Ou La vie secrète des arbres. On n’en a pas encore parlé ? Alors que c’est peut-être le plus grand bestseller allemand de ces dernières années à l’étranger ?
J’ai commencé à le lire (en français). Je n’accroche pas du tout, et pourtant je trouve le sujet éminemment intéressant…
J’ai découvert ce livre en Allemagne il y a un peu plus de deux ans, parce que j’étais à la recherche de thèmes nouveaux pour enrichir mon allemand pour le plaisir, et je ciblais le vocabulaire de la nature… Donc cela veut dire pour moi ni bouquins scolaires ni bouquins d’apprentissage linguistique… Donc je me suis achetée là-bas le livre audio et j’ai tout de suite accrochée par la voix posée de l’acteur lisant, la fraîcheur du sujet et la spontanéité de l’auteur - qui a aussi écrit un livre sympa sur la vie secrète des animaux… Je ne crois pas que ce livre ait été traduit en français… Je ne savais pas que le livre sur les arbres de Peter Wohlleben (un auteur au nom prédestiné!!) deviendrait aussi un succès en France…De plus, en français, je ne l’ai ni lu ni écouté et j’ignore si j’aurais eu autant plaisir à le lire en français que j’en ai eu de l’écouter en allemand… Ou honnêtement devrais-je dire qu’il y a de grandes chances que non.
Pour dire vrai, même sans passer par la langue allemande, je trouve que ce livre est davantage un livre qui s’écoute comme les passeurs de conte qu’un livre qui se lit uniquement avec les yeux pour soi même…Je me serais bien vue lire ce livre à haute voix à mes enfants - s’ils étaient encore petits - ou à mes petits enfants qui je l’espère arriveront un jour pour ensuite leur montrer ces arbres, leur transmettre le message que j’aurais moi-même ressenti et approfondi, même si je suis citadine… C’est en cela que ce livre est beau, ce n’est pas un livre à lire dans son coin mais à partager, je pense que c’était là le but de Peter Wohlleben…
Cependant bien heureusement le but n’est pas de créer un style de « véganisme » qui se refuserait de consommer tout produit du monde végétal… J’ouvre une parenthèse certes, mais je suis sûre que déjà pour certains le problème s’est posé…
Je crois que ses autres livres aussi ont été traduits.
Bon, j’ai repris ma lecture. On y apprend quand même des tas de choses, alors je poursuis, mais toujours pas fan du ton.
Je te comprends à fond Sonka puisque pour moi les mots couchés sur le papier et encore plus traduits, ne correspodent pas toujours à la légerté, la vivacité que l’auteur voulait dégager… Ce n’est pas de la faute au traducteur qui je pense aura fait un boulot incroyable, le peu que j’ai lu en français mais semblait un travail de traduction de prouesse!!!.
Mais comment faire ressortir l’enthousiasme d’un militant écologiste convaincu de Peter Wohlleben dans un univers francophone??? Pas simple du tout, vu le sujet aussi inhabituel…
Et sans trahir ta vie privée, je ne pense que tu n’as pas le temps de lire directe en allemand, puisque déjà pas mal de traductions à faire professionnellement t’attendent.
Moi j’ai plus de temps pour apprécier l’allemand puisque j’ai décidé de faire de langue allemande un pont pour m’orienter vers les cultures slaves. Ce récit sur la nature,associée à un livre audio est si fraiche à lire que je ne pourrais que la reccomander pour un non-germanophone natif comprenant l’allemand dès un vrai niveau B2 operationnel dirais-je… ou disons celui qui n’a pas trop de problème pour se laisser guider en langue allemande.
J’aimerais utiliser ce thème que tu as lancé pour parler de ce livre… Et peut-être aussi poser des questions sur des chapitres que je n’ai pas vraiment compris… Bonne lecture Sonka (petite Sophie en polonais) et si je ne me trompe pas, le même diminutif est utilisée en russe voir en ukrainien???)
Pas lu le bouquin , ni en allemand , ni en traduction française , mais tombé sur cette interview très intéressante de Wohlleben , Förster und Buchautor = forestier et auteur de bouquin.
N’hésite pas ! Pas dit que je sache t’éclairer, mais tu peux toujours essayer…
Ce que tu dis sur la traduction : ce n’est pas une question de style qui me rebute, donc pas de souci avec la traduction, qui en effet est bonne. Non, c’est l’angle de l’auteur, sa façon de personnifier les arbres, ses conclusions que je trouve parfois, euh… capillotractées… ou contradictoires d’un chapitre à l’autre. Bref, emballée par les faits, moins par les conclusions.
Non, Val, les diminutifs de Zofia sont Zosia, Zosieńka, Zośka.
