais ce qui vient pimenter leur vie, c’est que Hartmut a régulièrement des idées fantasques, comme créer un service de coaching de développement personnel par e-mail ou participer à une émission de télé-réalité… Le narrateur observe, mi-inquiet, mi-amusé, mais finalement toujours content de se laisser embarquer malgré lui dans ces situations cocasses.
J’ai bien aimé le sujet léger, drôle, le fait que chaque chapitre est indépendant… Langue pas très facile tout de même dans la mesure où c’est beaucoup de slang générationnel.
Apparemment ce livre a eu du succès car il y a eu une suite.
Bon alors j’ai lu le deuxième bouquin
Je l’ai trouvé plutôt pas mal à vrai dire. Pas un grand chef-d’œuvre, mais agréable à lire. Linguistiquement plus facile que le premier.
Il s’agit de Halbnackte Bauarbeiter de Martina Brandl.
Alors ça commence un peu comme un roman à la Bridget Jones, genre dont on a été plus qu’abreuvés depuis des années, mais bon qui permet toujours de passer un bon moment. C’est une femme de 38 ans, célibataire, qui vit en coloc, qui a un job pas trop passionnant (le seul truc original, c’est qu’elle est freelance ! Pour une fois ça change… ) Bref, elle végète un peu… Jusqu’à plusieurs rencontres quasiment simultanées avec de beaux jeunes hommes, bien plus jeunes qu’elle…
En somme, on est dans un roman mi-comique mi-eau-de-rose jusqu’à environ la moitié. Ensuite, il faut avouer qu’il y a un passage où ça s’enlise totalement, on a l’impression de faire du sur place, j’ai vraiment dû m’accrocher… Mais la fin (ou plutôt tous les événements de la fin) sont si inattendus que pour moi ça vaut bien le coup de lire le bouquin ! C’est rafraîchissant…