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L’Allemagne a réduit son déficit commercial. Mais les exportateurs se plaignent des conditions qui leur sont faites.
L’Allemagne et la Chine ont observé ces dernières années une explosion de leurs échanges. Alors que les flux se limitaient à 6,3 milliards d’euros en 1990 et encore à 28 milliards d’euros en 2000, ils ont dépassé les 131 milliards d’euros en 2010 et ont déjà atteint les 132 milliards d’euros sur les onze premiers mois de 2011. Les entreprises allemandes vendent en masse les machines-outils qui servent à fabriquer les objets de consommation courante dont sont friands les consommateurs du monde entier, ainsi que les voitures de luxe qui assurent la reconnaissance sociale aux nouvelles fortunes chinoises (voir ci-contre). En retour, les Chinois exportent des appareils électroniques et des vêtements vers l’Allemagne. La Chine, qui continue d’afficher des taux de croissance impressionnants, va bientôt devenir le premier partenaire commercial de l’Allemagne, devant la France (150,2 milliards d’euros d’échanges en 2010).
Exportations en progression
L’Allemagne a toujours accusé un déficit commercial vis-à-vis de la Chine, mais, tendance intéressante, l’écart entre importations et exportations tend à se réduire. En 2010, année de fort rebond économique outre-Rhin, les exportations vers la Chine ont plus progressé (44,3 %) que les importations (36,3 %). Même phénomène sur les onze premiers mois de 2011, pendant lesquels le déficit commercial s’est limité à 13,5 milliards d’euros contre 23,5 milliards d’euros en 2010. Ce qui ne veut pas dire que les exportateurs allemands soient satisfaits des conditions qui leur sont faites en Chine. A la Fédération de l’industrie allemande (BDI), Friedolin Strack, à la tête de la section Asie, se plaint de ce que, « dans de nombreux cas, les entreprises étrangères sont exclues des appels d’offres publics, dans le secteur financier, il y a encore des barrières à l’entrée du marché. Le BDI souhaite en outre que la Chine reconnaisse les standards de l’OCDE sur les financements à l’exportation ou, du moins, élabore des standards comparables. Dans le domaine de la protection de la propriété intellectuelle, des progrès ont été faits ces dernières années. Mais il reste à améliorer les procédures de poursuite en justice des infractions ».
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