Sonka, c’est vraiment le loir, même si un rapport avec une variante slave de Sophie pourrait exister du moins pour un francophone. Le polonais est traitre.
Même les faits sont entremêlés de suppositions auxquelles il croit tellement qu’il ne pense pas un seul instant à les distinguer des faits établis. Voila la critique des scientifiques à son encontre. Le personnage aurait une image idéalisée de la forêt qu’il défend au lieu de s’en tenir à la vraie forêt telle qu’elle s’est adaptée au cours des siècles de sylviculture, de chasse et de déboisement/reboisement. Le fond du problème serait donc qu’il parle plus de l’idée qu’il se fait de la forêt qu’il rêve de voir que de la réalité forestière allemande. Avouez que ces reproches ne sont pas insignifiants… Un personnage donc beaucoup plus polémique que ce qu’en disent les médias français.
En fait je n’ai pas cherché à vérifier la véracité des propos de Peter Wohleben. J’ai écouté ce livre comme s’il s’agissait d’un conte., sans chercher la moindre prétention scientifique à ce qu’il dit. L’impression que j’ai eu du personnage est celle d’un doux passionné rêveur, même s’il y aussi une part de vérité dans ce qu’il dit. J’espère que les gens sont suffisamment adultes pour ne pas prendre tout au pied de la lettre. Je trouve que des personnes comme Peter Wohlleben malgré les reproches que l’on peut leur faire sont plus que jamais utiles à notre société un rien j’menfoutiste vis à vis de la nature malgré les cris d’alarme qu’elle nous lance chaque jour…
Mais bon, Sonka tu m’as donné envie de relire ce livre d’un regard plus critique cette fois-ci @Andergassen: En fait mon erreur vient que j’ai toujours cru que Sonia était une variante du prénom Sophie. Alors quand j’ai lu le magnifique livre d’Ignacy Karpowicz (en français et aussi après un peu en polonais, pour m’entrainer) dont le titre original est Son’ka qui a été traduit en français par Sonia, j’ai fait l’association… La langue polonaise, tu as raison c’est une traitresse, mais tellement belle et envoutante qu’on lui pardonne
Sonia est effectivement un diminutif de Sophie en russe. Mais entre le russe et le polonais, on ne mélange pas les torchons et les serviettes, en l’occurrence les « s » et les « z ».
Ben ce n’est pourtant pas sa démarche. Ce n’est pas un roman, c’est un essai, et il étaie (ou du moins prétend étayer - pas compétente pour en juger) son propos par des recherches scientifiques (nombreux renvois bibliographiques). Enfin, je dis « nombreux renvois bibliographiques », mais en fait très peu par rapport à tout ce qu’il affirme. Donc, en effet, certaines affirmations semblent gratuites. Je comprends tout à fait qu’il soit critiqué par les scientifiques. C’est de la vulgarisation scientifique, mais d’après moi pas très bien menée. Enfin, bien menée pour intéresser le public, mais pas pour la rigueur scientifique. Disons que ça a au moins le mérite d’attirer la lumière sur ces question et de faire connaître mieux les arbres.
Oui sans doute, et les renvois biographiques ne ressortent pas dans la version audio du livre… De toute façon la rigueur scientifique ennuie le public. Je ne suis pas si sûre qu’il ait voulu faire un essai mais plutôt qu’il ait voulu exprimé ses idées dans un nouveau genre - se rapprochant plus de l’essai que du roman et après à chacun de vouloir y coller l’étiquette qu’il ressent… Pour moi cela reste un conte écologique - s’appuyant sur quelques références scientifiques certes - mais le but que j’ai identifié en écoutant ses mots n’était pas la rigueur scientifique absolue. Que les scientifques lui soient tombés dessus ne m’étonnent pas du tout, cela me rappelle dans un domaine totalement différent, et toute proportion mise de côté les efforts faits par Elke Sanders sur son enquête sur les femmes allemandes violées dans les ex-territoires allemands de l’Est à la fin de la Seconde Guerre mondiale, tout le monde - la communauté des historiens bien pensants, les journalistes féministes sans compter les communautés juives lui est tombé dessus au départ, critiques sur critiques, mais elle a ouvert une porte, qui avant elle était fermée pour ne pas dire vérouillée…
Bon le cas de Madame Sanders est extrême, et le sujet totalement différent, les critiques encore plus violentes, mais toujours est-t-il qu’il est facile de critiquer un précurseur dans un domaine.
Concernant Peter Wohleben, si cela permet à plus de personnes d’être sensibilisées à la protection de la nature , malgré les imperfections de son travail alors je lui dis bravo!!!