Peter Schneider "Vati"

Je viens d’acheter Vati de Peter Schneider, petit roman d’une soixantaine de pages. Le fils d’un boureau nazi raconte. C’est tout un pays qui parle par sa voix. Le coeur et la raison, la politique et le peuple, la culpabilité et l’avenir, toute l’Allemagne d’aujourd’hui y est. Emouvant, intéressant… je ne l’ai pas fini mais c’est déjà un bon candidat pour figurer au programme de mes classes d’allemand.

tu le donnerais à lire à tes élèves, mais à quel niveau scolaire sont-ils ???

juste histoire de savoir si mon niveau pourrait convenir… ou pas… :wink:

Merci ! :wink:

Dans une école internationale, il y a un peu tous les niveaux, c’est nettement moins standardisé que dans un système national où tout le monde suit le même parcours. Je peux avoir des équivalents de 3e ou 2nde qui sont en Suisse depuis longtemps mais ont suivi une scolarité en anglais. Ils sont très bons pour une langue étrangère, sans être natifs. Je les appelle les faux-natifs. Ils peuvent tout lire. Ils protestent parfois, mais ils lisent :smiling_imp:

Version courte pour situer:
Un homme adulte va en secret à Belem, au Brésil, pour y rencontrer son père, un ancien SS qui fuit la justice. Le récit est constitué de passages entremélés de monologue intérieur du fils, de ses souvenirs, de la rencontre avec le père, de réflexions abstraites et de petits épisodes naratifs. Tout est concis, évocateur, le style léger mais précis, la langue d’une belle créativité, et la réflexion assez riche.

Comme c’est un monologue intérieur plus que de l’action, il faut des élèves pas trop jeunes. En plus, les exigences sont sensiblement moins élevées dans les écoles internationales que dans le système français, et il faut faire attention de ne pas trop les brusquer, sinon, papa businessman ou maman avocate nous fait chier au téléphone pendant toute la pause midi alors qu’on a autre chose à faire que de se faire sermoner par des parents qui ne voient leurs gamins que deux heures par jour dans le meilleur des cas.

Le vocabulaire est assez riche, il te faudra surement un dictionnaire sous le coude, j’ai même découvert deux mots que je ne connaissais pas. Les réflexions sur la culpabilité, les rapports père-fils et bourreau-victime, le poids des secrets de famille, le sens de l’histoire… que de sujets de commentaires et de dissertations ! :smiley:

bon… je vais alors sûrement attendre un peu !!! mais un grand merci pour ton descriptif et tes explications ! :wink:

Je l’ai fini. En fait, c’est une histoire inspirée de la seule rencontre entre le malheureusement célèbre Dr. Mengele et son fils, rapportée par Inge Byhan en 1985. A aucun moment dans le récit, il est question d’une identité précise des personnages, et cela aurait pu être n’importe quel criminel nazi célèbre.

Ce n’est pas si difficile que ça, kissou, vas-y, courage !

Ce livre m’aura quand même appris deux mots:
der Firnis - le vernis
das Dickicht - la broussaille.

A nous aussi !

Merci Elie. :top: