Ostalgie quand tu nous tiens !

Le Palast Hotel, situé un peu en biais en face du Palais de la République, non loin du musée de la DDR de Berlin, hébergeait les hôtes de marque et les personnalités invitées par la DDR. Parmi les 7 restaurants du bâtiment, la Domklause était les restaurant le plus chic de Berlin. Il a fonctionné de 1979 à 1992.
Il vient de rouvrir, le 10 octobre dernier, sous la houlette de son ancien second de cuisine, qui , pour l’occasion, est devenu chef.
Ambiance des années 80,même mobilier, slogans politiques de la DDR, portraits de Marx, Engels et Lénine, matériel de l’époque, tout y est.
Il s’appelle aujourd’hui, on l’aurait deviné, DDR- Restaurant Domklause !
Petite visite guidée, menus, boissons…etc:
http://www.ddr-restaurant.de/de/restaurant/

Je crois qu’ils en ont parlé aujourd’hui sur la 2 à Télématin.

Autant j’ai tendance a voir l’ostalgie avec beaucoup (trop) de sympathie, mais la, mettre des tableaux de Lenine, Marx et redonner a l’Ostalgie ce cote politique qu’elle n’a pas toujours, ca j’apprecie beaucoup moins. Il faudrait savoir: Soit on fustige la RDA, anciennce dictature quand meme, soit on l’eleve en statut « vintage », a la « c’etait l’bon temps » pour faire vendre.
Puis d’ailleurs c’est a coup sur un restaurant dont la plupart de la clientele sera non-« Ossi », comme le musee d’a cote qui, pour ses gens la, ne represente aucun interet, y’a qu’a aller taper la discute avec Mamie, c’est pareil et meme plus interessant que le musee.

Ridicule. L’ostalgie pour les nuls (les Wessis). Il y avait plusieurs restaurants au Palast Hotel, dont un restaurant chinois, très convenable et authentique au dire des connaisseurs (mon « grand maître », sinologue averti. C’est dire si certains services en RDA étaient assez « pointus »), ouvert à tous, où l’on payait en marks de la RDA. Et il n’y avait pas de portraits de Lénine, Marx et autres Engels. Les hôtes de marque du gouvernement n’étaient d’ailleurs pas logés dans les hôtels « Interhotel », qui étaient destinés plutôt aux touristes et hommes d’affaires, mais dans des résidences prévues à cet effet. L’hôtel avait été repris après 1990 par Radisson.

En lisant le début du sujet j’ai fais la confusion avec le Ostel DDR Design qui propose un mobilier de vieux téléfilm où votre sommeil sera nimbé de beige et orange. Une sorte de Le Prisonnier revisité par Derrick

J’avais pensé m’y rendre en découvrant Retour à Berlin au temps de la RDA, par (mauvais) goût délibéré et sans aucun souci d’authenticité. Je vous accorde qu’il y a beaucoup mieux à faire si on veut voyager. :laughing:

Apparemment la nostalgie fait vendre.
Dans le même esprit, l’ancienne résidence d’été de Tito à Bled en Slovénie est devenue un « relais et château » avec pour promesse de pouvoir s’installer au bureau de Tito, de prendre son bain dans la baignoire vintage où le maréchal de Yougoslavie barbottait lui-même, mobilier d’origine des années 50-60.
Si on le voit comme celui qui s’est opposé tout à la fois à Hitler et à Staline, est-ce qu’il est par ailleurs si blanc que cela ?
le danger de la nostalgie c’est qu’elle est très amnésique.
si j’aime l’histoire, c’est surtout pour me rappeler qu’il n’y a pas de « bon vieux temps ».

Mais si, mais si, tu t’en rappelleras, du « bon temps d’avant »… On est toujours écartelé entre « C’était le bon temps » et « Ces temps étaient durs ». :mrgreen:

Cela vient à partir de quel âge le « bon vieux temps » ??? :mrgreen:
moi j’entends surtout des « nous on avait pas autant de chance que vous les jeunes » (c’est chouette d’être encore considérée comme « jeune » :wink: quand dans le monde du travail on est déjà catégoriée en senior :frowning: ).

