Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a reçu ce jeudi, à Berlin, sa nouvelle homologue française, Michèle Alliot-Marie. Ce premier déplacement à l’étranger de la nouvelle responsable de la diplomatie française a été l’occasion de souligner l’étroitesse des relations franco-allemandes, en particulier face à la crise de l’euro.
« L’amitié franco-allemande est le pilier le plus stable » de l’Union européenne (UE), a déclaré M. Westerwelle, après avoir salué son hôte par quelques mots prononcés en français. « Nous sommes d’accord pour dire que le tandem franco-allemand doit constituer une source d’impulsion majeure » pour l’Europe, a-t-il ajouté. Face à la crise économique et financière, notamment, « la France et l’Allemagne portent une responsabilité particulière parce qu’elles sont à l’origine de près de 50 % de la création de richesses en Europe ».
« La première visite bilatérale d’un ministre des Affaires étrangères est toujours un symbole, et celui-ci était pour moi l’occasion de souligner l’étroitesse des relations qui existent entre la France et l’Allemagne », a renchéri Mme Alliot-Marie. Paris et Berlin ont « montré l’étroitesse de leur relation et la force de leur alliance notamment au cours de la crise financière et économique de ces deux dernières années ». À Berlin, la ministre française a également rencontré la chancelière Angela Merkel.
Mécanisme permanent face aux crises
En pleine crise de l’euro, Mme Alliot-Marie et M. Westerwelle ont réaffirmé la volonté commune de la France et de l’Allemagne de renforcer la monnaie commune à long terme. Paris et Berlin plaident ainsi pour la mise en place d’un mécanisme permanent de résolution des crises à partir de 2013. « Nous souhaitons avoir un euro qui soit durablement protégé des turbulences grâce à un cadre réglementaire insensible aux caprices des circonstances », a expliqué M. Westerwelle. « Il en va d’un élément central de l’unification européenne ».
Politique budgétaire robuste
La France et l’Allemagne défendent également de concert l’idée de mettre les créanciers privés à contribution en cas de défaut de paiement d’un État. Il convient, en effet, d’empêcher que les investisseurs se délestent sur les contribuables des risques inhérents à leurs investissements, a argué le ministre allemand.
Dans l’intérêt des contribuables européens, Paris et Berlin sont d’ailleurs également d’accord pour durcir les sanctions contre les pays qui ne respectent pas les règles budgétaires fixées par l’UE. « Le meilleur rempart contre la spéculation consiste à mener une politique budgétaire robuste » au niveau national, a ajouté M. Westerwelle. « Les mouvements spéculatifs ne peuvent représenter un danger que si les fondements sont fragilisés ».
Selon Mme Alliot-Marie, l’objectif de créer un mécanisme permanent de réaction contre les crises ne se cantonne toutefois pas au cadre bilatéral. Le président français Nicolas Sarkozy entend aborder cette discussion en 2011 au sein du G8 et du G20, qu’il préside, en étroite concertation avec l’Allemagne.