Quand on a l’impression qu’on aborde une césure dans son existence, Lalilou. Ca peut être aussi bien le passage de la maternelle à la « grande école » que de l’école primaire au collège (à l’époque le lycée), l’expatriation, le passage de la quarantaine…
Mais il est vrai que les jeunes ont aujourd’hui des chances formidables que nous, nous n’avions pas, mais ils ne savent pas les reconnaître et en profiter. Ne serait-ce que, par exemple, l’emploi d’Internet. Je n’ai jamais appris l’anglais, mais personne ne s’en est encore aperçu et c’est devenu une de mes langues de travail (c’est aujourd’hui inconcevable, quelqu’un qui ne connaît pas l’anglais… Mais je fais comme les analphabètes… J’ me débrouille pour qu’on ne remarque pas mon handicap… :blush: merci Internet! :mrgreen: ). Alors, avec les moyens actuels, quand je vois un jeunot mendier sur le forum sous prétexte d’avoir un niveau faible en allemand… :unamused:

Punaise, j’ai déjà véçu tout cela et je ne dis pas encore « le bon vieux temps » !!!
Tout ce que tu as énuméré, ce sont des passages vers autre chose.
Par contre je pense que l’on dit « le bon vieux temps » quand on ne se sent plus apte à avancer vers le futur, vers l’inconnu et que l’on préfère les choses connues, rassurantes, même si leur réalité est déformée.

Que c’est beau, toutes ces considérations philosophiques d’ordre général ! Je doute de parvenir à me hisser à un tel niveau de pensée. :veneration: :veneration: :veneration:

J’ai vu un petit reportage en début de semaine sur un restaurant qui cuisinait comme au temps de la RDA. Les clients présents disaient tous que le goût fait partie de leurs souvenir, de leur jeunesse et c’est donc leur goût. Ils mangent ici car ils aiment cette cuisine, ils ont appris à l’aimer à l’époque. Comme n’importe qui sur terre. Ils étaient content que ceux qui ont grandi en RDA ne soient pas les seuls au monde à ne pas pouvoir retrouver le goût qui ont fait leur goût. Quand un plat de votre enfance vous manque, pensez à eux.

Je trouve ça logique. Et aussi touchant. Ce n’est même pas de la nostalgie, c’est juste la nature même de la cuisine.

Ah là, tu as tout à fait raison, Elie. Mon mari et ses parents me parlaient encore la semaine dernière de la cantine de l’usine, autrefois. Aaaah, les boulettes de viande ! Qui ne contenaient pas de viande mais arrivaient quand même à en avoir le goût ! Ils savent très bien (et le savaient aussi à l’époque) quelle est cette supercherie, et pourtant ils seraient aux anges d’en remanger. Je crois que les sens (goûts, odeurs, images…) se foutent de la politique.

Sinon, d’accord avec Dresden ! Sauf que je vois quand même une utilité au musée : tous les Wessis n’ont pas une mamie à qui aller tirer les vers du nez, donc c’est bien aussi de les informer par ce biais. Par contre le resto, il me semble qu c’est juste pour faire du pognon.

Bien sûr que c’est pour faire du pognon, on est tous d’accord là dessus.
Ca fait penser aussi au restaurant russe KGB à Lyon.
http://www.cityvox.fr/restaurants_lyon/a-kgb_23780/Profil-Lieu
:wink:

Eh ben, t’en connais de drôles d’endroits, michelmau! :laughing:

Je connais pas mais j’en ai entendu causer.
Non, mon truc à moi, c’est plutôt les fermes -auberges…et dans mon coin, on est gâté.
:wink:

c’est tout de même un peu différent.
je ne critique pas le fait d’avoir un restaurant russe, d’Allemagne de l’Est et compagnie, ni même de collectionner les Trabant.
Simplement est-il utile de donner dans le culte de la personnalité de personnages qui n’ont rien d’enfants de choeur ?

d’ailleurs pour les nostalgiques, il y a bientôt à Strasbourg un concert des choeurs de l’armée rouge.
:chut:

J’espère bien que tu as déjà retenu ta place. :mrgreen:

Au secouurs!! La kitschisation et marchandisation des icônes politiques (ex. la tête de Che Guevara sur les serviettes de plage), c’est vraiment ridicule. Mais je ne suis pas sûre non plus qu’il s’agisse vraiment d’Ostalgie - l’expression d’Ostalgie pour les Nuls d’Andergassen me paraît très appropriée. En revanche, j’ai déjà vu un homme à Dresden portant des badges de la DDR et des slogans politiques. A Berlin, j’ai vu quelques fois des messages ostalgiques sur les voitures, mais c’est plus le fait de gens paumés, il me semble.

A Cologne j’étais tombé sur une boutique qui vendait de nombreux produits estampillés DDR. Mais l’adresse m’échappe…

Koelnerin va sans doute me rafraîchir la mémoire. :mrgreen:

Exact ! En tout cas d’après ce que j’en sais, même si je n’y suis jamais allée. Enfin d’ailleurs, ça n’a de russe que le nom…